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Corse

Antoine en parle

A quelques dizaines de milles des îles du littoral Français, la Corse, c'est plus qu'une île, plus qu'une nation...c'est une véritable planète, unique, inimitable, si belle !
Une bonne moitié de sang corse coule dans mes veines, et celui là compte plus, bat plus passionnément que les autres' ne m'en veuillez pas si au moment d'aborder la visite de l'île natale de mon père, l'île de mes étés d'enfant, je suis un peu lyrique.

N'ayant d'abord connu, comme bien des Corses, qui traditionnellement se méfiaient de la mer, que les montagnes qui occupent la plus grande partie de l'île, c'est pourtant par la mer que j'ai découvert l'île toute entière, au fil de nombreuses croisières estivales ; accompagnez moi dans l'une d'entre elles ; Nous larguerons les amarres du port de Bastia, et contournerons l 'impressionnante presqu'île du Cap Corse, dont les enfants partirent faire fortune sur d'autres continents ; au large de Nonza, nous lutterons contre un extraordinaire coup de Libecciu, le cousin local du Mistral ; de Saint Florent , nous irons découvrir les vignobles de Patrimonio, et tout proche, le désert des Agriates.

La Balagne, ses églises, ses olives, ses villages, véritables nids d'aigles dominant un rivage somptueux où rivalisent de beauté l'Ile Rousse et Calvi.
Passé le phare de la Revellata, nous longerons la cote ouest jusqu'à la fabuleuse réserve de Scandola, aux roches écarlates, puis nous nous abriterons dans la petite, merveilleuse baie de la Girolata, ou nous découvrirons Porto et les Calanques de Piana, à couper le souffle.
A Cargèse, le même prêtre officie à l'église catholique et à l'église orthodoxe toute proche ; A Ajaccio, vous retrouverez le souvenir de deux empereurs, et un peu plus au sud, à Filitosa ou à Palaggiu, des alignements de menhirs témoignent de cinq mille ans de civilisation corse.
Nous aurions aussi pu suivre la côte orientale : elle est un peu moins spectaculaire mais les baies qui découpent la côte au sud de Port Vecchio sont magnifiques ; enfin par l'est ou par l'ouest, nous atteignons le Sud de l'île, Bonifacio, perchée sur sa falaise, dominant un étroit et profond fjord où s'abritent les bateaux ; les îles Lavezzi, où périrent les hommes de la Sémillante. La Sardaigne est proche, l'Afrique n'est plus très loin.

Et puis, parce que la Corse, c'est avant tout, au milieu de la mer, une fabuleuse montagne, je vous emmènerai prendre le trinichelu, le petit train qui monte vers Vivario, le village de mon enfance, vers Corte, la capitale de Paoli, vers les forets de châtaignes de la Castagniccia, les torrents de la Restonica, les lacs de montagne, et les inoubliables aiguilles de Bavella..

Venez avec moi, embarquez vite, on part pour la Corse !

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Mes liens préférés

L'office du tourisme de Corse : www.visit-corsica.com
Guide touristique : www.allerencorse.com
Pour les navigateurs : www.noonsite.com

