Guadeloupe
Antoine en parle
Posée entre la mer des Antilles et l'Atlantique comme un papillon la Guadeloupe abrite deux cantons enchanteurs : la Grande-Terre et la Basse-Terre. La Grande-Terre est la plus petite partie de cette île double où l'on cultive la canne à sucre depuis que le père Labat, ce dominicain contemporain de Louis XIV, mit au point la distillation du rhum au début du XVIIIe siècle. Basse-Terre, elle, est dominée par le volcan de la Soufrière. on y trouve la profusion de la végétation tropicale
Ce paradis naturel fut entrevu seulement par Christophe Colomb le 3 novembre 1493. La méfiance que les marins espagnols éprouvaient vis-à-vis des indiens à la réputation bien ancrée de cannibales fit l'affaire des flibustiers qui cherchaient de bons mouillages, des anses abritées pour prendre en chasse les galions chargés d'or de la flotte du roi d'Espagne. Colbert eut recours, en 1664, à l'esclavage pour développer la culture de la canne à sucre et remettre de l'ordre dans cette colonie.
La variété des micro-climats de la Guadeloupe, entre la sécheresse de la Grande-Terre et la luxuriance de la forêt de la Basse-Terre, a engendré une flore d'une grande diversité. De la faune originelle, il ne subsiste aujourd'hui qu'un raton-laveur local, et quelques spécimens de l'agouti, gros rongeur indigène, qui subsistent à la Désirade. On peut aussi apercevoir des iguanes aux Saintes et à la Désirade.
La Guadeloupe comprend aussi la Désirade, Marie-Galante et les Saintes. Aux Saintes, la pêche est demeurée l'une des activités principales des descendants des Poitevins, des Rochelais, qui prennent encore la mer sur des barques colorées pour ravitailler la Guadeloupe en langoustes, en daurades coryphènes. Les pêcheurs portent de curieuses coiffures entoilées qu'un syndic de marine aurait ramenées du sud-est asiatique au siècle dernier. Ici, comme à Marie-Galante, les seuls tourments sont des gâteaux : les tourments d'Amour. Marie-Galante a gagné sa notoriété en produisant sans doute le meilleur rhum de la région. Quelques moulins et de vieilles demeures se dressent encore sur cette île. Certains exploitants circulent encore en chars à boeufs, en cabrouets, les jours de récolte. A la Désirade, c'était la culture du coton qui avait attiré l'établissement des Européens. Avec l'abolition de l'esclavage, en 1848, l'économie coloniale périclita. Aujourd'hui, sur le causse jailli des mers, une poignée de marins vivent encore de cabotage dans cette mer transparente. Les Amérindiens, déjà, appelaient la Guadeloupe "Karukera", l'île aux belles eaux.
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Mes liens préférés
L'office du tourisme de la Guadeloupe : www.lesilesdeguadeloupe.com
Le guide du routard en Guadeloupe : www.routard.com
Toutes les infos pratiques : www.easyvoyage.com
Pour les navigateurs : www.noonsite.com
Tout Savoir
LES FRUITS PARFUMÉS ET LES JARDIN DU VOLCAN SOUS LE VENT
Posée entre la mer des Antilles et l'Atlantique comme un papillon de nuit qui déploie ses ailes de soie sous la caresse de l'alizé, le département de la Guadeloupe abrite deux cantons enchanteurs : la Grande-Terre et la Basse-Terre. La Grande-Terre est la plus petite partie de cette île double où l'on cultive la canne à sucre du côté des Abymes, du Vieux Bourg, des Grands Fonds et du Morne à l'Eau, depuis que le père Labat, ce dominicain contemporain de Louis XIV, mit au point la distillation du rhum au début du XVIIIe siècle. Basse-Terre, par une ironique symétrie, est dominée par le volcan de la Soufrière. Au lieu du plateau roussi de chaleur de la Grande-Terre, on y trouve toute la profusion de la végétation tropicale qui se métamorphose au fur et à mesure que l'on gravit les pentes du volcan parfois colérique qui culmine à près de 1500 m. Ici, les arbres portent des noms de fantaisie aussi colorés que les masques de Mardi-Gras, que les déguisements du carnaval de Pointe-à-Pitre : le pois doux, le gommier blanc qui secrète une substance au parfum d'encens, le gommier rouge, le bois côtelette noir ou rouge, le bois canon, l'acajou, le courbaril, le bois-savonnette, le fromager. Au-dessous de ces réserves, de ces trésors d'orchidées, près des cascades, les mangoustes suivent d'un air distrait les danses des oiseaux des sous-bois, les colibris gourmands de fleurs et les organistes louis d'or.
