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Bretagne

Antoine en parle

Gérard Janichon, équipier de Damien, ce petit voilier dont le périple autour du monde et jusqu'au continent antarctique nous firent rêver il y a une vingtaine d'années, m'affirmait que -si l'on sait naviguer en Bretagne Nord, on peut faire le tour du monde !

A bord d'un catamaran, j'ai eu le plaisir de revisiter les îles où je tentai mes premières croisières en solitaire, il y a un quart de siècle ; la clémence des éléments m'a permis de me glisser dans les plus petits mouillages, de faire un inventaire des richesses de cette magnifique chaîne d'îles qui borde, à quelques heures de navigation les côtes du Finistère sud et du Morbihan... et quelles richesses : L'île de Sein, d'abord, au ras des vagues, et pourtant aussi fièrement dressée que le phare d'Ar Men, qui domine la chaussée de Sein, lieu de nombreux naufrages, au cours desquels les Sénans firent preuve d'un incroyable courage. L'archipel de Glénan, haut lieu de la camaraderie nautique, où l'on vient apprendre à naviguer entre des îlots sableux et sur des eaux claires qui ont des allures de Polynésie.
Continuant notre périple vers l'est, Groix, si profondément dédiée jadis à la pêche au thon que c'est un de ces poissons qui remplace le coq traditionnel au sommet du clocher de l'église du Bourg de l'île.

Et puis nous entrerons dans le vaste domaine, très apprécié des navigateurs, qui s'étend au sud du Morbihan et du golfe de Quiberon : Belle-île en Mer, le rempart extérieur de cette région bénie, mérite bien son nom, que l'on découvre les ruelles de Palais, les quais de Sauzon, les plages de Donnant ou les profonds fjords de Goulphar ou de Ster Vraz. Plus à terre, Houat et Hoëdic, où les voitures sont pratiquement inconnues, vécurent longtemps en dehors du temps, deux petites républiques théocratiques dans la poigne de fer des recteurs locaux. Aujourd'hui, les plaisanciers viennent nombreux jeter l'ancre, aux beaux jours devant les plages, belles à vous couper le souffle, de Houat, et ceux qui ont découvert la beauté secrète de Hoëdic hésitent à en parler, tant ils rêvent de la garder pour eux.
On ne pourrait, enfin, faire justice aux îles de Bretagne sud sans s'aventurer parmi les courants violents qui traversent le golfe du Morbihan, véritable mer intérieure, où, à côté de quelques îles de bonne dimension, une multitude de petits îlots, certains privés, font immanquablement rêver de posséder un jour une retraite secrète sur un îlot minuscule, entouré d'une mer paisible et protectrice.

Photos


Vidéos
  1. Belle île en mer
  2. Houat & Hoedic
  3. L'île de Sein
  4. Batz
  5. Bréhat
  6. Molène & Ouessant
  7. Groix
  8. Les Glénan


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Mes liens préférés


L'office du tourisme de Bretagne : www.tourismebretagne.com/
Photos : www.bretagnepanoramique.com
Pour les navigateurs : www.noonsite.com

Tout Savoir

BRETAGNE NORD

Bréhat, Batz et les sept îles : Des oiseaux et des hortensias

Bréhat : Avant Christophe Colomb
L'île de Bréhat, à elle seule, a toujours cru qu'elle était deux...Puisqu'il faut, dans toute société et dans toute bonne compagnie, deux camps afin qu'ils débattent, Bréhat a trouvé la solution : longue de 3,5 kilomètres, large d'un kilomètre et étranglée par le milieu, elle a décrété qu'une distinction effective existait entre l'île du nord et l'île du sud. Pont Ar Brad, le cordon ombilical qui relie l'une à l'autre, est si étroit que deux tracteurs ne peuvent s'y croiser. Même les disputes politiques des deux cent cinquante habitants, au sein du Conseil Municipal où chaque famille est représentée, procèdent de la même division : sudistes contre nordistes...Cette attitude n'est guère étonnante dans une île qui, malgré sa taille modeste, revendique la découverte du Nouveau-Monde en 1464. En effet, une poignée d'historiens s'appuient sur les minutes d'un procès de 1514 pour démontrer que les marins bréhatins allaient pêcher à Terre-Neuve bien avant le voyage de Christophe Colomb. Ces derniers, opposés à l'abbaye de Beauport qui leur réclamait une dîme, c'est-à-dire une taxe, sur leurs prises des côtes bretonnes, islandaises et terre-neuviennes, avaient réussi à prouver qu'ils se rendaient au moins depuis une génération à Terre-Neuve. Réputés pour leur vaillance, les Bréhatins furent à l'origine de la grande pêche paimpolaise.
Baignée par le gulf-stream, Bréhat, depuis plus d'un siècle, est un lieu de villégiature convoité, recherché, où de nombreux capitaines au long cours, des cap-horniers surtout, il n'y a pas si longtemps, venaient prendre leur retraite et rêver des destinations lointaines, des ports des antipodes sous le phare du Paon ou devant le chenal du Ferlas. Derrière la fenêtre d'une petite maison bretonne, basse et trapue sous son toit d'ardoises, il n'était pas rare de voir un vieux loup de mer assagi mettre un trois mâts en bouteille ou sacrifier à l'art de l'aquarelle. Beaucoup de peintres sont venus chercher l'inspiration et la lumière sous les pins sylvestres de Bréhat, surtout dans l'île sud enrichie, par les marins bréhatins qui couraient toutes les océans du monde, de plantes et d'arbustes d'outre-mer : les hortensias, les mimosas, les eucalyptus, les aloès, les lauriers et les cistes. L'île nord, plus rugueuse et plus sauvage, couverte d'ajoncs et de bruyères, les attirait aussi. Parmi eux, il y avait tous les grands noms des années trente : Matisse, Seevagen, Foujita et l'orientalisant Henri Rivière.

