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Maurice

Antoine en parle

L'île Maurice doit le succès de son industrie touristique à deux atouts exceptionnels : la beauté de nombre de ses plages, de ses rivages, et des régions préservées de son territoire ; et surtout l'extraordinaire hospitalité de ses habitants, et leur énergie à entreprendre : choisir de passer ses vacances à l'île Maurice, c'est être sûr d'être merveilleusement accueilli, et à chaque instant secondé par des Mauriciens, souriants, se mettant en quatre : les Mauriciens ont développé une tradition de service presque unique au monde, et il n'est pas surprenant de les retrouver en grand nombre dans le personnel de service des paquebots de croisière un peu partout dans le monde.

Les plages de l'île sont renommées : la plus grande partie du pourtour de l'île Maurice est protégée par un récif de corail aux couleurs éblouissantes, enserrant un lagon calme, assurant une baignade tranquille et sûre.
Le lagon n'a pas les vastes dimensions ni la profondeur des lagons des îles de Polynésie, par exemple, et l'île Maurice ne se prête pas beaucoup à la croisière en voilier ; mais le farniente sur les plages, les sorties à la journée sur des catamarans à faible tirant d'eau, la visite en barque à des endroits aussi mythiques que l'Île aux Cerfs vous donneront l'occasion de découvrir le lagon et d'en rapporter des souvenirs inoubliables.

L'île est fort développée, c'est certain, et vous serez peut-être surpris de trouver si construites les régions de la côte ouest, de l'aéroport à la capitale, Port Louis, et jusqu'aux régions touristiques de Grand-Baie ; mais sitôt que vous prendrez la route de la côte est ou de l'intérieur, vous retrouverez l'immense tranquillité des champs de canne à sucre, les rivages paisibles, et quelques merveilles de la nature comme les collines où s'étend le " Domaine du chasseur ", ou le jardin de Pamplemousses, où vous découvrirez un nombre incroyable de plantes exotiques, dont de nombreuses espèces de palmiers, et les Victoria Regia, ces nénuphars géants aux rebords verticaux qui ont des allures de moules à gâteaux.

Et puis il y a , bien sur, les Mauriciens et leurs traditions : ne vous contentez pas de somnoler sur les belles plages de l'île, allez à la rencontre des autochtones : qu'ils soient catholiques, musulmans, bouddhistes ou indiens, leurs coutumes, leurs temples, leurs cérémonies valent que vous vous y intéressiez.

Une mention spéciale pour l'île Rodrigues, qui fait partie de Maurice, et se trouve à une heure d'avion au nord-est :
entourée d'un vaste lagon et peuplée d'une attachante population francophone et francophile, elle donne l'impression que l'horloge s'y est arrêtée il y a cinquante ans.

Photos


Vidéos
  1. Hotels à Maurice
  2. Maquettes de bateaux
  3. Jardin de Pamplemousse
  4. Les religions à Maurice
  5. L'île Rodrigues


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Mes liens préférés


office du tourisme de l'île Maurice : www.tourism-mauritius.mu
Le guide du routard : www.routard.com
Tutte le informazione convenienti : www.easyvoyage.com
Pour les navigateurs : www.noonsite.com

