Antoine

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Madagascar

Antoine en parle

Mon île natale ! Si je n'en ai gardé aucun souvenir réel, ma famille a pourtant utilisé longtemps des mots malgaches : on n'avait jamais d'invités à la maison, mais des Vahiny, chez nous, les médicaments, c'étaient des Fanafody, et le repas le sacaf...

Quelle émotion donc quand, 43 ans après l'avoir quittée, j'ai vu Madagascar se dresser devant l'étrave de mon premier voilier...
J'y suis retourné depuis, et j'ai découvert une île immense (la troisième ou quatrième plus grande île du monde) et spectaculaire.
Quel dommage que Madagascar ait choisi, au moment où les nations colonisées reprenaient leur indépendance, de se tourner vers le bloc de l'Est, qui promettait tant aux pays en voie de développement et qui n'a bien sûr rien tenu : Madagascar a un nombre infini de richesses, agricoles, minières, touristiques, bien assez pour vivre prospère... souhaitons qu'un jour elle atteigne la prospérité qu'elle mérite.

Me rendre à Madagascar est toujours pour moi une aventure fascinante ; je suis passionné par ses paysages, les Tsingy, les rives du canal des Pangalanes, les haut-plateaux ou le massif de l'Isalo, les lagons et les rivages ; passionné par sa faune, les adorables lémuriens en particulier, par sa flore (c'est de Madagascar que vient le Ravenala, l'arbre du voyageur), par ses habitants, bien sûr, les dix-neuf tribus de Madagascar.
Et je n'oublie pas sa musique !


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  1. Andasibe
  2. Ansirabe
  3. Berenty
  4. Fianarantsoa
  5. Ifaty
  6. Isalo
  7. Morondava
  8. La nationale 7
  9. Nosy Be
  10. Sainte Marie
  11. Tananarive
  12. Les Tsing
  13. Sur la route de Berenty


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Mes liens préférés


office du tourisme de Madagascar : www.madagascar-tourisme.com
Le guide du routard : www.routard.com
Toutes les infos pratiques : www.easyvoyage.com
Pour les navigateurs : www.noonsite.com

Tout Savoir

Tananarive ( Antananarivo) : La cité de la forêt bleue

Capitale de l'Etat malgache depuis l'indépendance accordée par le général de Gaulle en 1960, Antananarivo, connue sous le nom francisé de Tananarive, est plus communément appelée "Tana" par ses habitants. La conquête de cette bourgade, en 1610, par le roi Andrianjaka marque l'un des nombreux épisodes de la saga tourmentée des dynasties qui se disputaient le pouvoir. Ce roi ambitieux voulait s'installer dans la cité de "la forêt bleue", sur ce rocher qui dominait une région marécageuse. Il fit édifier son palais royal et un fortin avant d'y établir une forte garnison, une garnison de mille soldats. Antananarivo, "la cité des mille" était née. Les descendants avisés de ce monarque surent tirer profit des marais pour les transformer en rizières et faire des alentours le grenier de la capitale. Il n'est pas nécessaire de s'imprégner de la généalogie compliquée de la monarchie malgache pour découvrir la capitale, entourée par la couronne verte de rizières. Au-dessus de la plaine, avec sa couleur minérale, elle semble posée là pour signifier la farouche volonté d'indépendance des Malgaches et la force de résistance de ce peuple qui subit, depuis de longues années, une pénible crise économique. Malgré ces difficultés, l'extraordinaire vitalité malgache semble faire fi des tracas, balayer les soucis. Surtout à Antananarivo, cité polie par les siècles, qui se transforme le vendredi, jour de marché, de "Zoma", en vaste caravansérail où tous les paysans accourent pour vendre et acheter des produits courants.