Batz et ses moissons de varech

Si Bréhat est devenu l'un des sites de vacances les plus élégants de la Bretagne, une sorte d'Antibes d'Armor, Batz est restée paysanne au fond de l'âme. Les Batziens et les Batziennes, rudes à la tâche et rétifs aux ronds de jambe, ont toujours cultivé leur morceau de granit, dressé contre la mer, avec orgueil. Les hommes, ici, n'avaient guère la vocation maritime. Il est vrai que l'île, difficile d'accès et cernée par les récifs, par les rochers, n'offrait pas d'abri sûr aux marins, ni de débouchés ultramarins aux jeunes gens. Grâce à son providentiel micro-climat et aux moissons quotidiennes du goémon qui enrichissent la terre, l'île de Batz, plutôt que de regarder vers la mer, a cultivé son jardin avec un art de botaniste ; elle a toujours produit des légumes primeurs exceptionnels -des artichauts, des oignons roses et des pommes de terre -qui ont fait la notoriété de ses agriculteurs. Parfois, la production maraîchère locale peut devancer d'un mois les récoltes du Léon, en Bretagne intérieure, non loin de là. C'est sans doute le culte des traditions qui a enraciné les Batziens dans leur beau métier de paysan. Une poignée de ces terriens farouches, habitués au vent du large, sarclent et labourent encore leurs champs magnifiques, tirés au cordeau, derrière de massifs percherons, aussi solides que les chaussées de rochers, que les blocs de granit qui entourent l'île et la tiennent à l'écart les plaisanciers imprudents. Il y a encore une vingtaine d'années, ces Bretons taciturnes coiffaient leurs bérets, chargeaient leurs vélos de chapelets et de colliers d'oignons qu'ils allaient vendre dans le sud de l'Angleterre, entre Southampton et Plymouth, en faisant du porte à porte. A Batz, la terre commande...

Les Sept Iles : le royaume des fous

Au large de Perros-Guirec, l'archipel des Sept-îles, qui compte l'Ile-aux-Moines fortifiée au XVIIIe siècle pour ne plus servir de repaire aux corsaires anglais, a perdu sa fonction d'ennuyeuse garnison pour devenir l'une des plus importantes réserves ornithologiques de France. Rouzic, Malban, l'Ile-Plate, Bono, Le Cerf et les Costans sont désormais interdites aux visiteurs mais, grâce à des circuits de télévision, il est possible de suivre la vie des oiseaux sur ces îles qui couvrent à peine quarante hectares à marée haute. L'île Grande, tout près de là, abrite une station ornithologique où sont centralisées les informations sur la faune des Sept-îles. On y soigne même les oiseaux blessés ou "mazoutés". Rouzic fut la première île mise en réserve, en 1912, pour endiguer la disparition des "macareux", ces bons oiseaux au bec rouge, à la silhouette dodue de perroquets. L'institution définitive de la réserve, en 1976, a permis la nidification, dans les Sept-îles, de milliers de couples de goélands argentés, de fous de Bassan, de centaines de couples de macareux moines, de cormorans huppés et de quelques dizaines de familles de puffins des Anglais, de guillemots, de petits pingouins. Dans ces parages, une seule espèce demeure en péril : les macareux moines qui goûtent la solitude et se méfient de l'homme.
Le parc d'oiseaux des Sept-îles, aujourd'hui, a toutefois deux alliés : les hommes et la mer.

