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Vendée

Antoine en parle

Franchissant l'estuaire de la Loire, nous avons quitté la Bretagne pour les rivages de la Vendée, des Charentes. Si l'île d'Yeu a attiré de nombreux artistes, et si, l'été, la vie y est moins paisible que le reste de l'année, sa situation géographique, en tout cas, la met à jamais à l'abri de la construction d'un pont comme ceux qui désormais relient au continent les trois plus grandes îles de cette partie des " Iles de France " : Noirmoutier, Ré et Oléron : bien quelles ne soient plus tout à fait des îles, ces trois belles atlantiques s'attachent pourtant à garder leur insularité, et même si l'on s'y rend en voiture, on s'y sent tout de même ... dans une île ....

Noirmoutier, pour moi, ce sont les arbouses sucrées cueillies au bord des rivages du bois de la Chaise, et les mythiques plates-formes attendant les voyageurs imprudemment attardés, surpris par la marée sur le Gois, le chemin, couvert à haute mer, qui reliait seul l'île au continent avant la construction du pont.

C'est au large de l'île d'Yeu que j'ai connu mes premières frayeurs marines, lorsqu'un coup de vent violent m'obligea, passant les écueils des Chiens-Perrins, à m'abriter à Port Joinville : c'est ainsi que j'ai découvert cette île merveilleuse, où je suis retourné souvent depuis, déguster lesz meilleures soles que je connaisse, ou les patagos, ces petits coquillages qu'on ne trouve qu'ici. Plus au sud mes croisières de débutant m'ont aussi amené à aller m'échouer (volontairement, à bord de dériveurs ou de multicoques) dans le magnifique Fier d'Ars, tout au bord du bois de Trousse Chemise cher à Aznavour ou de la réserve ornithologique du Lilleau des Neiges.

Oléron, allongée entre la pointe de Chassiron et le Pertuis de Maumusson, ce sont pour moi les plages immenses de la côte sauvage, mais aussi les couleurs inoubliables des abris des ostréiculteurs qui, au long du Chenal d'Ors, élèvent les délicieuses huîtres de Marennes-Oléron, nées dans les eaux du Coureau, qui sépare l'île du continent. Ici se dressent les impressionnantes murailles de Fort Boyard ou du Fort Chapus, et l'île d'Aix, où Napoléon vécut ses derniers jours de liberté. Si vous me demandez quelle est l'île que je préfère dans cette région des Pertuis, je vous parlerai de la toute petite île Madame, et de ses carrelets sur lesquels les couchers de soleil sont si spectaculaires.
Plus au sud, enfin, et moins connues, les cotes sableuses sans aucune île des Landes présentent quand même deux splendides terres entourées d'eau : l'île aux oiseaux du bassin d'Arcachon, avec ses maisons sur pilotis - ici, on dit "tchanquées" - et le somptueux banc d'Arguin, écharpes d'or cernées d'eaux cristallines, qui s'étendent au pied de l'imposante dune du Pyla.

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  1. Ile de Ré
  2. Ile d'Yeu
  3. Iles d'Oléron & Aix


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Découverte de la Vendée : www.vendee.com
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L'île d'Yeu : le prix d'excellence