Tout Savoir

A quelques dizaines de milles des îles du littoral Français, la Corse, c'est plus qu'une île, plus qu'une nation...c'est une véritable planète, unique, inimitable, si belle !
Une bonne moitié de sang corse coule dans mes veines, et celui là compte plus, bat plus passionnément que les autres...ne m'en veuillez pas si au moment d'aborder la visite de l'île natale de mon père, l'île de mes étés d'enfant, je suis un peu lyrique.
N'ayant d'abord connu, comme bien des Corses, qui traditionnellement se méfiaient de la mer, que les montagnes qui occupent la plus grande partie de l'île, c'est pourtant par la mer que j'ai découvert l'île toute entière, au fil de nombreuses croisières estivales ; accompagnez moi dans l'une d'entre elles ; Nous larguerons les amarres du port de Bastia, et contournerons l 'impressionnante presqu'île du Cap Corse, dont les enfants partirent faire fortune sur d'autres continents ; au large de Nonza, nous lutterons contre un extraordinaire coup de Libecciu, le cousin local du Mistral ; de Saint Florent , nous irons découvrir les vignobles de Patrimonio, et tout proche, le désert des Agriates.
La Balagne, ses églises, ses olives, ses villages, véritables nids d'aigles dominant un rivage somptueux où rivalisent de beauté l'Ile Rousse et Calvi.
Passé le phare de la Revellata, nous longerons la cote ouest jusqu'à la fabuleuse réserve de Scandola, aux roches écarlates, puis nous nous abriterons dans la petite, merveilleuse baie de la Girolata, ou nous découvrirons Porto et les Calanques de Piana, à couper le souffle.
A Cargèse, le même prêtre officie à l'église catholique et à l'église orthodoxe toute proche ; A Ajaccio, vous retrouverez le souvenir de deux empereurs, et un peu plus au sud, à Filitosa ou à Palaggiu, des alignements de menhirs témoignent de cinq mille ans de civilisation corse.
Nous aurions aussi pu suivre la côte orientale : elle est un peu moins spectaculaire mais les baies qui découpent la côte au sud de Port Vecchio sont magnifiques ; enfin par l'est ou par l'ouest, nous atteignons le Sud de l'île, Bonifacio, perchée sur sa falaise, dominant un étroit et profond fjord où s'abritent les bateaux ; les îles Lavezzi, où périrent les hommes de la Sémillante. La Sardaigne est proche, l'Afrique n'est plus très loin.
Et puis, parce que la Corse, c'est avant tout, au milieu de la mer, une fabuleuse montagne, je vous emmènerai prendre le trinichelu, le petit train qui monte vers Vivario, le village de mon enfance, vers Corte, la capitale de Paoli, vers les forets de châtaignes de la Castagniccia, les torrents de la Restonica, les lacs de montagne, et les inoubliables aiguilles de Bavella..
Venez avec moi, embarquez vite, on part pour la Corse !

Cap Corse : Les hommes du Grand Voyage

Contenir la Corse dans une fiche statistique serait aussi vain que de mettre Paris en bouteille? L'île de Beauté fait partie des plus vieilles terres de la planète. C'est un roc jailli des mers dont les sommets s'élèvent à plus de 2500 mètres. Chaque chaîne de montagnes, dans ce paysage pétri de noblesse, est si différente de ses voisines qu'on a pu écrire, un peu rapidement, que la Corse formait "neuf mondes en miniature". En fait, il s'agit du même monde, de la même nature complexe capable de repli et d'emportements, de grâce et de fureur. Mais un trait domine : partout le souci de mettre l'homme au coeur de la vie et d'en faire la force de gravitation de ce prodigieux trésor de récits, de légendes, d'incroyables histoires vraies. La Corse, c'est un livre ouvert sur l'infini, sur le plus profond de la nature humaine. Un seul exemple pris dans l'histoire : tandis que Bonaparte fourbissait ses rêves de conquête et de maîtrise du temps, Pascal Paoli, l'autre grand homme de l'île, rêvait d'instituer en Corse une Constitution fraternelle dont il avait commandé la rédaction à Jean-Jacques Rousseau.
La Corse n'est pas simple. C'est pour cela qu'elle est peut-être la plus attachante de toutes les îles, qu'elle est "l'insulae" suprême...Un proverbe corse dit : " Les cordes longues deviennent des serpents..." Ici, la mémoire est une histoire sans fin dont nul ne connaît le dénouement. Elle a façonné les paysages, les villages, creusé les visages et imprégné les regards comme elle a tissé les généalogies des grands hommes, qu'ils soient bergers du Niolo ou pêcheurs de Saint-Florent.
Il est un chiffre qu'il faut considérer pour comprendre la Corse. Il est sorti de l'île, depuis 1900, beaucoup plus d'habitants qu'il n'en est resté sur place, soit 150.000 environ. Les Cap-Corsins ont toujours été les devanciers de ce mouvement d'émigration. Dès la Guerre d'Indépendance, l'Amérique avait attiré les Cap-Corsins. Ils peuplaient, avant 1850, les dynamiques colonies corses qui existaient déjà à Porto-Rico, Haïti, Cuba, à l'île de la Trinité et surtout au Venezuela. Le président de la République Vénézuelienne Raoul Léoni a toujours gardé des liens familieux étroits avec Murato, son village du Haut-Mebbio. Le long de la route qui mène au Cap-Corse, quand on vient de Saint-Florent après avoir franchi le désert des Agriates, chacun peut contempler sur les escarpements, dans les petits villages blottis de la presqu'île, des tombeaux de princes, de ducs florentins. Il s'agit des sépultures tournées vers la mer des Cap-Corsins, revenus pour leur dernier voyage au pays. Ces tombeaux racontent davantage l'enracinement corse que toutes les analyses sociologiques. Le Cap-Corse est une presqu'île qui voyage dans le coeur de ses enfants. Tout est sublime ici : les ports de pêche ancrés au fond des criques, le parfum des cédrats, les fleurs et les façades des maisons et ces vins doux -la Malvoisie, le Muscatellu, le Genovesella -qui grisent l'âme.
Les jalons de ce rocher d'orgueil sont les tours gênoises qui se dressent de Nonza à Barcaggio où Sénèque, en 41, avait été exilé pour insolence, intrépidité intellectuelle. Il avait soutenu à Rome le parti de Messaline. C'est là, devant la mer, qu'il médita son oeuvre et qu'il avança cette philosophie de la patience : "Vivons plutôt tranquilles, apaisés, le peu de temps qui nous reste." A Pruno et à Centuri, en songeant aux tribulations du précepteur de Néron, il faut déguster quelques langoustes corses et imaginer la flotte de Pascal Paoli...C'est d'ailleurs à Macinaggio, sur la côte que Paoli débarqua en 1790. Bonaparte, trois ans plus tard, devait aussi le suivre pour le contraindre à fuir en Angleterre. Tous les villages, entre Rogliano et Santa Severa ont cet arôme citronné de bonheur têtu. Paul Valéry, le grand poète sétois, vit le jour à Erbalunga, la plage préféré des Bastiais. Une trentaine de kilomètres seulement séparent Sénèque de Valéry. C'est cela le versant authentique de la Corse : une fusion de la beauté du paysage et de la grandeur d'âme.