Tout Savoir

La gentillesse des Mauriciens, je la connaissais pour l'avoir connue, un peu partout autour du monde, au hasard de mes rencontres avec des navires de croisières, dont une grande partie de l'équipage, souvent, venait de l'île Maurice ; je la connaissais pour l'avoir entendue vanter par des amis voyageurs, qui ont choisi depuis des années, de passer leurs vacances à l'île Maurice ; Je l'ai retrouvée enfin, sur place, quand le tournage d'un film sur les Mascareignes m'a amené à faire un riche séjour dans cette île où je n'avais fait encore que de brèves escales ; et je peux en témoigner, les Mauriciens sont gentils, actifs, efficaces-et nombreux, bien plus d'un million d'habitants dans cette île, quand la Réunion en compte moitié moins pour une superficie plus grande. Pas de volcan actif, ici, mais un atout extraordinaire, qui a assuré le succès de l'île Maurice comme destination touristique : tout autour de l'île, un immense récif de corail, qui entoure un lagon aux eaux calmes, bordé de plages superbes : ainsi, tout est dit, Maurice sera la destination touristique, l'idéal de millions de visiteurs, qui rêvent toute l'année de ces quelques journées qu'ils viendront passer -de préférence lorsqu'en Europe le ciel est gris, les journées courtes et les températures démoralisantes -sur les plages dorées de cette île bénie. Un nombre inouï d'hôtels, certains incroyablement beaux, se sont élevés dans les anses les plus séduisantes de l'île Maurice, et ceux qui y sont allés y retournent encore et encore, sûrs d'être bien accueillis, confiants dans la gentillesse et l'efficacité des Mauriciens
Mais l'île Maurice, c'est aussi une île débordant de traditions, d'une formidable richesse historique, et une superbe leçon de tolérance, quand on observe la mosaïque de cultures et de religions, chrétienne, hindoue, bouddhiste, musulmane, qui l'habite. Ce sont aussi les traditions issues des siècles de colonisation, les courses de chevaux qui passionnent toute la population, la cuisine créole, héritière elle aussi de mille sources variées ; les marchés multicolores, l'artisanat, en particulier la construction de merveilleuses maquettes qui font revivre le passé. L'île Maurice ? c'est un peu une maquette, un modèle réduit de l'entente qui devrait régner dans le monde entier.
L'île Maurice : Le théâtre de toutes les convoitises

Aujourd'hui réputées pour leur excellente infrastructure touristique, les îles de l'Océan Indien n'ont pas toujours connu cette sérénité alanguie qu'inspirent aux voyageurs les plages de sable blanc, les criques abritées où l'on plonge dans une eau turquoise, quasiment tiède. Depuis sa découverte, au début du XVIe siècle par les navigateurs portugais et hollandais, l'île Maurice, située sur le chemin des épices, a vécu une histoire romanesque, tissée d'intrigues coloniales et de passions corsaires. Comment imaginer, aujourd'hui, que des hommes ont fait parler la poudre pour la girofle ? Sait-on que les rançons étaient acquittées, au Moyen-Âge, en livres de poivre et que les Croisés levaient l'impôt, à Saint-Jean d'Acre, en noix de muscade ?
La maîtrise de la route des épices et de leur commerce, au XVIIIe siècle, demeurait un enjeu stratégique. A l'arrivée de Mahé de la Bourdonnais, en 1735, sur l'île de France, à la suite d'un autre Malouin ...Dufresne d'Arsel qui en avait pris possession au nom du roi ?, les Mascareignes formaient un groupe de trois îles. Bourbon (la Réunion), au relief tourmenté et au volcan capricieux à 800 km à l'est de Madagascar, ne possédait pas de rade profonde pour les vaisseaux de commerce. Ses habitants exportaient surtout du café. Rodrigues, à 400 km de Maurice, était trop exiguë pour envisager une implantation d'importance. L'île de France (Maurice) avait tous les atouts pour tirer son épingle du jeu sous la ferme administration de Mahé de la Bourdonnais : plus petite que Bourbon, géologiquement plus vieille, elle possédait davantage de terres cultivables et disposait surtout de deux grands ports naturels. Son littoral offrait de nombreux abris pour les flottes de commerce et la Royale.