Ouessant et Molène : Les vigies des hurlevents

Dressée comme une vigie au-delà de Brest, à l'entrée de la Manche, l'île d'Ouessant a généré une mythologie grave et désespérée, liée au destin des marins qui s'engageaient jadis sur l'océan pour les grandes courses vers l'inconnu, vers Terre-Neuve ou le Cap-Horn. "Qui voit Ouessant voit son sang", mettait en garde un dicton fataliste. Les côtes de la plus grande des îles de l'archipel -quatre kilomètres sur trois -sont jalonnées d'une cinquantaine d'épaves qui témoignent des difficultés de la navigation dans cette mer tourmentée, hérissée d'écueils. Des galères grecques aux super-tankers, comme l'Olympic Bravery chargé de pétrole et échoué ici en 1979, le rail d'Ouessant, aujourd'hui surveillé par une flotte importante d'hélicoptères et d'avions, a assisté peut-être aux naufrages les plus meurtriers et les plus spectaculaires d'Europe. Et c'est précisément à cause de cette tradition tragique que le mythe du passage périlleux de cette zone a suscité autant de récits héroïques autour d'Ouessant. L'une des plus belles histoires est sans doute celle de Rose Héré, une jeune fille de l'île qui aperçut une chaloupe à la dérive en 1903. Elle s'était levée très tôt pour aller chercher des goémons. Quand elle entendit les appels de détresse des naufragés, elle se jeta à l'eau pour aider les survivants et diriger les manoeuvres de la chaloupe qu'elle conduisit à bon port à Pen Ar Roc'h. Le roi d'Angleterre accorda à la petite Bretonne l'une des plus hautes distinctions britanniques pour sa vaillance.
A douze milles au large du continent, Ouessant semble faire front à l'élément marin souvent déchaîné avec ses hautes falaises de granit et ses phares invincibles: le Creach, visible jusqu'à 33 milles, le Stiff, l'un des plus vieux de France, le Kéréon et celui de la Jument, construit à l'initiative d'un philanthrope. Les insulaires sont habitués à vivre entre la brume et la tempête. Contre la brume, ils se fient aux sirènes et invoquent le Bon Dieu. Contre le vent, ils ont élevé des murets de pierre autour des maisons, des champs, pour retenir la terre, pour veiller sur les âmes perdues. Jadis, les veuves, pour marquer leur deuil, portaient sur leur coiffe un disque rouge... Dans l'intéressant éco-musée de l'île, on découvre que les maisons basses ne comportaient que deux pièces : une pour vivre, manger, dormir et l'autre pour prier, parler aux morts. C'est là que l'on vénérait la Sainte-Vierge devant les souvenirs rapportés par les disparus en mer. Une autre tradition, celle de la Proella, montre la rude condition de ces femmes de marins laissées seules après une fortune de mer...Dans le cimetière de Lampaul, le bourg principal de Ouessant, il y avait un carré réservé aux marins qui avaient péri en mer. Une petite croix en cire symbolisait les malheureux Ouessantins qui n'avaient pas trouvé de sépulture chrétienne. Portée par un voisin ou un parent, elle avertissait la femme de la disparition de son mari, la mère du naufrage de son fils. On la veillait comme on aurait veillé le disparu avant de la porter en procession jusqu'à l'église de Lampaul. Puis on attendait, après la cérémonie des funérailles, le passage de l'évêque pour la porter au cimetière. La proella pouvait attendre son dernier voyage trois, six ou dix ans...Tout dépendait de la bonne volonté de l'évêque.
Cette tradition a cessé en 1962, avec le déclin de la marine au long cours. Mais le courage des marins du Finistère n'a pas baissé pavillon, lui, au contraire de la flotte française. L'extrémité de la Bretagne est la région où l'on compte le plus grand nombre de stations de la Société Nationale de Sauvetage en mer. Les bénévoles sont particulièrement actifs (et sollicités hélas!) dans le chenal qui sépare le continent de l'archipel de Molène. Ce passage dangereux, constitué de petites îles où autrefois les pigouilleurs allaient ramasser le goémon pour fumer les champs du Léon, est rendu encore plus délicat par la force du courant : 16 km/h.
Sur Molène, où le médecin ne passe que tous les quinze jours et les gendarmes une fois l'an, l'eau est rare. Chaque maison a sa propre citerne. Jusqu'en 1950, sur les îles de Quéménès, de Béniguet et de Tréguilen, les fermes étaient prospères. Elles vivaient d'orge, de blé et de colza et d'élevage de porcs et de vaches. Les mauvais garçons de Brest venaient y arracher les laminaires, brûlés ensuite pour produire de la soude. Aujourd'hui désertées, Trielen et Béniguet sont devenues des réserves marines où viennent travailler des biologistes de l'Ifremer. Quant à Quémènès, elle appartient à un pêcheur de Lampaul-Plouarzel sur le continent. Ses deux gardiens voient les visiteurs d'un mauvais oeil.
Seize pêcheurs vivent à Molène dont quelques habitants, n'ayant rien à faire de l'heure continentale, vivent à l'heure du soleil. Comme leurs rudes ancêtres qui croyaient un jour trouver la ville d'Ys. A marée basse...

