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Grèce

Antoine en parle

Corfou, notre première escale grecque, c'est, dans les souvenirs de mon enfance, Nana Mouskouri qui chantait « Chaque soir je pense à vous, roses blanches de Corfou » : l'île, c'est vrai, est un grand jardin, et si le tourisme l'a depuis longtemps découverte, ses habitants continuent à vivre paisible dans cette île plus fertile que les autre îles Ioniennes, plus au sud : Céphalonie, Leucade, Zante ; partout, nous y tournerons des pages de l'Odyssée d'Homère, puisque c'est ici que se dresse Ithaque, l'île d'Ulysse.

Mon coup de coeur, aux îles ioniennes, c'est la spectaculaire Céphalonie, ses plages, parmi les plus photographiées de Grèce, et surtout ses petits ports aux maisons colorées...
Notre petit catamaran s'est bravement engouffré dans le Canal de Corinthe, et a pénétré ainsi dans la mer Egée, dont les îles s'étirent par centaines sous le soleil, des Sporades à Chio, de Lesbos au Dodécanèse et à l'île de Rhodes ; Nous avons effleuré bon nombre de ces îles, commençant par deux des plus proches d'Athènes, mais qui ont su garder leur beauté :

Hydra, qui n'a qu'un seul véhicule à moteur (le ramassage des ordures) et des quantités de mulets et d'ânes ; et Spetsai, l'île natale de la Jeanne d' Arc Grecque , la Bouboulina, qui avec sa propre fortune, avait lancé des navires de guerre qui prirent une part importante dans la lutte contre les Turcs, à l'époque de la révolution grecque.

Le sud de la mer Égée est occupé par un groupe d'iles qui forment un cercle autour de l'île sacrée de Délos, et qui portent pour cela le nom de Cyclades. Les plus connues, Mykonos, Milos, Santorin, sont entourées d'une myriade d'îles moins célèbres, Paros, Naxos, Andros, Tinos, Folegandros. Il y a peu de temps encore, les voyages d'île en île ne se faisaient qu'à bord d'antiques bateaux locaux, les caïques ventrus. Aujourd'hui des ferries plus rapides les relient, certains, sur hydrofoils, à des vitesses vertigineuses' mieux vaut ne pas se trouver sur leur passage avec un petit bateau !

Mes croisières passées m'ont souvent conduit dans cet archipel, dans l'immense rade de Milos, où l'on jette l'ancre devant la capitale , Adamantas, ou devant le miraculeux petit village de Klima, parfaite image d'un petit port de pêche grec, le bas des maisons colorées alignées sur la plage sert de hangar à bateau, et le premier étage d'habitation... au large reposent sans doute encore au fond de l'eau les bras de la Venus de Milo, cassés et perdus au cours du chargement de la statue, embarquée à destination du musée du Louvre.
Mykonos et Délos sont bien sûr une étape incontournable, pour y retrouver le souvenir du pélican Pedro, et constater que si l'île a changé avec l'avènement d'un tourisme oppressant quand vient l'été, tout changement s'y est fait avec bon goût' le fait que l'île ait particulièrement séduit les vacanciers homosexuels y est-il pour quelque chose ' en tout cas l'immense cité en ruines de Délos, toute proche, a de quoi faire songer.
Amorgos, étirée d'est en ouest comme une grande anguille, porte sur les falaises de sa côte sud, une tache blanche célèbre : le monastère où Luc Besson a tourné des scènes du Grand Bleu. Santorin, c'est une page tournée dans l'histoire des civilisations : dans son volcan central, dans les couleurs incroyables des roches des falaises au bord desquelles se dressent périlleusement les villages de Thira et d'Oia, on voit partout les traces d'un éruption volcanique gigantesque qui, quinze siècles avant notre ère, envoya des vagues hautes de eux cent cinquante mètres jusqu'aux rives de la Crète , cent milles plus au sud, et détruisit sans doute en un jour la brillante civilisation Minoenne, qui avait élevé le fabuleux temple de Cnossos : et pourtant, en Crète, une île immense que nous visiterons aussi, on vit aujourd'hui plus longtemps qu'ailleurs...