Sillonnée de petites ruelles qui, se croisant, s'entrecroisant comme des tresses sur trois niveaux, forment un lacis attachant d'escaliers étroits menant d'un quartier à l'autre, cette ville semble constituée de centaines de petits pâtés de maisons qui sont autant de familles, de parentèles, d'îlots. Pour s'orienter dans ce dédale, on ne peut se fier qu'aux points cardinaux. Chaque quartier a hérité de son nom comme d'un blason, d'un titre de noblesse ou d'une activité traditionnelle : l'enceinte royale, le palais de la Reine...Le quartier Analakely, où se trouve le grand marché, s'appelle "la petite forêt" en raison de la densité de la foule les jours de "zoma". Dans la haute ville, siège traditionnel du pouvoir, on peut contempler les tombeaux des rois malgaches et leurs résidences. Le Palais Royal, construit au XIXe siècle par le français Laborde et achevé par un Anglais, abrite les vestiges de la splendeur passée de ce royaume complexe, tout aussi agité par les intrigues que la cour des Valois : les tenues de cérémonie, le palanquin royal, les lourdes tentures. On est très loin du dépouillement des chefferies africaines. Cela ressemble davantage aux dorures de Java, aux fastes cinghalais ou aux cérémonies des sultanats de l'Insulinde.
Dans la ville qui, malheureusement, a perdu son lustre au fil des années, tout le monde se débrouille bon an mal an pour tenir tête au mauvais sort. Le marché est le grand forum de la capital. On y déniche les herbes médicinales, les remèdes de bonne femme, le bois de santal qui sert à faire des masques de poudre d'or sur les visages des belles, et la cannelle, la muscade, le clou de girofle. Tout ce qui faisait jadis, aux grands siècles de la navigation à voile, bien avant l'ère industrielle, la richesse de l'Asie et de l'Afrique est offert ici à notre convoitise un peu nostalgique...Ce sont les paillettes d'un âge d'or perdu où la fortune exhalait les parfums de l'encens.


Nosy Bé et nord-ouest : De la côte d'Ambre au canal de Mozambique

Ce qui fait de Madagascar un continent unique, c'est qu'il n'appartient ni à l'Asie, ni à l'Afrique et qu'il bouscule les notions ordinaires de la géographie, de la climatologie. Les spécialistes décrivent l'île comme "l'empreinte d'un pied gauche". Le reste du monde serait-il inéluctablement droitier pour s'y trouver dépaysé, perdu ? L'isolement insulaire a façonné ici une harmonie nouvelle qu'il serait arbitraire de découper en régions très distinctes. Le pays des lémuriens ménage heureusement beaucoup d'exceptions au visiteur. Une arête dorsale parcourt l'île du sud au nord, partant des plateaux de l'Isalo et de l'Horombe avant d'atteindre, par une série de crêtes et de dômes, des massifs élevés (2600 m), des plateaux autour de 1500 m, pour culminer à 2876 m puis décliner vers le cap d'Ambre, la pointe nord de l'île, celle qui fut en contact, dès les premiers âges, avec les navigateurs du golfe Persique, des Somali et de l'Inde.
Aiguisée comme les couteaux des premiers marins malais, Madagascar est une montagne tranchant la mer. C'est sa nature volcanique qui explique ses variations de végétation et de climat. Quatre régions s'y dessinent : la côte est et ses montagnes couvertes de forêts humides; l'aride plateau central où la destruction des forêts accélère aujourd'hui le phénomène d'érosion et creuse dans les collines des cicatrices de latérite; le sud désertique et la côte ouest dont les plaines s'étagent doucement jusqu'au canal de Mozambique. Chaque région se définit par son climat et adapte son mode de vie aux caprices du ciel. Les 5000 km de côtes n'ont en commun que l'océan. Les forêts et les lagunes de la bande orientale n'ont aucune analogie avec les vastes plaines des deltas du nord-ouest ni avec la zone semi-aride du sud.
La prodigalité de la côte est et des hauts plateaux qui reçoivent la pluie toute l'année contraste avec la côte ouest et ses longs mois sans précipitation, d'avril à novembre. Au centre de la côte ouest, que les crues des fleuves envahissent au moins une fois l'an, s'étend une vaste région composée de plaines steppiques, en apparence désertiques, où alternent les végétations têtues de cette latitude : les alignement de baobabs renflus, les herbes hautes de la savane et les palmiers satrana. Cette région du Menabe, délimitée au nord par le fleuve Manambolo et au sud par la ville de Morombe, regarde vers le Mozambique et abrite une population d'origine bantoue.