BRETAGNE SUD

Quelle facétie de l'anticyclone des Acores maintint cet été là un temps si parfait sur la Bretagne Sud ...A bord d'un catamaran, j'ai eu le plaisir de revisiter les îles où je tentai mes premières croisières en solitaire, il y a un quart de siècle ; la clémence des éléments m'a permis de me glisser dans les plus petits mouillages, de faire un inventaire des richesses de cette magnifique chaîne d'îles qui borde, à quelques heures de navigation les côtes du Finistère sud et du Morbihan...et quelles ichesses : L'île de Sein, d'abord, au ras des vagues, et pourtant aussi fièrement dressée que le phare d'Ar Men, qui domine la chaussée de Sein, lieu de nombreux naufrages, au cours desquels les Sénans firent preuve d'un incroyable courage. L'archipel de Glénan, haut lieu de la camaraderie nautique, où l'on vient apprendre à naviguer entre des îlots sableux et sur des eaux claires qui ont des allures de Polynésie.
Continuant notre périple vers l'est, Groix, si profondément dédiée jadis à la pêche au thon que c'est un de ces poissons qui remplace le coq traditionnel au sommet du clocher de l'église du Bourg de l'île.
Et puis nous entrerons dans le vaste domaine, très apprécié des navigateurs, qui s'étend au sud du Morbihan et du golfe de Quiberon : Belle-île en Mer, le rempart extérieur de cette région bénie, mérite bien son nom, que l'on découvre les ruelles de Palais, les quais de Sauzon, les plages de Donnant ou les profonds fjords de Goulphar ou de Ster Vraz. Plus à terre, Houat et Hoëdic, où les voitures sont pratiquement inconnues, vécurent longtemps en dehors du temps, deux petites républiques théocratiques dans la poigne de fer des recteurs locaux. Aujourd'hui, les plaisanciers viennent nombreux jeter l'ancre, aux beaux jours devant les plages, belles à vous couper le souffle, de Houat, et ceux qui ont découvert la beauté secrète de Hoëdic hésitent à en parler, tant ils rêvent de la garder pour eux.
On ne pourrait, enfin, faire justice aux îles de Bretagne sud sans s'aventurer parmi les courants violents qui traversent le golfe du Morbihan, véritable mer intérieure, où, à côté de quelques îles de bonne dimension, une multitude de petits îlots, certains privés, font immanquablement rêver de posséder un jour une retraite secrète sur un îlot minuscule, entouré d'une mer paisible et protectrice.