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  1. Corfou
  2. Crête
  3. Fiskardo
  4. Hydra
  5. Milos
  6. Mykonos
  7. Santorin
  8. Spetsai


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Adresses utiles en Grèce : www.voyageursdumonde.fr
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Pour les navigateurs : www.noonsite.com

Tout Savoir

Hydra : La force du sentiment marin

Hydra joua un rôle majeur dans l'histoire de la Grèce moderne. Marins nés et remarquables armateurs, les Hydriotes mirent tout l'or qu'ils avaient gagné en forçant le blocus de la Méditerranée par Nelson au service de la cause « héllène », de l'émancipation contre les Turcs. La rade circulaire d'Hydra, presque fermée par deux promontoires hérissés de canons, fut un port très actif grâce à l'intrépidité de ses hommes de mer. Un peu corsaires, ils formèrent naturellement d'excellents amiraux au cours de la guerre d'indépendance. Les noms de ces héros côtoient ceux des héros anciens : Tombasis, Tsamados et le fameux Miaoulis très populaire dans tout le pays. En 1821, Hydra comptait quarante mille habitants. Cela explique la présence de belles maisons de notables aux volets bleus.
Spetsæ a beaucoup de charme. Michel Déon lui a consacré deux livres superbes qui évoquent la douceur de vivre de l'Attique. L'île est devenue la résidence d'été favorite des Athéniens qui fuient la pollution chronique de la capitale grecque. Un séjour à Spetsæ se partage entre les plages, les criques aux eaux claires et les tavernes. Ici, la voiture n'est pas bienvenue. On lui préfère le fiacre. C'est un excellent moyen pour admirer les jardins, les bois de pins, les anciennes demeures aux plafonds sculptés des armateurs spetsiotes. A Spetsæ comme à Hydra, l'élan patriotique est sincère et puissant. Une chapelle avait été bâtie pour marquer la victoire navale des Psariotes, des Hydriotes et des Spetsiotes sur les Turcs, en 1822. Dans la Grèce insurgée du XIXe siècle, les petites communautés insulaires se sont fédérées, unies autour du sentiment marin.
Les champions des temps modernes, pour ces Grecs des îles, pêcheurs d'éponges ou capitaines de caboteurs, s'appellent toujours Niarchos et Onassis.

Corfou : De Nausicaa à Sissi

La beauté antique de Delphes et d'Athènes ont leur source dans la sagesse des îles Ioniennes. Le climat particulier de la mer Ionienne n'est pas étranger à ce rayonnement. Il y fait beaucoup plus doux qu'en mer Egée. L'été, le vent n'y sévit guère au grand désespoir, parfois, des voiliers qui croisent au large de Corfou. Cette clémence du ciel a favorisé la culture des oliviers, des orangers et de la vigne. Tous les jardins et toutes les maisons, dont l'architecture a été largement influencée par Venise, sont couverts de fleurs, de jasmin, d'hibiscus. Ces îles apparemment inventées pour la villégiature, pour les vacances, ont pourtant été le berceau de la pensée grecque. « La philosophie a deux origines, a écrit Diogène Laërce, la première est dite ionienne puisque Thalès -né à Milet -fut le maître d'Anaximandre; la seconde est italique, d'après Pythagore qui enseigna le plus souvent en Italie. »
Après avoir été byzantine -elle conserve les reliques de la reine Théodora -il était normal que Corfou fût la plus vénitienne des îles méditerranéennes. Ses collines douces, boisées de cyprès et d'oliviers, symbolisent le calme olympien de la « Sérénissime » face aux rochers tourmentés de l'Epire. C'est une île de transition entre le monde italien et le monde grec. D'abord appelée Kerkyra par les Corinthiens -les noms d'îles ont beaucoup d'importance en Méditerranée ! -, elle manifesta toujours son indépendance. Même vis-à-vis d'Athènes. Quand les pirates illyriens -des îles Dalamates -devinrent trop insistants, Kerkyra réclama la protection romaine. Charité bien ordonnée...
Au début du Ve siècle, l'empereur byzantin fit construire une ample basilique à cinq nefs sur l'antique agora. Elle fut détruite plus tard par les Goths mais enracina la foi chrétienne dans l'île. Après avoir connu les Croisés et le duc d'Anjou, Corfou passa sous l'aile protectrice de Venise à la fin du XIV e siècle, lorsque la Cité des Doges était au faîte de sa puissance. Jamais Corfou ne fut occupée par les Turcs. La présence vénitienne cessa en 1797 avec l'occupation anglaise. Elle avait duré un peu plus de 400 ans.
Est-ce la Grèce ou la villégiature vénitienne que venait rechercher la rêveuse Sissi à Corfou ' Les deux' Dans sa villa néo-dorique construite en 1890 dans un ton très « modern style », très Palais Rose, elle avait fait ériger une statue en bronze qui représentait le héros Achille. D'où le nom de la propriété : l'Achilleion. Ironie de l'Histoire : ce fut Guillaume II, le Kaiser, qui acheta la maison après l'assassinat de l'impératrice d'Autriche. Aujourd'hui, c'est un casino où se pressent les joueurs anglais et les flambeurs italiens.
Avec ses citronniers, son manteau de lentisques, de myrtes, de chênes verts, de cyprès noirs qui recouvrent les collines jaillissant de la mer azur, il semble naturel que Corfou ait servi de théâtre à la rencontre d'Ulysse et de Nausicaa.