Un morceau oublié d'Afrique

Le Menabe ressemble à un morceau d'Afrique oublié où les hommes n'auraient pas encore mis la nature en coupe réglée, où l'animisme et les rites secrets pèsent encore sur les êtres et les évènements quotidiens. Pour s'y rendre, il faut emprunter des pistes poussièreuses qui disparaissent avec les crues. Retrouver les routes, pendant la saison sèche, relève de la gageure. Et c'est là, pourtant, que vivent les Sakalava, cette ethnie qui peuple tout l'ouest de Madagascar de Morombe à Nosy Be. Leur tradition orale parle d'un roi qui serait parti, au XVIIe siècle, du sud-ouest de l'île vers le nord pour conquérir l'espace qu'ils occupent aujourd'hui. Essentiellement pasteurs de troupeaux de zébus à l'intérieur des terres ou pêcheurs -les Vezo- sur la côte, les Sakalava sont restés animistes dans l'âme. Pour chasser la maladie, dissiper les envoûtements, ils ont recours à de nombreux rituels magiques, en particulier à une danse extatique proche du vaudou, la tromba, qui les libère des menaces, des mauvaits sorts. Si la justice officielle est trop lente ou qu'elle manifeste de la mauvaise volonté à trancher, ils ont recours à "l'ordalie", au jugement de Dieu comme ultime instance judiciaire.
Comme partout à Madagascar, le culte des morts est omniprésent. Eloignés des villages pour éviter que les esprits malheureux tourmentent les vivants, les tombeaux sont disposés afin que la tête des défunts soit tournée vers l'est. Parfois, ils sont surmontés de statues en bois, ostensiblement érotiques, qui vantent l'ardeur sexuelle du cher disparu ou de la bien-aimée. Judicieusement, les tombes royales sont ornées d'oiseaux ou de pointes pour monter plus vite au ciel?
Tout, dans cette région, vaudrait au moins quinze jours d'observation, d'exploration : le parc des Tsingy, classé patrimoine mondial par l'Unesco, les gorges de la Manambolo, le port de Morondava où les Vezo -littéralement "nomades de la mer"-sur leurs boutres commercent avec le Mozambique, cabotent le long du littoral clément. Les femmes et les enfants, sur la plage, attendent les pirogues à balancier dont les voiles rapiécées se détachent sur le bleu de la mer et du ciel. Quand la pirogue atteint le sable, encore soulevée par la houle, les gosses la tirent sur la plage tandis que leurs mères emportent le poisson...Cette côte n'est qu'une plage de sable blanc longue de 250 km. Près d'Ankevo et de Belo sur mer, non loin de la riche mangrove, les fonds abondent de langoustes, de mérous. Dans la savane épineuse, derrière les villages Vezo, la chasse à la pintade et au sanglier ne sont que des formalités, même pour des piètres chasseurs. C'est un paradis pour solitaire incurable qui aime l'humanité dépourvue d'agressivité.
Nosy Be, que les Sud-Africains ont élu comme leur résidence secondaire, est l'un des plus beaux joyaux parmi toutes les îles du monde. Du point cuminant de l'île, le mont Passot, on peut embrasser ce site incomparable, le chapelet de cratères et les petites îles avoisinantes. La montagne est couverte d'un tapis dense de plantes lianes d'où émergent les plantations aunes d'ylang-ylang, les flamboyants, les bananiers, les caféiers, les citronniers, le vétiver. Tout est parfum dans ce paradis qui, depuis les premiers marins naufragés d'Inde et d'Arabie, accueille les proscrits, les corsaires ou les âmes perdues. Nosy Be fut longtemps placée sous protectorat français. D'étranges épisodes ont marqué son histoire comme la tragédie de cet équipage russe qui fut oublié lors de la guerre russo-japonaise...
L'île possède de sublimes criques au sable blanc et aux eaux limpides. Tanikely et Nosy Komba, les îles voisines, abritent une réserve sous-marin et une grande concentration de lémuriens. Au cours d'un séjour à Nosy Be, il faut avoir la curiosité de visiter une distillerie d'ylang-ylang, cette fleur parfumée qui constitue la base, le fixateur de tous les grands parfums...Les poussifs alambics, admirablement rafistolés par de géniaux paysans, produisent l'or de la rue Saint-Honoré, et des grandes maisons de l'avenue Montaigne. D'où vient la beauté du monde ? De Nosy Be.