Le vaillant Poivre

Bon administrateur, créateur de Port-Louis, Mahé de la Bourdonnais avait prêté main-forte à un véritable aventurier de la botanique : Pierre Poivre le bien nommé. Ce fils de mercier lyonnais avait été missionnaire en Chine avant de perdre son bras droit à vingt-six ans dans une bataille navale du côté de Java. Du même coup, il renonça aux voeux sacerdotaux et se consacra à la botanique. Il s'était assigné une mission : introduire la culture des épices, en particulier celle de la muscade et de la girofle, à l'Île de France. Il risqua mille morts, pour voler les graines convoitées aux Hollandais des Moluques et transformer Maurice en authentique terroir d' acclimatation des épices importées. Involontairement, cet ami de Jussieu servit même la littérature. Un jeune naturaliste, Bernardin de Saint-Pierre, s'était épris de son épouse. Cette passion platonique suscita le premier roman romantique de la littérature française : "Paul et Virginie".
L'île, après plus d'un siècle et demi de présence anglaise, a gardé l'empreinte de l'oeuvre de Mahé de la Bourdonnais et du travail admirable de Pierre Poivre. On peut même marcher dans les pas de Paul et de Virginie, suivre les sentiers de leurs promenades imaginaires le long de la Rivière Noire, se baigner sous les cascades où Bernardin de Saint-Pierre soupirait d'amour pour l'épouse fidèle. Là, dans le jardin de Casela, non loin des chutes de Chamarel, outre les tortues, les singes et les tigres, un observateur chanceux pourrait reconnaître le fameux pigeon rose mauricien dont il ne reste qu'une quinzaine de couples. Port-Louis, la capitale de Maurice, édifiée par Mahé et, plus tard, farouchement défendue par Robert Surcouf, abrite encore, dans le voisinage de la statue de la Reine Victoria, quelques beaux édifices datant des Français. Mais ce qui compte, pour pénétrer l'esprit de Maurice, c'est d'aller au marché très tôt le matin pour contempler les pyramides de tomates, de litchis, de papayes ou les bouquets d'ananas. Le voeu de Poivre semble exaucé dans ce palais des senteurs où l'on s'apostrophe en créole, que l'on soit indien, chinois ou d'origine cafre. Au-dessus de Port-Louis, sur la montagne du Pouce, voisine de Pieter qui culmine à 823 m, on découvre toute l'île : le Morne de la Découverte, le "quartier" des Pamplemousses, la baie du Tombeau et le Cap Malheureux. Darwin décrivait ainsi le site : "Toute l'île, avec ses bords inclinés et ses montagnes centrales, donne une impression de parfaite élégance."

Une variété incomparable de paysages

Résidence idéale pour l'été austral, la ville de Curepipe, qui a gardé ses belles demeures de colons, est habitée en majorité par des Franco-Mauriciens. Tout près, le Trou aux Cerfs, lac au fond d'un cratère boisé, rappelle les gours de la chaîne de puys, en Auvergne. C'est précisément ce contraste avec les communautés de pêcheurs, comme celle de Mahébourg, qui donne à l'île son caractère unique. Un hôtel, sur les hauteurs de Mahébourg et du Grand-Port, s'est établi au milieu des eucalyptus et des ébéniers. Son parc abrite des cerfs, des biches, des sangliers. On y trouve deux cents spécimens d'une espèce endémique de rapaces : les crécerelles.
Le tourisme mauricien sait ménager ces surprises, ces enchantements déroutants. Ainsi, après une matinée à la plage des Canonniers, on peut se rendre dans le jardin des Pamplemousses créé par Pierre Poivre. C'est le deuxième au monde par la diversité des plantes et des essences introduites par le botaniste. Un horticulteur anglais, James Duncan, le sauva de l'oubli en 1850 pour y introduire de nouvelles variétés de canne à sucre et des eucalyptus. C'est un formidable lieu de découvertes : des nénuphars larges comme des tables rondes de café dont les fleurs, d'un jour à l'autre, varient du blanc au rouge; d'extraordinaires variétés de bambous et des palmiers qui ne fleurissent que tous les soixante ans. Le visiteur suit les parfums de gingembre, de cannelle, de camphre, de santal, de citron...
Les Mauriciens ont eu la sagesse, sur leur superbe littoral, d'inventer un tourisme à l'échelle de l'île, qui ne froisse pas l'équilibre originel des vallées, des sites exceptionnels comme la Baie du Tombeau, la Baie de l'Arsenal et le Trou aux Biches, au nord-ouest de Maurice. La Pointe des Canonniers est également l'un des sites favoris des visiteurs. Non loin de là, près de l'ïle aux Serpents, se trouve l'île Ronde -"une crinoline de pierre" disait Gerald Durrell-qui héberge trois types de gecko. Les plages de Belle Mare et de l'île aux Cerfs, sur la côte est, ont tout pour séduire. La côte ouest, avec les plages de Flic en Flac et le district de la Rivière Noire, attire les pêcheurs au gros et les surfeurs. La côte sud, où l'hôtellerie est moins présente, a le charme discret des vacances d'autrefois.