Balagne : Onctueuse comme le plaisir

Avez-vous déjà goûté au vin d'orange ? C'est une préparation familiale, une sorte de vin cuit maison que l'on sert en Balagne, sur les balcons de ces grands "palazzu", ces maisons patriciennes, à l'heure du coucher de soleil, à Monte-Maggiore, Calenzana, Spelonca ou Belgodère. Peut-être que ces noms ne vous diront rien mais pour ceux qui les connaissent, qui les identifient à un paysage, à une place de village, ce sont autant d'éclats de bonheur, de perfection dont on ne revient pas intact, dont on garde éternellement la nostalgie lorsque l'on a goûté, en compagnie d'amis corses redoutables au gin rami et excellents bretteurs dans la vive spéculation intellectuelle, cet exquis vin d'orange. Il contient toutes les saveurs de la Balagne : ni amer, ni trop sucré, cordial sans familiarité, aristocrate sans vanité.
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la Balagne fut une vraie bénédiction pour la Corse. C'était un grenier à blé - le froment était alors cultivé dans des champs en terrasses -et les moulins, alimentés par les rivières de la montagne, tournaient à plein. Tantôt, ils livraient une farine parfaite pour un pain délicat que l'on venait chercher de très loin, tantôt ils broyaient la châtaigne, l'autre ressource du pays, venu de Castagniccia. Mais ce qui tournait aussi, c'était les moulins à huile. Les grandes plantations d'oliviers des deux vallées de la Balagne, l'une au-dessus de Calvi, l'autre au-dessus d'Ile Rousse, fournissaient la meilleure huile d'olive, la plus fine, la plus onctueuse de tout le bassin méditerranéen. Elle était très recherchée sur le continent. Malheureusement, la concurrence des productions d'Afrique du Nord et l'effondrement des cours qui s'en suivit, au début du siècle, porta un coup fatal à l'économie rurale de la Balagne qui avait été si prospère. Ses enfants, faute de travail sur place, durent souvent s'exiler très loin pour faire vivre leur famille. Quelquefois, une maison du début du siècle, plutôt disgracieuse, tranche sur les admirables demeures de Balagne, inspirées de l'architecture gênoise. Il s'agit de la maison d'un ancien colonial qui revint au pays au Tonkin ou au Maroc. On l'appelle encore la maison du "Chinois" ou du "Rifain"...
La Balagne se découvre au hasard des promenades, des détours, des arrêts aussi dans les petits cafés de village ou sur les terrasses de Sant'Antonino, d'Olmi-Capella, de Zilia, de Calvi...La Balagne est une leçon de voyage car tout mérite le respect : les chapelles baroques, le couvent de Corbara, le marché d'Ile-Rousse, le sanctuaire de Sainte Restitute, près de Calenzana et, par-dessus tout, cette science du bonheur qu'il faut apprécier avec mesure, pondération. Pourquoi la hâte stupide est-elle maudite en Corse ...Parce qu'elle gâche le plaisir de l'amitié. Un verre de vin d'orange ne s'avale pas cul-sec. Ce serait sacrilège. Au-dessus d'Ile Rousse, il y a un petit village, au fond de la vallée, appelé Feliceto. Cela veut dire bonheur. Tout le monde, dans ce village, qu'il s'agisse de l'hôtelier, des artisans, des paysans, cultive encore la fierté d'être libre. Il faut écouter parler des villages comme Feliceto, s'assoir sur un banc de pierre et nouer la conversation. Ils nous enseignent la sagesse.