Tamatave et la côte est : La foison de merveilles

La côte est de Madagascar a été formidablement dotée par la nature. Une plaine de 20 km de large, environ, s'étend le long de la côte. Un canal relie entre eux les nombreux estuaires qui irriguent cette plaine fertile où les villageois mènent une vie lacustre. Ils se rendent dans leurs plantations, dans les villages à bord de leurs pirogues à balancier. Ces populations ont la main verte. Jardiniers nés, ils cultivent à grande échelle la vanille, le café, le cacao, le girofle et toutes les épices. Ils sont aussi d'extraordinaires riziculteurs pouvant obtenir plusieurs récoltes par an. Sur les collines, ils soignent leurs palmiers-éventails, le raphia et les précieuses orchidées blanches qui, une fois fécondées par l'homme, donneront les gousses de vanille.
Une authentique forêt tropicale, très dense, difficilement pénétrable, naît au piémont du massif montagneux et s'étend de Vohimarina au nord à Taolanaro, l'ancien Fort-Dauphin, au sud. Cette ville a gardé quelques vestiges des fortifications dressées par les Français. Longtemps les pirates y ont sévi avant que la Royale ne mette fin à leurs désordres, à leurs exactions. Certaines familles cachent, dans des boîtes de biscuits rouillées, des ducats, des louis et des écus hérités des forbans ou trouvés dans les baies profondes, sous le sable. Taolanaro possède une station agricole fort riche où l'on peut observer une curiosité botanique : le nepenthès. C'est une jolie fleur carnivore, altière, qui, sous son apparence inoffensive, cache une férocité de fauve. Elle croque avec un bel appétit les insectes et les petits lézards qui s'aventurent à sa portée. Sa fleur, à la longue tige vrillée, séduit les imprudents. Elle se referme sur ses proies pour les digérer. La station agricole de Mandona constitue également une étape essentielle pour les amateurs d'orchidées géantes ou plus rares encore qui ne fleurissent qu'en novembre.
Dans cette région, seules les rives des cours d'eau offrent des chemins praticables pour visiter les villages. La forêt y est encore vierge, singulièrement dans la presqu'île de Masoala, au nord du golfe d'Antongil. L'étonnant, dans ce pays, de quelque côté que l'on se trouve, c'est de tomber sur l'inattendu, l'inespéré.
Nosy Boraha, plus connue sous le nom de Sainte Marie de Madagascar, par exemple? Une île longue de 60 km et de 5km de large, au nord de Tamatave, très active, peu développée pour le tourisme où les Malgaches produisent de la vanille, du cacao, du café et de la girofle. C'est tout à coup un paysage de Ceylan qui apparaît, suave et sage, domestiqué par le talent de l'homme : des collines douces couvertes d'une végétation épaisse, des rizières solidaires autour des villages, des bougainvillées au bord des chemins, des cocotiers se balançant au-dessus des plages libres, vides, absolument silencieuses...La côte ouest de l'île est protégée par le récif. C'est un paradis encore intact où les petites épiceries de villages ne vendent qu'un peu de manioc, des ?ufs, des noix de coco, du poisson et du taro. Pas de risque, ici, d'être importuné par le mercantilisme...
Toamasina, toujours mentionnée chez nous sous le nom de Tamatave, est l'unique port naturel de la côte est. C'est par la deuxième ville du pays que transite toute l'économie de l'île. Moins animée que Tana, cette ancienne cité coloniale possède de vrais atouts pour séduire le visiteur: un beau front de mer, des marchés qui croulent sous les fruits tropicaux et la douceur malgache qui ne se dément jamais. Les anciennes villas des colons affichent l'air désabusé des vieilles coquettes défraîchies qui ne supportent plus de se contempler dans la glace...Les deux sites de villégiature favoris des habitants de Tamatave sont les dunes de Mahavelona, l'ancienne villégiature des Français, et le petit village de Mahambo niché dans une crique.
On voudrait y jeter l'ancre. Et ne plus repartir.

Le sud de Madagascar : Un pays où la vie n'a pas de fin

Dans le foisonnement des découvertes que l'on peut faire à Madagascar, il y a bien sûr la nature, ces forêts où subsistent encore le santal, le bois de rose et l'ébène, le tamarinier, l'amontana et l'arbre du voyageur. Mais ce qui intrigue le plus, c'est la forêt d'interdits invisibles, de commandements secrets, de lieux sacrés ou tabous où il est impossible de pêcher, de cueillir des fruits, de planter du riz...Le christianisme, dans ce pays imprégné d'animisme, n'a pas effacé les fady, les interdits qu'aucun élément étranger ne pourrait percer à jour sans subir une mutation totale, une métamorphose complète qui le rendrait à la civilisation originelle de la forêt, de la savane.
D'innombrables fady régissent l'existence à Madagascar. Nul ne saurait les enfreindre ou y déroger. Le visiteur qui sourit de ces croyances fait bien d'être prudent, de ne pas le clamer sur les toits. Ses interlocuteurs, au lieu de s'engager dans une discussion ésotérique, lui répliqueraient obstinément que tel aliment, tel acte, tel mot est fadin-drazama, c'est-à-dire interdit par les ancêtres. Il faut une mémoire colossale pour se retrouver dans le maquis des multiples fady qui concernent tous les moments de la vie, même le sommeil ou le rêve.
Un touriste doit faire attention à ne pas bousculer les convictions des Malgaches qui vivent en communion avec leurs ancêtres. Il n'y a pas de rupture entre le monde des vifs et celui des morts récents ou plus lointains, les navigateurs du XIIe siècle, par exemple, qui se sont installés sur ces rivages. La coupure entre le visible et l'invisible relève d'un concept occidental qui n'a pas cours dans la grande île où l'on ne quitte jamais des yeux ceux qui sont partis. La mort ne signifie pas le grand départ, l'adieu...Comme les dieux et les demi-dieux de la mythologie, dans la Grèce antique, en Crète, les morts communiquent avec leur progéniture et leurs amis restés sur terre. Ils les conseillent et dialoguent avec eux. La force des morts, la pertinence de leur jugement, pour un Malgache, vient de leur expérience terrestre et non pas d'une sorte d'angélisme ou de sainteté.