Une tradition d'audace

Malgré le séjour du bailli de Suffren dans l'île et quelques vigoureuses passes d'armes avec les Anglais, la région fut longtemps tourmentée par la présence des pirates et des corsaires dans les eaux des Mascareignes. Quelle distinction entre les deux ? Les corsaires agissaient au nom de leur nation, de leur monarque, et les pirates pour leur compte personnel. Mais le résultat ne variait guère : les bateaux chargés d'épices, de porcelaine ou d'ivoire étaient vidés de leurs équipages, la marchandise saisie et revendue. Les voyageurs qui croisaient entre Maurice et Madagascar n'en menaient pas large...Ils n'avaient qu'une crainte : tomber sur les redoutables Taylor et La Buse qui ne faisaient pas de quartier.
Les corsaires étaient des marins sous contrat, des contractuels de la nation, qui palliaient par leur courage et leur talent de navigateur les défaillances de la Royale sous-équipée. Les corsaires participaient à la guerre de course pour le compte du Roi dont ils recevaient des lettres de marque. Affrêtés par les armateurs de Saint-Malo et de Saint-Servan, surtout, ils se pliaient à un règlement sévère. Simplement, pour résumer, on peut dire qu'ils travaillaient en free-lance pour la patrie, la gloire et l'argent. Ces pragmatiques qui n'avaient pas froid aux yeux traquaient les vaisseaux de commerce anglais.
Sous la Convention, le Directoire et sous l'Empire, Robert Surcouf, le plus célèbre des corsaires, avait établi sa base à Port-Louis pour mener la guerre de course. Les marchandises des bâtiments arraisonnés étaient entreposées à l'île Maurice puis écoulées vers les Etats-Unis. En 1795 et 1796, près de la moitié des exportations françaises vers les Etats-Unis proviennent des Mascareignes. En 1810, après une bataille navale de quatre jours, la bataille de Grand-Port, l'ïle de France redevint Mauritius et passa sous l'Union Jack. Les splendeurs du "Roi Robert" à Port-Louis, les fêtes que Surcouf offrait à ses obligés, ses dauphins et les belles créoles qui se pâmaient devant le corsaire téméraire, cessèrent avec la disparition de la présence française. Mais on demande, en contemplant, dans les boutiques de Mahébourg et de Port-Louis, les magnifiques maquettes de bateaux qui sont la spécialité de l'île, s'il ne s'agit pas d'une nostalgie des temps flamboyants de l'aventure corsaire ...Ces maquettes, magnifiquement exécutées, réalisées en bois mauricien, en teck, en iroko ou en noyer, reproduisent avec exactitude les plans historiques des navires qui ont croisé dans l'Océan Indien depuis le XVIIIe siècle : le Saint-Géran, le "Superbe", le "Flore", le "Soleil Royal". Ces maquettes, en réalité, nous restituent la mesure du courage de tous ces marins qui s'embarquaient alors pour un voyage de quatre mois avant d'atteindre l'île Maurice.
Les Mauriciens aiment cultiver leurs traditions liées, évidemment, aux différentes populations installées ici depuis la colonisation. Cette mémoire joue sur tous les registres, du divertissement le plus futile à la piété la plus respectable. Depuis 1812, par exemple, tous les ans se déroule une manifestation très anglaise : des courses de chevaux à Port-Louis. Le Mauritius Turf Club est l'un des plus vieux clubs hippiques du monde - antérieur au Jockey Club ! - qui accueille en août une grande fête populaire du cheval.
D'autres traditions, moins triviales, attirent autant de monde. C'est le cas du pélerinage sur la tombe du Père Laval, à Sainte-Croix, dans la banlieue de Port-Louis. Très connu dans l'outre-mer français où il symbolise la tolérance, le refus des hiérarchies coloniales, le père Laval était l'un de ces grands intellectuels du renouveau de l'Eglise de France, dans la première moitié du XIXe siècle qui, avec Lamennais et Lacordaire, bousculèrent les dogmes. Docteur en médecine et missionnaire, ce normand avait débarqué à Maurice en 1841. Béatifié récemment, en 1979, le père Laval est resté pour les chrétiens de l'île Maurice un objet de dévotions ferventes. On sollicite toujours ses grâces. La croyance populaire lui accorde le pouvoir de réparer les coups du sort, de guérir les enfants malades, de retrouver l'amour perdu. C'est une foi partagée par toutes les communautés. Qu'on soit d'origine chinoise, cafre, indienne ou européenne, on se rend tous les ans, si l'on est chrétien, devant le tombeau du missionnaire.
Chaque communauté de l'île tient aussi à rendre hommage à son histoire, à ses racines : il y a le nouvel an chinois, l'Eid ul Fitr des Musulmans, l'impressionnante procession du Yamse, et, pour les populations d'origine indienne, les grandes fêtes que sont le cavadee, le Maha Shivaratree, de Divali. En janvier ou février, le cavadee, célébré par les Tamouls, dure douze heures. Cette cérémonie purificatrice, très spectaculaire, s'accompagne d'epreuves de mortification déconseillées pour les âmes sensibles : certains participants, en pleine exaltation mystique, se percent les joues et la langue avec de longues aiguilles...Pour couronner le tout, ils parcourent un brasier de quinze mètres de long. Cette marche sur le feu a lieu aussi en fin d'année.
La plus chaleureuse des traditions reste toutefois la séga, cette musique populaire créole qui se danse pieds nus. Les femmes tournent sur elles-mêmes les bras levés tandis que leurs partenaires masculins semblent les cerner...C'est la danse de Maurice, le signe de ralliement des fêtes.
Populations :Tous les peuples de l'Océan