Scandola : l'incandescence corse

Pour découvrir la Baie d'Elbo, Girolata et les rochers rouges de la Scandola, il faut descendre de la montagne et pourquoi pas de la forêt de Bonifato, après s'être baigné dans un torrent. La force, la puissance unique de la Corse tient dans cette capacité à ménager des contrastes éblouissants, apaisants et non pas violents. C'est un repos de l'oel, une cure de beauté naturelle où rien, absolument rien, ne vient distraire l'attention, ne vient troubler la méditation. Mieux que quiconque, Flaubert a décrit cet embrasement de la mer et du ciel que l'on découvre à Scandola : " Le jour baissait et toutes les montagnes prenaient des teintes vineuses et vaporeuses. Au crépuscule, le paysage agrandissait toutes ses lignes et ses perspectives, et des rayons de soleil couchant passaient en grandes lignes droites lumineuses entre les gorges des montagnes; tout le ciel était rouge feu, comme incendié par le soleil."
La réserve de la Scandola, créée en 1975, n'est accessible que par la mer. Son accès n'est pas aisé par voie terrestre. Au-dessous de la tour de Gargalo, il y a là neuf cents hectares de montagne, de pitons, de pics déchiquetés, d'orgues de rhyolite, de dômes et de grottes issus d'une explosion volcanique qui a eu lieu il y deux cent cinquante millions d'années. Ces coulées granitiques rougoyantes, qui s'enfoncent dans la mer, abritent une colonie de chauve-souris, les plus grosses d'Europe, qu'on appelle le molosse de Cestoni.
Ce relief buriné par l'érosion marine protège une flore très varié comme le lis d'Illyrie, l'euphorbe arborescente, l'osmonde royale et le Bec de grue de Corse. La vie sous-marine est également très riche. L'herbier de posidonie sert de frayère à une faune préservée : les mérous, les dentis, les rougets et les sars. Les langoustes, très nombreuses, sont repérables au milieu des coraux et des gorgones très spectaculaires. Toutefois, on vient surtout à Scandola pour contempler, dans leur milieu, de beaux rapaces : les derniers balbuzards pêcheurs de Corse et les faucons pélerins juchés dans les corniches. Leur liberté est belle à voir...

Ajaccio : L'impériale

L'actuelle capitale de la région Corse, siège du conseil régional, et chef-lieu du département de la Corse-du-Sud, a deux repères dans son histoire : la naissance de Napoléon Bonaparte et la première apparition de Tino Rossi sur la scène d'un music-hall de Marseille. Les deux célébrités locales, même si personne n'aurait l'outrecuidance de confondre l'Empereur des Français avec le chanteur de charme, manifestent aux yeux des Ajacciens un trait commun : la volonté de réussir, de défier les barrières sociales. L'essor véritable d'Ajaccio, qui vient du mot latin "adjacium" -ce qui voulait dire lieu de repos pour les bergers en transhumance -, a commencé avec l'occupation gênoise, au XVe siècle. Ces grands navigateurs, qui régnaient sur le commerce méditerranéen et alimentaient les grands marchés du nord de l'Europe, avaient fait de la Corse une véritable réserve de céréales, de blé et d'orge, qu'ils revendaient ailleurs, en Italie ou, même, dans les pays septentrionaux où l'on fabriquait des étoffes. Dans ce négoce à l'échelle européenne, déjà, la baie d'Ajaccio permettait à de nombreux navires de venir mouiller, de déposer leur chargement et d'embarquer l'huile et le froment destiné à d'autres pays. Les Gênois avaient construit une citadelle pour protéger leurs activités des agressions des Barbaresques. Quand Napoléon Bonaparte naquit, le 15 août 1769, dans une famille bourgeoise de la ville dont la maison donnait sur une petite place tranquille, la Corse venait tout juste d'être cédée par les Gênois à la France.
La naissance de cet enfant surdoué et timide au milieu d'une maisonnée nombreuse qui comptait un évêque parmi ses parents changea le cours de l'histoire d'Ajaccio. Laetizia, qui partageait l'anxiété de son fils ambitieux, avait dit : " Pourvu que ça dure !" Napoléon, qui ne savait rien refuser à sa mère, avait alors consenti, en 1811, au faîte de sa gloire, la capitale d'Ajaccio et d'accélerer les aménagements de la ville. Ajaccio, aujourd'hui, vit surtout du tourisme. Avant Bastia et Calvi, c'est le principal point d'accueil des visiteurs. Il est agréable, le matin, de flâner dans les petites ruelles de la vieille ville et de sacrifier, en dégustant un café, au rituel de la lecture de Corse-Matin et du commentaire des résultats sportifs. Le Musée Fesch possède plus de mille tableaux qui ont été légués à la ville par l'oncle de Napoléon Ier, parmi lesquels des Boticelli, des Véronèse. Mais le plus beau spectacle d'Ajaccio, c'est celui qu'offre la route des Sanguinaires que contemplait de sa villa, tous les matins, Tino Rossi avant sa partie de boules. Chantait-il alors, pour exprimer sa gratitude, le beau plus chant liturgique de la Corse, son hymne sacré : le Salve Regina ?
Il y a de quoi rendre grâce.