Un seul monde

A Madagascar, l'âme du mort ne quitte pas le cadavre immédiatement après le décès. Elle peut s'attarder longtemps dans la dépouille du défunt et les parents, le sachant, communiquent à travers elle avec le cher regretté. C'est pour cela qu'ils se rendent souvent au cimetière: pour lui parler de vive voix. Ce culte trouve son aboutissement dans le rituel du "retournement du corps" accompli par les Merina : le famadihana fait rouvrir le tombeau familial et exhumer le squelette qui est palpé, caressé, cajolé presque comme un être vivant. Son linceul est changé. Quelquefois, les parents, les alliés, les amis, le portent pour lui faire faire un petit tour autour du tombeau et lui accorder un brin de causette avant de le recoucher dans son linceul immaculé, neuf, sur l'une des étagères de la chambre mortuaire du tombeau de famille. Parfois, en guise de viatique, pour favoriser le retour au ciel, la famille ajoute quelques billets et un peu d'alcool. Selon le proverbe local, "la terre absorbe la mort pour engendrer la vie", les morts doivent donc être traités avec des égards de princes...
Cette familiarité de la mort a entraîné une sacralisation de la terre de l'île : elle est sacrée parce qu'elle recèle les corps des ancêtres. Patrie, en malgache, se traduit par "terre des ancêtres". Jamais un enfant de l'île ne se déplacerait dans le monde sans emporter toujours sur lui une pincée de sa terre. C'est elle, cette terre enrichie des corps des ancêtres, qui le ramènera dans l'île. Forcément.
Dans le sud du pays, la partie encore la moins connue et la moins parcourue de Madagascar, même par les scientifiques, il existe une vraie bourgade des esprits des ancêtres. Il s'agit d'Ambondrombe, au sud-est d'Ambalavao. Dans cet élysée, les morts se parlent, se reposent, chantent ou dansent à l'occasion; ils élèvent leurs zébus ou cultivent le manioc. Ils se font même la guerre et arrivent à déraisonner. Ne dites pas à un Malgache que vous ne le croyez pas. Il pourrait s'écarter de l'impie, de vous...
Entrer dans le sud, c'est pénétrer sur les territoires des ethnies mahafale et antandroy, c'est-à-dire dans une autre dimension de l'homme. C'est là, au lac Tsimanampetsotsa que vit le do, ce cousin inoffensif, pacifique, du boa constrictor, qui peut atteindre quatre mètres. La nuit, les tortues de mer viennent pondre sur la plage de Beheloka. Au fil du chemin, le long des mauvaises pistes, le visiteur découvre les sépultures somptueuses, en pierres, de ce peuple pauvre qui vit dans de méchantes cabanes. Tout l'argent des Mahafale va aux morts. Ces hommes en relation avec l'au-delà affirment de bonne foi que deux ethnies fantomatiques , les "Mikea" et les "Anakao", hantent les désert de la côte d'Ejeda.
Personne, encore, n'a rencontré les insaisissables Mikea. Mais nul ne met en doute la parole des Mahafale. N'est-ce pas l'ancêtre qui parle à travers eux, n'est-ce pas le mijoa, cet oiseau mythologique qui veille sur les tombes, qui guide leurs pensées...



Depuis 45 ans, je navigue dans les plus belles îles du monde...
Embarquez avec moi et découvrez les plus belles destinations de la planète.

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