Les autres îles ioniennes, Leucade , Ithaque, Paxos, Céphalonie, Zante, Cythère :
Le royaume d'Ulysse

Les navigateurs Achéens, les premiers marins grecs venus du Nord, voyageaient à l'estime. Ils avaient contourné les pointes du Péloponnèse et découvert Ithaque, Zante, Samé qui marquaient la ligne de partage, à l'ouest, entre les eaux du Levant et celles du Couchant. Aujourd'hui, ces îles sont définitivement celles du royaume d'Ulysse, le héros « aux mille expédients ». C'est là qu'est née l'Odyssée. Une bataille a longtemps opposé les Héllénistes pour déterminer avec précision l'emplacement de l'Ithaque décrite par Homère. L'archéologue allemand Doerpfeld la situait à Leucade, moins île que presqu'île. Des restes de constructions mycéniennes, à Nidri, dans la plaine couverte d'oliviers avaient convaincu Doerpfeld, qui s'était fait enterrer à la pointe du cap Haghia Kyriaki, de la véracité de sa thèse. Une chose est certaine à Leucade : les candidats au jugement des dieux s'élançaient de la falaise blanche du cap Doukato, haute de 72 m. Cette falaise signalait l'entrée du monde occidental et du Pays des Morts. D'autres, comme la poétesse Sapho, sautaient dans mer pour guérir leur mal d'amour. Certains en réchappaient. Pas Sapho. De nombreuses peintures et sculptures ont immortalisé son geste. Pour les Pythagoriciens, le Saut de Leucade symbolisait l'accession de l'âme humaine à l'immortalité.
Selon la thèse de Victor Bérard, l'île d'Ithaque fut vraiment le berceau de l'Ulysse homérique. « Ithaque qu'on aperçoit de loin », disait Homère...Ses deux massifs séparés par un isthme la distingue bien des autres îles. Espère-t-on voir Télémanque sur le Karavéïkon, le Néion de l'Odyssée? Presque. Comme l'écrivait Homère, la côte est « abrupte, inpraticable aux chevaux, bonne pour les chèvres ». Des vestiges mycéniens mis au jour sur l'île d'Ithaque avant la deuxième guerre mondiale semblent donner raison à Victor Bérard. Mais comment peut-on détacher les autres îles de ce dispositif homérique, à la fois imaginaire et géographique ? Les grottes sous-marines de Paxos, à trois heures de Corfou, abritaient Poséïdon selon Homère. Aujourd'hui, c'est un haut-lieu de plongée sous-marine. Céphalonie -Kéfalynia -est la plus fertile et la plus imposante des îles Ioniennes. Il faut découvrir progressivement ses paysages lumineux et le mont Aïnos qui culmine à 1600 m. Byron avait séjourné à Metaxata, avant d'aller se battre à Missolonghi. Les tremblements de terre ont éparpillé les vestiges mycéniens, byzantins et vénitiens mais il reste des lieux extraordinairement sereins comme le monastère de Kipourion, un Mont Athos moins fréquenté-Les Vénitiens appelaient Zante, l'escale avant Cythère où naquit Aphrodite, la déesse de l'amour, « la Fleur du Levant. Plus italienne que grecque, encore diablement vénitienne, elle produit un vin aphrodisiaque.
Le royaume d'Ulysse puisait sa force dans l'ensemble des îles Ioniennes.