Tous les marins vous le diront : c'est l'escale de l'île d'Yeu qu'ils préfèrent. Peut-être parce que c'est une pile dont on peut en faire le tour en bicyclette en trois heures sans se hâter ou que même à pied il suffit d'une matinée pour découvrir les magnifiques sentiers côtiers, les plages et les anses secrètes. L'île d'Yeu a deux visages : du côté du continent de belles plages de sable fin, sous les pins d'Aquitaine, et, face à l'Atlantique, des rochers et des falaises tourmentés, au front bosselé.
Comme dans toutes les autres îles, l'histoire commença ici par l'installation de quelques moines irlandais. Mais les gens d'église, qui n'étaient pas exempts de passions humaines, se disputèrent au XIIe siècle les biens de l'île. Il fallut une bulle du pape Calixte II, en 1119, pour mettre fin à la querelle qui opposait les moines de Poitiers à ceux de Tours. Il est vrai que l'île d'Yeu, agréable à vivre, plutôt fertile, excitait les convoitises. Les navires de commerce devaient y relâcher, y faire escale avant de continuer vers leur port d'attache européen. Les corsaires et les pirates profitaient souvent de cet avantage pour piller les bateaux. Ces incursions désagréables incitèrent les seigneurs du lieu à construire des défenses et un château qui fut le théâtre, au Moyen-Age, de terribles combats entre les Anglais, les Français et les Espagnols. Juché sur les rochers, le château médiéval semble aujourd'hui défier le golfe de Gascogne, jadis mal fréquenté, où il n'était pas rare qu'un corsaire ou qu'un bâtiment ennemi vienne faire un mauvais sort aux insulaires qui s'embarquaient aux Sables d'Olonne.
Pour les navires qui venaient d'Amérique et qui se dirigeaient vers la Rochelle, Nantes ou Lorient, l'île d'Yeu était le premier port d'atterrage. Le clocher de l'église Saint-Sauveur leur servait d'amer. A partir de là, pour les marins au long cours, la maison n'était pas loin. Mais les périls s'annonçaient aussi. Il y avait au large , au nord de l'île, un récif redouté des navigateurs -l'îlot des Chiens-Perrins -et d'autres écueils, tout aussi dangereux, relevés par les traités de navigation du XVIIIe siècle. Entre 1870 et 1878, quatre naufrages endeuillèrent cette côte. Mais ces tragédies ne découragèrent pas les insulaires de choisir le métier de la mer ou celui, très proche, de la contrebande...Comme Noirmoutier, l'île jouissait de privilèges et d'exemptions sur le commerce du sel, du tabac. Position idéale pour se livrer à la contrebande en tout bien, tout honneur ! Les fraudeurs, sous la houlette du notaire de l'île, s'étaient organisés en -Société de commerce de tabac -et le gouverneur prélevait pour son seigneur des taxes sur le trafic illicite. Tout le monde y trouvait son compte...Sauf Louis XVI qui mit fin en 1785 à ces avantages en rachetant l'île. De toutes les façons, quatre ans plus tard, la monarchie vacillait...
Les marins ogiens ...c'est ainsi qu'on appelle les habitants de l'île d'Yeu...excellaient surtout dans le transport intermédiaire des marchandises et des denrées. A bord de leurs chasse-marée, ils cabotaient le long des côtes de l'Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord. Ils livraient le vin de Bordeaux un peu partout en Europe et remontaient même les rivières très haut, jusqu'à Redon par exemple. A la fin du XVIIe siècle, l'île d'Yeu était le second port d'armement du port bordelais après Amsterdam. On comprend dans ces conditions pourquoi les Ogiens ne voulaient pas abandonner leur activité de "rouliers des mers" pour s'enrôler sur les vaisseaux de la Royale. Il fallut même envoyer une frégate, en 1672, pour les contraindre à servir le roi. Bons garçons mais peu enclins à l'obéissance aveugle, les marins d'Yeu se sont toujours illustrés dans les belles tâches comme le sauvetage en mer, par exemple. Si le tourisme a sensiblement supplanté l'agriculture, la pêche demeure dans l'île une activité prospère. Jadis, elle avait d'ailleurs attiré beaucoup de Basques et de Bretons qui firent souche à Yeu.
Avec ses 5000 habitants, Port-Joinville se classe onzième port de pêche de France. C'est un joli résultat. Plus de quatre mille tonnes de poissons sont débarquées chaque année ici. Le plus important dans cette réussite remarquable, c'est de constater que la pêche peut retenir dans l'île les jeunes Ogiens qui entendent perpétuer la vocation de leurs parents, de leurs aïeux. Plus de la moitié des actifs de l'île travaillent pour la pêche et ses dérivés; 980 enfants sont scolarisés localement et il existe un centre de formation d'apprentis pour la pêche.
Le succès des pêcheurs ogiens tient à leur polyvalence. A la fois caseyeurs, ligneurs, palangriers ou chalutiers, ils s'adaptent à la saison, aux poissons et à la demande du marché. Ils ont délaissé le thon, qui donne lieu à de farouches batailles navales entre Espagnols et Basques français, pour la pêche des espèces nobles : les soles, les rougets, les bars et les merlus.
En fait , l'île d'Yeu, dans de nombreux domaines, a décroché le prix d'excellence des îles vendéennes : des pêcheurs entreprenants, des plages magnifiques de Ker Chalon à la Pointe des Corbeaux, un accueil que les remarquables restaurants locaux ( parmi les meilleurs de toute la Vendée) ont élevé au rang de grand art. Que de dire de mieux que toute la Vendée n'a d'yeux que pour Yeu...