Sein : La mémoire du grand courage

Une atmosphère de romantisme tragique imprègne l'île de Sein, comme si tous les mésaventures de la navigation, toutes les fortunes de mer s'étaient acharnées autour de l'île étroite à la forme serpentante, guère plus élevée que le niveau de la mer : 1,50m en moyenne sur un kilomètre de longueur. On dirait une jetée égarée dans une mer souvent rageuse et déchaînée, redoutée par tous les marins du monde. Il suffirait d'une grosse tempête, se dit-on, et tout serait balayé par la houle. Or, l'évènement s'est déjà produit : en 1919, les insulaires s'étaient réfugiés sur les toits des maisons pour échapper au raz de marée. La mémoire locale, jalonnée de drames, de tragédies lancinantes, n'empêche pas les cinq cents Sénans de s'accrocher à leur petit bourg gris où toutes les ruelles étroites ( juste assez larges pour faire rouler un tonneau !) mènent à la mer, où les potagers font le dos rond derrière des murets de pierre et où les fenêtres ne regardent pas vers les vents dominants. Pourtant, il faut avoir un moral d'airain pour vivre ici toute l'année et, surtout, surmonter ce sentiment d'isolement que les tempêtes accentuent. Sein ressemble à ces films noirs d'avant-guerre où tout se jouait entre un héros marqué par destin et son unique passion : la mer jalouse, ombrageuse, capable de frapper aveuglément. Cette mer là semble appartenir au fond des âges, au plus loin des terreurs des hommes. Sein n'appartient pas à l'univers marin qui libère, qui signifie l'épanouissement, l'élévation morale, comme la course au soleil dont parlaient Alain Gerbault, Slocum ou Jack London, c'est au contraire une mer-prison sans recours qui instruit les marins imprudents du sens tragique de la vie. Folklore ou fatalité ...L'île de Sein s'impose d'abord par une succession de dictons bordés de crêpe noir que l'on répète à l'envi dans les veillées du bourg : "Entre l'île et les hommes, c'est le cimetière des hommes", "Nul n'a jamais franchi le raz sans éprouver peur ou dégâts". La proximité de la violence de la mer et de ses injustices a peut-être rendu les habitants de Sein fatalistes. Mais faut-il toujours, aujourd'hui, brandir de sombres avertissements aux visiteurs ..."Qui voit Sein voit sa fin", dit un autre proverbe...
La culture des naufrages et des déferlantes se fracassant sur les brisants de la chaussée de Sein n'est pas une invention récente des cinéastes et des romanciers populaires. Selon un texte de l'Antiquité, Sein aurait été une importante nécropole druidique, une sorte de terre consacrée où les druides étaient enterrés après avoir franchi leur Styx, c'est-à-dire la baie des Trépassés. Neuf vierges mystérieuses rendaient des oracles sur l'île que tous les Celtes évoquaient avec crainte...
Longtemps, la réputation des Sénans fut calamiteuse. On leur reprochait d'allumer des feux aux cornes des vaches pour attirer les navires vers la côte et les piller ensuite. Il fallut attendre l'arrivée de deux prêtres, sous Louis XIV, pour que les insulaires soient christianisés et l'île considérée comme fréquentable. Dom Michel Le Nobletz et le père jésuite Julien Maunoir firent des anciens naufrageurs les équipages les plus vaillants de sauvetage en mer. Et, pétris d'esprit de sacrifice, d'héroïsme, les Sénans devinrent de véritables légendes vivantes. Leur inflexible courage, aussi têtu que leur silence taciturne, ne fut jamais pris en défaut : le lendemain du 18 juin 1940, tous les hommes valides de Sein s'embarquèrent pour l'Angleterre et pour former le noyau des premières troupes de la France Libre. Sur cinq cents volontaires, Ils étaient 130 marins et pêcheurs sénans à avoir entendu l'appel du général de Gaulle à continuer le combat. Ils furent 130 à arborer la croix de Lorraine. Cela fit dire à Charles de Gaulle, quand il passa en revue ses premiers compagnons : " Mais alors, l'île de Sein est donc le quart de la France ?"
Tout au long de la guerre, trois mille jeunes Français transitèrent par Sein pour rejoindre l'Angleterre et de nombreux officiers alliés de renseignement furent débarqués et réembarqués à Sein, dans les bateaux de pêche qui assuraient les liaisons avec les côtes anglaises. Vingt-neuf Sénans laissèrent leur vie au cours du conflit et de Gaulle vint en personne, en 1946, remettre la Croix de la Libération à Sein...
Commune la plus médaillée et la plus décorée de France, en raison, entre autres de ses sauvetages en mer, Sein affiche sur son monument aux Sénans-Libres l'orgueil de l'invincibilité : " Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison." Comme le phare d'Ar Men, qui brille au bout de la chaussée de Sein et qui fut construit en un an, sous Napoléon III, en dépit des tempêtes, l'île montre la voie des Justes.