Cyclades : Délos, Andros, Tinos, Syros, Kea, Kythnos, Sérifos, Sifnos, Mykonos

L'escapade aux Cyclades, qui forment un cercle autour de Délos, l'île sacrée, couronne un séjour en Grèce. Ces îles rocheuses, peu boisées, ont leurs joyaux : les maisons chaulées, irradiées par deux millénaires de soleil. Les chats se promènent dans les pots de jasmin et de laurier avec le détachement désabusé des anciens combattants de l'Illiade. Délos s'est attribuée le titre de « brillante » car elle vit naître Apollon. Léto y accoucha du fils illégitime de Zeus sous un palmier, l'arbre unique de l'île. C'est à Délos, aussi, que Thésée, qui venait de tuer le Minotaure, abandonna Ariane endormie sur la plage. L'ingrat ne voulait pas emporter sur son vaisseau celle dont le fil l'avait conduit au monstre sanguinaire.
Source des mythologies, l'île devint l'un des plus grands sanctuaires panhélléniques de l'Antiquité. On y adorait Apollon, Léto, sa mère, et Artémis, sa soeur. Leur temple était relié au port de Skardana par une voie sacrée que bordent encore les lionnes taillées dans le marbre de Naxos...Les marchands d'Egypte et de Syrie, qui utilisaient le port de Délos comme entrepôt, apportèrent leurs divinités. La déesse syrienne côtoyait les rangées de sphinx. L'île sanctuaire finit par succomber à l'avidité des marchands et à la convoitise d'Athènes.
L'île vaste d'Andros ne rougit pas de son titre d'île des armateurs. Au siècle dernier, déjà, les capitaines et les patrons de la marine marchande grecque appréciaient son caractère bucolique. Le musée d'Archéologie de Hora, bâti par un mécène, l'armateur Goulandris considéré comme le Paul Getty grec, est le plus intéressant des Cyclades. Bien conçu, il permet de se familiariser avec les différentes périodes de l'art grec.
Tinos semble s'illuminer comme toutes les îles grecques à Pâques, lors de la proclamation de Résurrection. Très pieuse, elle abrite une icône miraculeuse qui attire, depuis 1823, des centaines de milliers de pélerins orthodoxes tout au long de l'année. L'autre partie de la population de l'île est restée très attachée au catholicisme qu'elle a héritée des Vénitiens.
Syros, la capitale administrative des Cyclades, a la particularité de posséder son opéra : une étonnante copie de la Scala de Milan dessinée par un Français. C'est une île dynamique, active, qui garde l'atmosphère d'un port tourné vers la navigation au long cours, vers ces armements qui ont fait la fortune des Grecs modernes. Kea, l'île la plus proche du continent, est appréciée des Athéniens aisés en raison de la diversité de sa végétation. En marchant dans l'ombre parfumée des pinèdes, des orangers, on croise l'âne blasé, compagnon indispensable du paysan grec. Un lion de neuf mètres, près du village perché de Kea, a été creusé dans la roche au VI e siècle av.J.-C.. Comme Kea, Kythnos est peu fréquentée par les touristes. Elle recèle pourtant de belles plages -à Panagia Kanala -, une baie bien abritée -celle de Loutra -pour l'escale et des terrasses de tavernes, qui offre une quiétude incomparable. Sérifos, la seule île disposant de sources d'eau potable, s'ouvre sur une baie profonde dominée par Livadi, qui ressemble à l'acropole primitive. C'est ici que grandit Persée auprès de sa mère Danaé. Armé du bouclier d'Athéna et du casque d'Hadès, Persée alla trancher la tête de Méduse dont le sang donna naissance à Pégase, le cheval ailé. Persée, sur son élan, pétrifia de terreur le géant Atlas et délivra Andromède...Des activités traditionnelles de Sifnos -l'extraction de l'or et de l'argent pour les colliers de Mycènes, il ne reste aujourd'hui que quelques potiers et les traités gastronomiques du Brillat Savarin grec, Nikolaos Tsélémentès. C'est une belle promenade gourmande.
Avec ses maisons à terrasses, ses treilles, ses lauriers en pot et ses moulins au capuchon de chaume, Mykonos immortalise les Cyclades. La chaux a même arrondi les angles des maisons. Partout, les Mykoniates ont essaimé des chapelles minuscules pour se placer sous la bénédiction divine. Est-ce pour oublier les fêtes dionysiaques des touristes hyperboréens, Scandinaves, Hollandais ou Allemands, qui revivent, toutes les nuits, d'inlassables bacchanales ?