L'île de Ré : Si entourée, si choyée

Elle joue les coquettes, les vedettes, mais elle n'usurpe pas sa réputation. L'île de Ré, en dépit de la polémique qui a inévitablement suivi la construction du pont à péage reliant désormais Rivedoux-Plage au continent, à la banlieue de la Rochelle, n'a pas perdu son âme. Par un curieux mouvement d'orgueil, elle aurait même mis davantage de vigilance à surveiller le plan d'occupation des sols, à traquer les caravanes ventouses, les campings sauvages et les habitats parasites depuis que le fameux bac a interrompu ses allées et venues entre Sablanceaux et la Pallice . La délicieuse cité de Saint-Martin, à certaines heures, ressemble au Café de Flore, à Lipp ou à la terrasse du Fouquet's. Les ténors politiques s'y retrouvent pour déguster un sorbet et les écrivains, qui s'ignorent le reste de l'année, comparent leurs balades en voiliers. L'île de Ré pratique aujourd'hui la neutralité bienveillante, autrement dit l'art de réconcilier les contraires et d'apaiser ses hôtes. Rien ne fâche, ici. Le secret de ce bonheur, de la tranquillité de cette île longue de 25 km et plane comme la paume de la main tient à la lumière extraordinaire de Ré. Le peintre Chapelain-Midy a bien défini le charme particulier de l'île de Ré, pourtant dépourvue de relief, de sites spectaculaires : "Elle demeure discrète et silencieuse, sans séductions immédiates et il faut la bien connaître pour en percevoir l'âme véritable. Elle possède une lumière unique, la plus belle que je connaisse en Europe." Ré ne dispense pas d'émotion visuelle violente. Elle n'est pas tourmentée. Sa lumière caressante façonne la douceur de vivre. C'est cela la vertu de Ré : l'île arrondit les angles aigus de la vie, n'exacerbe pas d'autres passions que celles des amours de vacances -dans le bois de Trousse-Chemise si l'on en croit Charles Aznavour - et suggère le calme, la tolérance. Les doux ânes qui paissent paisiblement dans les champs, souvent en pantalons, sont à l'image de Ré. Ils ne se hâtent jamais et inspirent la tendresse. Même les cyclistes qui se croisent se saluent en souriant...C'est dire si la courtoisie est contagieuse et savoureuse dans ces villages sereins des Portes ou d'Ars-en-Ré où les ruelles fraîches sont bordées de roses trémières, ces fleurs qui symbolisent le mieux l'île. Avec ses airs roturiers, sa simplicité de plante de bordure et ses couleurs franches, celle qu'on appelle la "passe-rose" ici représente ce que l'on trouve de plus précieux dans l'île : la franche camaraderie. La camaraderie se décline à toutes les heures du jour, où que l'on soit. Camaraderie de la mer, des pêcheurs à la traîne ou des régatiers, des plaisanciers qui naviguent entre Ré, Aix et la Rochelle; camaraderies d'enfance et de châteaux de sable sur les longues plages de la Couarde ou de la Conche des Baleines.
Les deux ressources traditionnelles de l'île, à l'exception des pommes de terre, ont toujours été le sel -l'admirable sel rose de Ré récolté dans les Marais proches d'Ars et de la Tricherie -et le vin blanc, jadis aussi estimé que les meilleurs muscadets. En 1850, après une longue période d'essor, le phylloxéra, en ravageant les vignes, annonça une période noire : décimation de la population par le choléra et surtout crise des marais salants dont la production était alors concurrencée par l'importation de sels étrangers. L'île, qui comptait 18.000 habitants en 1831, commença à s'étioler avec l'exode de ses enfants à la Rochelle, à Nantes et à Paris. Sous l'Ancien Régime, pour punir les Rétais de leur fidélité à la cause protestante, pendant le siège de la Rochelle, Vauban fit élever le fort, beau et impressionnant vu de la mer mais qui signifiait la fin des privilèges médiévaux pour les insulaires contraints de prendre à leur charge la troupe royale. Avec la transformation du fort en colonie pénitentiaire en 1873, ce fut aussi un autre outrage que l'Etat infligea aux Rétais. Saint-Martin devint alors l'étape, pour les condamnés au bagne de la Guyane ou de la Nouvelle Calédonie, avant la "transportation" et la "relégation". Le spectacle des Communards enchaînés et en sabots, embarquant pour purger leur peine à l'ïle des Pins, est resté ici dans toute les mémoires. Toute la littérature du début du siècle, de "Chéri-Bibi" aux pamphlets dreyfusards, aux témoignages d'Albert Londres, stigmatisa le régime infligé aux prisonniers de passage à Ré. Les insulaires eux-mêmes veulent oublier que le fort gardait encore des internés, des politiques surtout, dans les années soixante.
La fin définitive du bagne, après la guerre, a permis à Ré de se tirer d'affaire. Il était temps. Il ne restait plus que 7000 habitants sur l'île, soit 11.000 de moins qu'en 1831 ! L'ostréiculture, le renouveau des marais salants, la renaissance du vignoble rétais et la plaisance placent aujourd'hui Ré parmi les îles les plus choyées de l'Atlantique. L'afflux de visiteurs d'un jour a certes été amplifié par la construction du pont mais il a accéléré la prise de conscience des élus locaux et des amoureux de l'île d'arrêter le saccage de certaines zones. Il existe ainsi une réserve, à Lileau-des-Niges, qui constitue l'amorce d'une authentique politique de l'environnement sur l'île. Le Rochelais Fromentin, admirable peintre orientaliste et excellent écrivain, a bien décrit ce qu'il faut préserver ici : "La lumière ! tantôt elle aveugle, tantôt elle se diffuse en délicates fluidités; elle est presque toujours cristalline, exquise. "
Exquise, Ré l'est certainement.