L'île Maurice, qui compte aujourd'hui plus d'un million d'habitants, est constituée d'une mosaïque de peuples. C'est une petite nation insulaire arc-en-ciel, peuplée au fil des accidents de l'histoire, des espoirs et des déconvenues de la colonisation. Ici, l'on trouve des familles dont l'origine renvoie à l'Europe, au sud de l'Inde, à la côte orientale de l'Afrique, à Madagascar, l'île voisine, et en Chine, dans la région de Canton. 68 % de la population mauricienne est d'origine indienne. Leurs ancêtres avaient été recrutés après l'abolition de l'esclavage à Maurice, en 1846, pour remplacer la main-d'oeuvre noire qui s'était affranchie. Ils furent 57.000 à quitter la côte ouest de la péninsule indienne pour travailler dans les plantations de canne à sucre. Ils sont désormais 700.000, sur l'île, à favoriser l'activité économique, l'industrie, l'éveil d'une authentique économie insulaire, tout à fait compétitive. Les blancs, les créoles, les descendants des Africains et des Malgaches ainsi que les métis représentent 29 % de la population. Des premiers colons français établis à la faveur de l'administration de Mahé de la Bourdonnais, il ne reste plus qu'une centaine de familles dont certaines portent encore des noms aristocratiques prestigieux. L'éventail de la population mauricienne s'étend jusqu'à la population chinoise, ces industrieux hakkas, excellents commerçants venus de la région de Canton depuis un siècle.
Contrairement à ce qui s'est produit dans de nombreuses îles des Antilles ou de l'Océan Indien où la fusion l'emporta sur l'application stricte des coutumes communautaires, chaque communauté de Maurice a soigneusement préservé ses traditions, sa personnalité, ses moeurs. On se marie peu entre communautés différentes. La culture de chaque groupe se perpétue ici avec une certaine persévérance d'une génération à l'autre, ce qui aboutit, dans la vie quotidienne, à une sorte de culturel pastel où l'on passe des temples hindous, assez nombreux, aux lieux de culte chinois ou aux chapelles catholiques. Ici, toutes les communautés se respectent sans exclusive...La complexité de ce tissu social n'a pas nui à l'harmonie qui règne entre les communautés. C'est une magnifique leçon de tolérance. Les Indiens sont venus à Maurice avec leur hiérarchie sociale et leurs religions : l'hindouisme et l'islam. 51% des indo-mauriciens sont hindous et 17% musulmans. Mais ce n'est pas tout. La nébuleuse de l'hindouisme mauricien compte 23 sectes divisées en deux grandes tendances : les sanathans et les arya samajistes. Les temples des premiers se caractérisent par une abondance de statues et de portraits colorés tandis que les seconds semblent plus dépouillées. L'islam est la troisième religion de Maurice. Le vendredi, dans l'île, la voix du muezzin s'élève et toute l'activité commerciale s'arrête. Enfin, il existe aussi un bouddhisme mauricien beaucoup plus modeste qui se résume au culte des ancêtres que pratiquent les Chinois de la diaspora. Même convertis au christianisme, ces Hakkas n'en demeurent pas moins fidèles à leur dieu tutélaire Kwang-Ti auquel ils ont dédié un temple.
Le créole, enrichi de mots anglais et indiens, forme le ciment de ces communautés. Les Mauriciens ont un don étonnant pour les langues : l'anglais est leur langue officielle et le français la langue des poètes, des écrivains comme Malcom de Chazal, la figure de proue de cette créolité active, vivante, exemplaire. Le plus bouleversant, dans cet usage des langues, c'est qu'elles ne servent pas à opposer les communautés mais au contraire à les associer à une recherche commune de vérité : la sincérité de la douceur mauricienne.