Les Glénan : Les îles de l'amitié

Au préalable, il faut dissiper une confusion. La toponymie correcte de l'archipel ne comporte pas d'"s": on dit les "îles de Glénan"...Les premières cartes de l'archipel, qui remontent au XVIIe siècle, se dispensaient de ce "s" baladeur et furtif. Toutefois, les fondateurs de la fameuse école de voile ont délibérément appelé leur centre "les" Glénans. Avec un "s" distinctif...Ainsi, tout devient clair. Les Glénans, c'est la chaîne d'amitié de la voile située dans l'un des plus séduisants archipels de la Bretagne : les modestes îles de Glénan...A l'exception de la petite île de Saint-Nicolas ouverte au public et qui ressemble au décor d'un épisode du "Club des Cinq", d'Enid Blyton, les autres éléments des Glénan, une dizaine d'îlots à peine, appartiennent à des propriétaires privés. Il est cependant permis d'y débarquer en bateau à condition, bien sûr, de savoir manoeuvrer dans ce lagon où les pièges, les hauts fonds, sont nombreux pour un plaisancier inexpérimenté ou présomptueux. Pour un dériveur, c'est une bonne école; pour un "quillard", c'est une autre paire de manches...
Ce "finistère" à fleur d'eau, à quelques vingt kilomètres au nord de Concarneau, fut jadis un lieu de prière pour les moines de Rhuys avant de servir de base arrière aux pirates côtiers qui sévissaient dans ces eaux jusqu'au XVIIe siècle. Le trafic maritime de Concarneau attirait les équipages en quête d'un mauvais coup. Les Anglais et les Espagnols, selon le jeu des alliances du roi de France, ne rechignaient pas à rôder dans l'archipel dont le surintendant Fouquet fit l'acquisition peu avant sa disgrâce. Un siècle plus tard, le Fort Cigogne fut construit par l'Etat. Il est vrai qu'à l'époque de nos disputes avec l'Angleterre, les Glénan constituaient un enjeu stratégique et que leurs parages étaient périlleux : plus de cinquante navires se disloquèrent sur les récifs depuis le XVIIIe siècle. Dans ce cimetière d'épaves, des archéologues plongeurs ont même retrouvé, en 1989, des faïences d'une grande valeur.
Après la Révolution et l'abolition des privilèges, les agriculteurs goémoniers purent coloniser ces étendues apparemment arides mais faciles à cultiver. Il existait aussi sur les îles un engrais minéral très recherché, le maërl, fort utile avant qu'on exploite la potasse; les algues de l'archipel, une fois incinérées, donnaient également de la soude, vendue dans le reste de France. Cette relative prospérité des îlots avait incité, de 1872 à 1884, un prêtre plutôt illuminé ( un émule du curé d'Ars !) à créer là une paroisse lacustre. Le saint homme, qualifié d'exalté par la hiérarchie catholique, organisait des processions de bateaux de pêche d'île en île, et entonnait avec ses ouailles de puissants cantiques bretons. La vocation religieuse de l'archipel des Glénan cessa en même temps que la révocation du prédicateur trop zélé.
Aujourd'hui, les îles doivent leur notoriété au Centre Nautique créé après la guerre par Hélène et Philippe Viannay, un remarquable journaliste décédé il n'y a pas très longtemps. L'idée des "Glénans", d'une école de vie où la fraternité serait scellée par l'apprentissage de la voile, était née chez ces deux êtres d'exception pendant leur combat dans la Résistance. Ils avaient fondé les "Glénans" en 1947 pour réconcilier les jeunes gens avec leur histoire, pour gommer les meurtrissures des années de plomb, le désarroi de ceux qui avaient vu leurs camarades périr dans la lutte clandestine ou dans les camps de concentration...Beaucoup de grands navigateurs ont tiré leurs premiers bords aux Glénan. Des hommes politiques aussi, comme Michel Rocard, y ont appris à surmonter leurs échecs et l'opinion capricieuse des foules. A Saint-Nicolas, au café Castric, les marins d'exception comme Tabarly, Poupon et Morvan, y font étape avant d'affronter les médias; ils boivent un "canon" à l'amitié universelle des marins et à la noblesse de l'entêtement breton.
Héléne et Philippe Viannay, dans leur poursuite d'un idéal élevé, dans leur recherche d'une humanité plus sincère, ont fait des Glénan le sanctuaire de la loyauté...