ILe d'Oléron : La préférée d'Aliénor

Aliénor d'Aquitaine, sans doute la plus noble et la plus vaillante reine de l'Occident médiéval, régna sur Oléron et en fit sa résidence en 1199 alors qu'elle avait 76 ans. L'indomptable duchesse d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre, héritière des comtes de Poitiers, dont les traits devaient forcément ressembler à la sublime Katherine Hepburn vieillissante qui incarna son personnage au cinéma, n'était pas restée inactive dans l'île. Elle avait dicté, du haut des falaises de Chassiron, face à l'Atlantique, la première ébauche de droit privé maritime qui régissait la vie des marins et définissait leur statut vis-à-vis des seigneurs féodaux et du clergé. Ce document fondamental, destiné à mettre de l'ordre dans la vie maritime et à décourager les pilleurs d'épaves qui profitaient du "droit d'aubaine", s'intitulait les "Rôles d'Oléron sur le fait des mers, des nefs, des maistres, compagnons mariniers et marchands". Il devait servir de base au droit des mers et à la constitution des Lloyds de Londres, cette instance internationale qui protège les armateurs contre les fortunes de mer. Femme d'autorité, qui ne ménageait pas ses turbulents enfants, les Plantagenêts, la reine Aliénor avait aussi décidé de mettre fin aux exactions des pirates et autres naufrageurs dont les mauvais coups faisaient un tort considérable à l'île d'Oléron. Elle leur avait prévu un châtiment dissuasif : " Ils doivent être mis à mer et plongés tant qu'ils seront à demi-morts, puis retirés; ils seront lapidés et assommés, comme on fait aux loups et aux chiens enragés." Malgré ces manières un peu vigoureuses, Aliénor fit entrer Oléron, la plus grande île de France après la Corse -30 km sur 6- dans l'histoire par la grande porte. Qui, aujourd'hui, songerait à la férule d'Aliénor en contemplant cette île calme, reliée au continent par un viaduc inauguré par le général de Gaulle en 1966, et qui ressemble à un bateau, à une grande gabarre baignée par le Gulf Stream ...La douceur charentaise, justement vantée, semble à Oléron parfumée des essences de la Méditerranée. Tout pousse ici : l'oranger, le cotonnier, le figuier, l'agave et l'olivier. Comme en lisière de l'Orient, tout près des archipels espagnols, grecs ou ottomans.
Le petit Julien Viaud, autrement dit le futur Pierre Loti, passait à Oléron ses vacances d'enfant. A la Brée, aujourd'hui couverte de pavillons de vacances, il avait éprouvé ses premiers élans amoureux, qu'il raconte dans "Le Roman d'un Enfant". En 1886, il racheta la "maison des Aïeules" et c'est là d'ailleurs qu'il est enterré auprès de ses ancêtres huguenots. Mais curieusement, Pierre Loti, réputé pour ses travestissements et ses poses, ses attitudes extravagantes, n'a pas souhaité que l'on visite sa maison d'enfance. Il a voulu garder ce secret pour lui. Simplement, ici ou là, une évocation recrée la beauté subtile de l'île : "Un ciel généralement bleu, de grandes plages de sable doré, de grands bois de pins sentant le lichen et la résine, avec des tapis d'immortelles et d'oeillets roses qui embaument..."
Oléron, grâce à situation géographique privilégiée, a toujours tiré profit de ses productions traditionnelles -le sel et le vin-et ainsi surmonté les périodes difficiles de son histoire : la Guerre de Cent ans et les Guerres de Religion. Très tôt, les Oléronais avaient épousé la Réforme en grand nombre. Le poète Agrippa d'Aubigné s'était mis à leur tête pour bouter les Ligueurs du duc de Guise hors de l'île. Le petit village de Chaucre, sur la Grande Côte, témoigne encore de cette relative prospérité : les petites maisons, desservis par des escaliers extérieurs, sont toutes dotées de chais, de remises et de greniers. En fait, Oléron ne connut le déclin de son économie séculaire que très tard, dans la seconde moitié du XIXe siècle. La malheureuse coïncidence du phylloxéra et de la mévente du sel aurait pu se révéler catastrophique si le tourisme, dès 1860, n'avait pris le relais de l'économie locale grâce aux grandes plages de la côte ouest et à la beauté de la forêt domaniale de Saint-Trojan. La station voisine, Saint-Trojan-Les-Bains, qui avait accueilli Pierre et Marie Curie en vacances, a gardé l'empreinte des beaux jours d'autrefois : les bosquets de mimosa et les petites chalets colorés aux noms orientaux. Aujourd'hui, le port de pêche de la Cotinière abrite une centaine de bateaux équipés pour la sole, le merlu et les langoustines. Les plus petites unités pêchent encore la crevette, autrefois spécialité du port. Le vignoble est en train de renaître aussi. Il faut dire que le vin local accompagne parfaitement la principale ressource de l'île : les huîtres dont l'introduction fut presque accidentelle. Lors du naufrage d'un voilier oléronais, au siècle dernier, toute la cargaison d'huîtres portugaises destinée à Arcachon coula par le fond, dans l'estuaire de la Gironde...On s'aperçut alors qu'elles colonisaient le littoral. Avec le développement de la science ostréicole et la mise au point des techniques d'élevage, les parcs à huîtres remplacèrent bientôt les marais salants. Encore une fois, Oléron, l'île aux nombreuses ressources, réussissait sa mue.