Rodrigues : L'odyssée de l'écrivain

S'il n'y avait eu Jean-Marie Gustave Le Clézio et sa quête généalogique dans l'Océan Indien, entendrait-on parler de Rodrigues aujourd'hui ? Rien n'est moins sûr. A lire Le Clézio, on dirait même que cette île a été rêvée par l'écrivain, qu'il l'a longuement façonnée, modelée dans ses songes d'enfant niçois lorsqu'il rêvait de naviguer sur les traces de son grand-père chercheur d'or. D'une légende, de l'oeuvre d'un grand prosateur, une île est née. Le même phénomène s'est produit pour l'île au Trésor de Stevenson, le Raiatea de Segalen : une île est aussitôt identifiée à une écriture, à un style. Si le style c'est l'homme, alors Rodrigues est bien ce recel du mystère de Le Clézio. Comme il l'écrit dans "Voyage à Rodrigues" : "J'aime ce paysage ocre et noir , cette herbe dure, ces pierres de lave jetées comme pour tracer quelque message d'au-delà des temps. Je comprends que mon grand-père ait ressenti ce trouble, cette interrogation. Chaque coin, chaque pan de roche, chaque accident du relief semblent porter un sens secret. Il y des signes, les pierres sont marquées."
Parcelle de roche africaine surgi au coeur d'un lagon, protégé par un récif corallien de 140 km de circonférence, cette petite île montagneuse et âpre est enveloppée dans un manteau fauve. Au creux de ses vallons se nichent les bois d'eucalyptus, de vastes manguiers et des bananiers mobiles à la moindre brise. La végétation est rare sur les collines. Les cabris lui ont fait un sort. Entre les arbousiers et les agaves, parfois, on trouve un champ de maïs ou un carré de pommes de terre. Les maisons, les cases créoles, se cachent dans l'ombre des hibiscus. Rodrigues, qui fait partie de l'Etat Mauricien, compte 27 000 habitants. Ce n'est pas un rêve : on y vit plutôt chichement de pêche et de vannerie. Cette ancienne colonie française était jadis exploitée pour ses tortues de mer. A l'époque où le scorbut dévastait les équipages, au XVIIIe siècle, les marins croyaient qu'il fallait se gaver de viande de tortue, à l'escale de Rodrigues, après quatre mois de mer, pour surmonter le mal endémique de la marine à voile. C'est ainsi que les réserves de tortues furent systématiquement détruites pour le salut des flottes d'Occident...
Les seules réserves abondantes de tortues vertes, actuellement, sont celles de Tromelin où est installée une base météorologique qui dépend de la Réunion. Ces tortues, et surtout la zone de pêche autour de Tromelin, ont d'ailleurs fait l'objet d'un contentieux diplomatique entre la France et Maurice.
Rodrigues voit s'établir aujourd'hui des Réunionnais qui ont trouvé là une vraie paix, loin des grands équipements touristiques. On peut y pêcher au gros, se plonger dans le lagon et tirer une bonne flemme sur la plage dorée de sable fin. " Ce qui reste, écrit Le Clézio, ce ne sont pas des mots. C'est la pureté de ce paysage, si différent des lieux où vivent les hommes."



Depuis 45 ans, je navigue dans les plus belles îles du monde...
Embarquez avec moi et découvrez les plus belles destinations de la planète.

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