Naxos, Paros, Kéros, Amorgos, Ios, Folégandros, Milos, Santorin : Les plus doux matins du monde

Au fil des étapes, les îles grecques n'apparaissent plus comme les escales des plaisanciers mais comme la géographie de la mythologie des bergers et des marins devenus héros de l'Iliade il y a plus de vingt cinq siècles. A Paros, le jour de l'Assomption, l'assemblée des pélerins venus de tous les villages pour célébrer la fête de la Panaghia -la Sainte Vierge -fait songer aux rassemblements de l'agora antique. Même dans l'architecture de Paros, de ses voûtes, de ses passages ombragés, l'Antiquité s'impose. Les Vénitiens avaient construit le kastro de l'île avec les débris des temples de l'acropole. Les linteaux, les fragments de colonnes et les corniches insérés ont été taillés dans le marbre de l'île, le plus célèbre du monde grâce à sa transparence unique. Le tombeau de Napoléon aux Invalides fut sculpté dans ce marbre superbe.
Ios, comme Mykonos, est devenue une destination branchée pour les fondus de techno. En dehors de la musique binaire, qui résonne dans les boîtes germanisantes pendant trois mois de l'année, son activité principale est l'agriculture. La légende veut que le tombeau d'Homère se trouve quelque part sur l'île. L'auteur de l'Iliade et de l'Odyssée a-t-il vraiment mérité le purgatoire des « raves parties » ...
Milos, l'ancienne Mélos que les géographes français avaient baptisé Milo, devait son nom antique à sa forme ronde qui la faisait ressembler à une pomme. Les phénomènes volcaniques ont entamé le nord de l'île et creusé le plus grand port de l'archipel. La beauté des femmes de Milos a inspiré l'auteur de la fameuse « Vénus » emblématique du Louvre. C'est en 1820, quand l'île appartenait encore à la Turquie, qu'un jeune secrétaire d'ambassade fit l'acquisition de la statue au nom du roi de France. La vente du chef-d'oeuvre par les primats insulaires fâcha su fort les Ottomans qu'ils se lancèrent à la poursuite de la frégate française. La sublime Vénus arriva en France après avoir été transférée à bord d'une canonnière. Le Poséidon au torse nu du musée d'Athènes vient aussi de Milos. Folégandros, au sud-est de Milos, abritait un temple d'Artémis. C'est l'une des îles les plus attachantes de la Grèce car elle n'a pas perdu son authenticité. Ses plages ne sont pas encombrées et sa gastronomie reste exceptionnelle. Sikinos, qui n'a pas connu le développement touristique de sa voisine, a vu la transformation d'un temple d'Apollon Pythien en église de la Panaghia. La campagne porte encore les traces des cultures en terrasses d'autrefois.
Naxos, où Zeus passa le plus clair de son enfance, dispute à Délos la revendication de l'abandon d'Ariane par Thésée. Ce qui est sûr, selon la mythologie, c'est que Dionysos, natif de l'île, y consola Ariane et l'épousa. L'île, avec ses belles vallées fertiles, ses baies bien abritées, fut toujours prospère. Elle fournit, dans l'Antiquité, le marbre du Sphinx de Delphes. Sa production agricole est réputée dans toute la Grèce et la notoriété de son vin a largement dépassé les frontières du pays. Le grand romancier grec, Nikos Kazantzakis, l'auteur de Zorba, fut écolier ici. Le musée local possède d'énigmatiques statues : les idoles cycladiques dont la pureté des lignes évoque les bustes de Brancusi.
La majestueuse Amorgos, étirée comme un coutelas, attire un peu plus de touristes qu'autrefois depuis que Luc Besson y tourna le Grand Bleu. Ses nombreux sentiers permettent de belles randonnées dans un décor inviolé...C'est un excellent point de départ, comme Naxos, pour se rendre dans les petites îles discrètes, cachées, pudiques, de Donoussa, de Koufonisi, d'Iraklia et de Shinoussa.
Santorin, l'antique Théra, a hérité son nom de Sainte-Irène. C'est un prodige naturel : la paroi du cratère surplombe une vaste rade intérieure. Sur cette coupe géologique, les veines blanches de la pierre ponce courent dans les cendres noires, le basalte gris, la bauxite, pour atteindre les coupoles blanches de Phira. Parmi les ruines de Thira, l'hémicycle du théâtre romain se détache sur la mer. Comme une invitation à prolonger le voyage dans la Grèce éternelle.