Groix : La Bretagne, sous le versant de la joie

Groix s'est longtemps tenue à l'écart des circuits touristiques de la Bretagne. Il est vrai qu'une autre activité, plus lucrative et plus authentique aussi, mobilisa longtemps toute la population de l'île qui bénéficie, à moins d'une heure de Lorient, en pleine mer d'Iroise, d'un climat clément. Jusqu'aux années quarante, Groix fut une base importante de la pêche au thon dans l'Atlantique. L'industrialisation de la conserve, au XIXe siècle, fit de Groix le premier port thonier de France. L'essor du commerce du thon en boîte était tel sous la Troisième République que, parmi les 268 thoniers bretons, près de 200 étaient des groisillons. Peu avant la guerre de 1914-1918, 1638 insulaires étaient embarqués pour la pêche au thon germon . L'activité déclina avec la motorisation des chalutiers. Des grandes campagnes de pêche au poisson-roi, au grand combattant des mers, il ne reste plus qu'un écomusée, un petit cotre restauré - le Kenavo - et une curiosité sur le clocher de l'église : un thon en guise de coq.
Solides gaillards, les Groisillons pêchaient à bord de leur petits dundees de juin à octobre. C'est la période de l'année où le thon germon suit la ligne de température des 17°C qui monte des Açores vers le golfe de Gascogne, puis se dirige vers la Bretagne et l'Irlande. Pour s'assurer de la capture des bancs de thons, les Groisillons, qui pêchaient avec des lignes traînantes fixées sur des tangons, descendaient jusqu'au cap Finistère, au large de l'Espagne et du Portugal. Dans cette île où l'on ne savait pas faire autre chose que "bien" naviguer, le déclin de la pêche causa un profond désarroi et des familles entières émigrèrent à Lorient pour continuer le "grand métier".
Avant d'abriter une importante flottille de thoniers, Groix s'était déjà illustrée dans l'histoire en abritant dans ses mouillages de la côte est les bâtiments de la Compagnie perpétuelle des Indes basée à Lorient. La Compagnie des Indes détenait le monopole du commerce des épices -des clous de girofle et de la muscade souvent plus coûteux que l'or- avec les pays d'Asie et de l'Océan Indien. Elle s'établit à Groix comme en terrain conquis : elle enrôla les hommes sur les navires, leva l'impôt et laissa la troupe piller les villages les jours de beuverie. Sur l'île, il ne restait plus alors que les femmes pour cultiver la terre et nourrir les familles. Cette tradition s'est maintenue après l'Ancien Régime. Les vaillantes Bretonnes ne restaient pas les bras croisés : elles s'occupaient de la vache et du cheval à la ferme, récoltaient l'orge, le froment et les précieuses pommes de terre pendant que leurs maris traquaient les thons et les sardines.
Aujourd'hui, les 2500 habitants de l'île se sont regroupés, pour l'essentiel, à Port-Tudy, au Bourg et à Locmaria. Les petits hameaux oubliés, au milieu des parcelles agricoles délaissées, des aires de battage envahies par les friches et des fours à pains effondrés, se convertissent en résidences secondaires et ne sortent plus de leur torpeur que pendant les deux mois d'été. Mais le tourisme intelligent, qui s'attache au passé, a du bon pour Groix. Il a permis aux Groisillons de mettre en valeur leur étonnant patrimoine : leur savoir-faire d'anciens thoniers, de marins hors pairs et leurs talents d'artistes, de vagabonds des mers. On ne sait pas assez, par exemple, que l'île a donné naissance, en 1888, au premier barde du renouveau musical breton Jean-Pierre Calloc'h, plus connu sous son nom de Bleinmor, auteur de nombreuses chansons de mer reprises depuis par Alan Stivell. Il y a un peintre marin aussi, très attachant, qui avait commencé par s'embarquer sur un sardinier. Ses toiles sont de curieux ex-voto très influencés par la peinture japonaise, par Hokusaï, surtout. Foujita et Cocteau l'appréciaient beaucoup.
"Ici, l'air est doux", écrivait Bleinmor. Le barde de Groix avait raison de chanter l'île heureuse où même les chevaux arboraient des moustaches d'amiraux.