La Montagne Corse : La course de longue haleine

Peut-on parler d'une montagne corse ? Non. Décidément, ce pays n'est pas fait pour les raccourcis trop faciles, les approximations. Comme pour toutes les terres anciennes, il faut être précis, exact. La montagne, en Corse, vous surplombe partout : en Cinarca, tout près d'Ajaccio dans le maquis épais où se régugiaient autrefois les bandits de grands chemins (qui se baptisait bandits d'honneur !), à Vico, dans la vallée du Liamone, au-dessus de Cargèse et de Piana, au Monte-Cinto, qui culmine à 2710 mètres...Qu'on se rende en Castagniccia, dans le Fiumorbo ou dans le Niolu, la vraie nature corse s'exprime dans ces villages de montagne, bâtis comme des nids d'aigles au milieu des forêts de châtaigners. C'est dans le Niolu que tous les bergers se retrouvent, le jour de la Saint-Michel, en septembre, pour improviser, autour d'un verre et d'un morceau de brocciu, le fromage de brebis, des pajhella, ces chants polyphoniques qui, désormais, sont connus bien au-delà de la France. Parfois, les mêmes grands gaillards à la barbe rousse, en costume de velours et chemise à carreaux, se livrent à des compétitions chantées, après la messe, après la procession de la granitula, ce mystérieux cérémonial initiatique venu de l'Antiquité.
Il y a deux manières de voir la montagne en Corse : la bonne et la mauvaise. La mauvaise, c'est de se contenter de faire le GR20, de Calenzana, en Balagne, à Conca, dans le sud, près de Porto-Vecchio, en traitant la Corse comme un diagonale, comme un exploit athlétique. Ce GR 20, qui traverse le parc naturel régional de la Corse, représente entre soixante-dix et cent heures de marche. C'est un parcours d'été, praticable de la mi-juin au mois d'octobre, que l'on peut accomplir même au printemps si l'on maîtrise le ski en randonnée. Car sur ces sommets, la neige tient très longtemps. Tous les soirs, l'étape au refuge est prévue. Il y a toutefois des précautions à prendre pour éviter de commettre des imprudences : se mettre à l'abri des orages ( ils sont terribles en montagne !) et des précipitations pluvieuses qui peuvent entraîner le grossissement brutal de toutes les rivières. Les effets d'oueds, en Corse, peuvent être mortels.
Dans ces conditions, si l'on a tout prévu et si l'on est accompagné d'un guide corse, la découverte de la montagne peut constituer une véritable révélation. Dans la marche d'approche, en forêt de Bonifatu, c'est toute la culture paysanne montagnarde que l'on découvre : un sens de l'hospitalité unique, une grande intelligence de la nature. En gravissant les pentes du Cinto, après le Haut-Asco, le randonneur peut voir l'ensemble de l'île et, même, les jours de grand beau temps, la chaîne des Appenins. A partir, l'éblouissement ne cesse pas : les parois de la Paglia Orba, la reine des montagnes corses pour les alpinistes, les tourbières du Campotile où paissent les cochons noirs et les chevaux sauvages, les lacs du Capitello, du Nino, du Creno -couvert de nénuphars à fleurs roses -et de Goria, les cascades et les sentiers de l'Onda, de la forêt de Vizzavona et, avant d'atteindre Conca, les aiguilles de Bavella.
Cette randonnée est unique au monde. Pour la mériter, il faut bien écouter les voix de la Corse, les montagnards qui nous accueillent et s'imprégner de ce sens inné de la poésie que chaque Corse porte en soi.