L'île aux Oiseaux : Un refuge lacustre

Dans la véritable mer intérieure du bassin d'Arcachon, derrière le Cap Ferret, l'île aux Oiseaux est en fait constituée de parcs ostréicoles, de marais envasés où l'on élève, sur tables, la fameuse huître "arcachonnaise". C'est un endroit curieux, une sorte de morceau d'Amazonie en Aquitaine, avec ses platins, ses pré-salés, ses vasières et les méandres de ses passages intérieurs. Quelques maisons sur pilotis, appelées ici "tchanquées", achèvent de donner l'illusion d'être très loin des plages surpeuplés, des camps naturistes et des autres hauts-lieux de l'industrie du tourisme du littoral atlantique. Certains Arcachonnais connaissent le charme de ces bains dans des eaux transparentes, au bord des bancs de sable comme dans certains lagons de Polynésie ou de Nouvelle-Calédonie. Non loin du Banc d'Arguin, une série d'îlots sableux situés entre la Dune du Pyla et la Pointe du Cap Ferret, l'île aux Oiseaux accueille des sternes caugek, des huitriers pie, très gourmands. C'est aussi un site d'hivernage pour les bécasseaux, les courlis, les pluviers et les rares cochevis huppés. On y trouve également toutes les espèces qui nichent, selon les saisons, dans le Domaine de Certes, de l'autre côté du bassin d'Arcachon : les cormorans, les foulques macroules, les tadornes de Belon et, avec un peu de chance, des cygnes au caractère résolument sauvage.
Ces hôtes méfiants, prompts à s'envoler vers d'autres refuges, méritent tous nos égards...



Depuis 45 ans, je navigue dans les plus belles îles du monde...
Embarquez avec moi et découvrez les plus belles destinations de la planète.

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