Belle-île-en Mer la bien nommée

Dans ces îles du Morbihan, il faut apporter son coeur et adresser, comme Jacques Prévert à chaque fois qu'il venait écrire à Sauzon, petit port de Belle-île-en -Mer, un télégramme en forme de poème à l'intention des continentaux, des sédentaires et des oiseaux des villes dont on a rogné les ailes... Belle-Ile, aujourd'hui destination à la mode a détrôné Saint-Tropez pour les mondanités estivales et fait jeu égal avec Ré pour le nombre d'artistes, d'éditeurs et de politiciens au kilomètre/carré. Il faut avoir été vu à Castel Clara, à Port-Goulphar, si l'on veut réussir boulevard Saint-Germain et côtoyer les éditorialistes de la presse parisienne aux Grands Sables pour connaître les dessous de la vie parlementaire. A peine sait-on qu'un jeune écrivain a déjeuné à Palais en compagnie de la grande prêtresse des prix littéraires que le Goncourt de la rentrée semble déjà attribué.
Belle-Ile, toutefois, n'a pas toujours été le théâtre des vanités parisiennes. Si Prévert, avant la guerre et après la guerre, s'installait à Samzun ou à la pointe des Canons pour regarder la mer, c'était précisement parce que Belle-Ile se tenait à l'écart des modes. Certes, l'extravagante Sarah Bernhardt avait choisi le décor dantesque de la côte sauvage et de la pointe des Poulains, non loin de la fameuse grotte de l'Apothicairerie, pour y bâtir une étrange demeure où elle se consacrait à sa passion de l'occultisme et de Shakespeare. Les Allemands, pendant l'Occupation, ont détruit les derniers souvenirs de l'immense tragédienne et notamment les murs de sa bâtisse -les Cinq Parties du Monde -qui avaient vu et entendu les modèles du monde proustien : Reynaldo Hahn, Edmond Rostand, Tristan Bernard et Robert de Montesquiou. Mais, justement, Belle-Ile, à cette époque, échappait à tout folklore. Claude Monet, en 1886, s'était établi pendant deux mois près du village intérieur de Bangor, à Kervilahouen, pour capturer l'extraordinaire lumière insulaire. Il se rendait sur le rivage, au bord des falaises de la côte sauvage, entre la pointe du Talut et celle du Grand-Guet, et installait son chevalet, face au vent d'ouest. C'est là d'ailleurs qu'il rencontra un jour le peintre australien John Peter Russell, dont l'épouse, modèle de Rodin et de Frémiet, avait posé pour la Jeanne d'Arc de la Place des Pyramides, à Paris...
Belle-Ile, avant d'accueillir les Impressionnistes, les grandes voix de la tragédie et les poètes, avait eu le passé d'une place-forte lorgnée par les Anglais. Les Gondi, qui avaient reçu la plus grande île de Bretagne, des mains de Charles IX (poussé par Catherine de Médicis) vendirent leur marquisat au surintendant Fouquet qui poursuivit les travaux de fortifications et aménagea le port pour la pêche. Quand l'adversaire de Colbert fut conduit par d'Artagnan en forteresse, la suzeraineté de Belle-Ile revint au domaine royal. Ce qui n'empêcha pas les Fouquet de rester propriétaires de leur duché jusqu'en 1761, date où les Anglais s'en emparèrent. Deux ans plus tard, Belle-Ile était échangée contre Minorque. Et, en 1765, les Acadiens chassés par les Anglais d'Amérique du Nord trouvèrent dans l'île une terre d'asile. En fait, c'est pour cette raison que les Bellilois, dans leur mentalité et leur comportement, se différencient des Bretons. Ces anciens Poitevins avaient transité par l'Acadie. 60% de la population actuelle de Belle-île est liée aux familles acadiennes qui débarquèrent à Palais, sous les fortifications de Vauban, en octobre 1765.
Sous la Restauration, un bagne fut installé sur l'île qui devint, sous la Monarchie de juillet et le Second Empire, un site idéal pour enfermer les prisonniers politiques inflexibles comme Blanqui ou Barbès. Il y a encore une vingtaine d'années, certains opposants politiques étrangers étaient encore mis à résidence à Belle-Ile pour prévenir tout trouble à l'ordre public...
Ces temps ont changé. Les Bellilois pestent aujourd'hui contre les embouteillages qui paralysent l'accès de Palais. Ils rêvent de visiteurs à bicyclettes ou d'hôtes aussi courtois et amoureux de l'île qu'Arletty qui avait bâti une maison isolée près de l'extraordinaire plage de Donnant, sur la côte sauvage, pour fuir la bêtise des hommes. Comme Prévert, qui a écrit ici les dialogues de "Quai des Brumes" et des "Visiteurs du Soir" qu'il envoyait tous les soirs par courrier à son producteur, Arletty avait trouvé à Belle-Ile un bien unique : la liberté d'ignorer le monde qui tourne

Houat et Hoëdic : Le Canard et le Caneton

Dans le prolongement du massif armoricain, à 15 km de Quiberon, Houat et Hoëdic jouissent d'une situation abritée, d'un climat agréable, apprécié des plaisanciers. C'est un peu leur île au fond. Les tempêtes y sont rares même si le vent, qui ne cesse de souffler au large du golfe du Morbihan, en fait un site idéal pour la navigation. Houat et Hoëdic ont une histoire commune. Ballottées entre les incursions anglaises et espagnoles au XIIe et au XIIIe siècle, puis envahies par les royalistes qui avaient tenté de débarquer à Quiberon en 1795, elles servirent ensuite de refuge aux contrebandiers et à Cadoudal, le chef des Chouans...La population de Houat et Hoëdic subissait ces caprices de l'histoire dans une misère noire. Curieusement mise en quarantaine par l'administration française à partir de 1815, les deux îles furent alors dirigées par les curés, appellés recteurs en Bretagne : ils avaient édicté la charte de ce régime insulaire théocratique qui ne fut suspendu qu'en 1892 ! Les prêtres tout puissants réglementaient la pêche, arbitraient les conflits entre insulaires, rendaient la justice et arrangeaient les mariages, les unions entre familles, à leur guise, selon leur intérêt, comme aux îles Marquises, de l'autre côté de la terre.
Houat et Hoëdic, qui vivent désormais d'aquaculture et de pêche (de pêche aux homards surtout), sont à la croisée des chemins; elles doivent maîtriser le développement du tourisme pour ne pas perdre leur charme unique : les criques et les dunes de sable, l'absence d'automobiles, les lys de mer, les oeillets sauvages et ces bateaux qui partent dans la nuit, avant l'aurore, à leur train de sénateur, pour poser les casiers. On trouve ici la plus belle plage de Bretagne : Tréac'h er Goured, digne de la Californie du Sud. Alors, pour Houat, Hoëdic et Belle-Ile, c'est donnant-donnant. Il faut venir ici avec le respect de la nature, de la beauté sauvage, pour ne pas profaner ces sites incomparables...



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