Crète : l'avant-scène de la mythologie

La mythologie, chez les Grecs anciens, n'était pas coupée du quotidien. Les nourrices et les mères en assuraient la transmission. La Crète fut le grand théâtre de ces épopées populaires qui racontaient que Zeus, transformé en taureau, avait enlevé Europe, la fille du roi de Phénicie, sur une plage de Tyr, pour l'entraîner en Crète. Là, ils eurent trois enfants : Minos, Radhamante et Sarpédon. Rusé, Minos s'empara du trône crétois en se jouant de Poséidon. Le dieu des abysses n'avait pas la mémoire courte. Il inspira à Pasiphaé, la femme de Minos, des amours coupables avec le taureau qu'il avait offert au roi de Crète. C'est ainsi que Pasiphaé donna naissance au Minotaure, monstre à tête d'homme et au corps de taureau, auquel il fallait sacrifier des jeunes gens. Dédale conçut alors le labyrinhe pour enfermer le monstre. Ce feuilleton mythologique devait avoir une suite : le vol manqué d'Icare, fils de Dédale, et le mariage tragique de Phèdre et de Thésée...
Cette mythologie foisonnante renvoie à la fastueuse civilisation minoennne qui dura près de quinze siècles, entre 2700 et 1200 av. J.-C.. Elle se caractérisa surtout par l'évolution prodigieuse de son agriculture, de l'élevage, de l'artisanat, par ses échanges commerciaux avec l'Egypte, la Syrie et l'Asie Mineure. La plus grande conquête de la période minoenne est l'invention des cités à taille humaine : des grosses bourgades de petites maisons reliées entre elles par un remarquable réseau d'adduction d'eau. Cette civilisation crétoise, qui disparut brutalement, peut-être à cause d'un séïsme, revit dans le palais de Knossos découvert par Arthur Evans en 1900. Sans les chambres royales souterraines, on perçoit un incroyable souci d'hygiène et de luxe. La finesse des parures, des bijoux, sur les fresques, révèle un grand raffinement. Cette découverte crétoise déclencha en Europe centrale, en Autriche surtout, un formidable engouement et favorisa le renouveau des Arts Décoratifs. Le style « Sécession » viennois a largement emprunté aux motifs minoens, ces colonnes laquées de rouges, ornées de dieux bleus et de taureaux stylisés.
En Crète, les mythes sont de bonne composition. Ils n'empêchent pas les dentelières de tenir colloque devant les fontaines d'Ambélouzo ou à la sortie de l'office religieux. L'art de vivre crétois, ce fameux régime qui fait les centenaires, repose sur quelques idées simples : vivre à l'écoute des champs d'oliviers, s'attarder dans les cafés de la Crète un peu vénitienne de Candie et ne jamais rien précipiter...Les Crétois sont des gens patients : ils ont mis des siècles à apprivoiser la culture de l'olivier. Ils ont l'éternité pour eux. Tant qu'il en est encore temps baignons-nous dans cette mer de Crète qui a captivé Europe...



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