Le Sud : Un air d'Afrique`

Le Sud véritable commence à Porto-Vecchio et à Sartène où Mérimée avait rencontré le modèle de son héroïne Colomba. Autant la citadelle de Sartène et le bourg de Lévie peuvent paraître sévères, austères, que Porto-Vecchio symbolise le renouveau d'une Corse tournée vers l'avenir, des équipements touristiques bien conçus qui ne nuisent pas à l'environnement. La cité du sel, où la récolte a traditionnellement lieu au début du mois d'août, chaque année, à l'embouchure du Stabiaccio, s'est mué en port de plaisance bien protégé des vents dominants. La population, l'été, triple avec les vacanciers. Mais la douceur que Flaubert avait ressenti à Porto-Vecchio n'a pas déserté l'ancien port gênois : "Il faisait du vent, un vent tiède qui venait de courir sur les ondes, il arrivait de là-bas, d'au-delà de cet horizon, nous apportant vaguement, avec l'odeur de la mer, comme un souvenir de choses que je n'avais pas vues. J'aurais presque pleuré quand je me suis enfoncé dans la montagne. "
La montagne dont parlait Flaubert, c'est l'Ospedale où, au siècle dernier, la population de Porto-Vecchio, bergers en tête, allait chercher la fraîcheur. Derrière ces villageois, il y avait les chèvres, les cochons et les brebis...Tout le monde gagnait la montagne de l'Ospedale pour retrouver la forêt bienfaisante et les cascades. Aujourd'hui, l'idéal, c'est de se baigner en mer, le matin, à Porto-Vecchio, puis de se rincer dans l'eau douce des cuvettes naturelles de l'Ospedale.
Bonifacio, avec ses hautes falaises de craie, a été fondée, pour certains, par un marquis toscan et pour les autres par le pape Boniface II. Enfin, qu'importe l'identité du fondateur de cette ancienne possession pisane : à Bonifacio, on parle encore un dialecte gênois. Cette ville en surplomb avait été aménagée en forteresse, par les occupants successifs, pour résister aux attaques des Sardes. Après le siège de la ville alors gênoise par les Turcs et les Français lors du siège de 1553, les fortifications furent doublées à l'aide de remparts de terre. Quand on vient de Porto-Vecchio, de Lévie, on s'aperçoit que la ville de Bonifacio est établie sur une presqu'île étroite formée par un fjord de 1,5km de long. Une large bande de maquis dont les parfums se mêlent à l'air salé de la mer sépare Bonifacio, cette plate-forme fortifié, du reste de la Corse. Tout ici, relève de la chanson de geste : l'escalier qui permet d'accéder de la mer à la forteresse ( près de deux cents marches) dénommé escalier du Roi d'Aragon aurait été taillé dans le rocher en une nuit par les troupes du roi Alphonse Ier d'Aragon en 1421 lors du siège de Bonifacio.
Au-delà des bouces de Bonifacio, de ce passage encombré d'épaves qui relie la mer Tyrrhénienne au reste de la Méditerranée, les vents soufflent violemment. Autrefois, de nombreux bateaux, déportés par le libeccio, le gregale et le sirocco, se disloquaient sur les récifs des Lavezzi, le point le plus méridional de la Corse et l'extrémité du territoire européen de la France. L'île Lavezzi a donné son nom à l'archipel formé de l'île Cavallo, des îlots de Piana, Ratino, Poraggia et Sperduto. En 1947, un aristocrate italien, passionné de plongée, s'enticha de cette réserve sous-marine, classée par le Parc Régiona,l où la faune semble encore avoir été préservée malgré l'aménagement de l'île voisine de Cavallo en villégiature de luxe pour une poignée de privilégiés, soucieux, surtout, de ne pas se mêler à la foule des vacanciers ordinaires.



Depuis 45 ans, je navigue dans les plus belles îles du monde...
Embarquez avec moi et découvrez les plus belles destinations de la planète.

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