La langue de la mémoire
Ce paradis naturel fut entrevu seulement par Christophe Colomb le 3 novembre 1493 qui le baptisa sur le champ "Santa Maria de Guadalupe de Estremadura". Terrorisé par la présence, sur l'île, des Indiens Caraïbes qui venaient de chasser les Arawaks, le pieux navigateur gênois préféra faire un grand détour. Cette méfiance que les marins espagnols éprouvaient vis-à-vis des indiens à la réputation bien ancrée de cannibales fit l'affaire des flibustiers qui cherchaient de bons mouillages, des anses abritées pour prendre en chasse les galions chargés d'or de la flotte du roi d'Espagne. Pour remettre de l'ordre dans ce repaire de frères-de-la-côte, rien de tel que le vigoureux Colbert, le surintendant du royaume, qui eut recours, en 1664, à l'esclavage pour développer la culture de la canne à sucre. Comme le cacao et le café, le sucre était alors une denrée précieuse, choyée, convoitée, pour laquelle les Anglais, les Hollandais et les Français se chamaillaient autant que jadis pour l'or du Pérou.
La Guadeloupe porte encore les traces de ces évènements fondateurs moins dans ses édifices, ses villes, ses bourgs et ses paysages, que dans son langage, le créole. S'il faut se fier à la nature, à son intuition, pour découvrir, au-dessous de la Soufrière, les plages de sable noir, les allées de cocotiers, de flamboyants, d'arbres à pain et de raisiniers, les forêts de fougères arborescentes, il faut écouter la langue de tous les jours, sur les marchés d'épices, pour comprendre que l'histoire de la Guadeloupe est restée très vivante dans les c?urs. Une richesse, une possession, une propriété se dit encore "butin" en créole, comme au temps des pirates. Autre mot hérité des boucaniers : "boucaner" qui signifie faire sécher la viande. "Pourmener", c'est-à-dire promener, emprunte à l'ancien patois angevin. "Boutou" (masse, massue) vient du Caraïbe et "Mandja" du tamoul. En quelques phrases, toutes les cultures qui ont façonné l'âme guadeloupéenne se révèlent : la sagesse indienne, l'énergie africaine, la persévérance dieppoise ou poitevine, le courage des tamouls et l'audace des flibustiers?
Le bonheur par les fleurs
La culture guadeloupéenne a appris, très tôt, à atténuer la rudesse de l'existence, à l'apprivoiser, par la danse, la musique, la gourmandise et l'art du jardinage. Les hibuscus jaunes et rouges illuminent les jardins des petits bourgs tranquilles. Les poiriers donnent des pommes-cannelles au jus succulent. La variété des micro-climats de la Guadeloupe, entre la sécheresse de la Grande-Terre et la luxuriance de la forêt de la Basse-Terre, a engendré une flore d'une grande diversité, un conservatoire de fleurs éphèmères entre les frangipaniers, les alpinias, les balisiers et les oiseaux de paradis. De la faune originelle de l'île, il ne subsiste aujourd'hui que le raccoon, raton-laveur local, et quelques spécimens de l'agouti, gros rongeur indigène, qu'on trouve encore à la Désirade. On peut aussi apercevoir, si l'on s'arme de patience, des iguanes aux Saintes et à la Désirade.
La Guadeloupe comprend aussi la Désirade, Marie-Galante et les Saintes, ces petites îles du bout de la France qui cultivent encore la modestie des vrais paradis terrestres. Aux Saintes, la pêche est demeurée l'une des activités principales des descendants des Poitevins, des Rochelais, qui prennent encore la mer sur des barques colorées pour ravitailler la Guadeloupe en langoustes, en daurades coryphènes. Les pêcheurs portent de curieuses coiffures entoilées qui ressemblent à des chapeaux chinois et qu'un syndic de marine aurait ramenées du sud-est asiatique au siècle dernier. Ici, comme à Marie-Galante, la vie s'écoule sans hâte et les seuls tourments sont des gâteaux : les tourments d'Amour.
Vaste plateau mis en coupe réglée pour l'exploitation de la canne à sucre au XVIIe et au XVIIIe siècles, Marie-Galante a gagné sa notoriété en produisant sans doute le meilleur rhum de la région. Quelques moulins et de vieilles demeures se dressent encore sur cette île qui fait le dos rond, dans l'ondoiement nonchalant des cannes. Certains exploitants circulent encore en chars à boeufs, en cabrouets, les jours de récolte. A la Désirade, c'était la culture du coton qui avait attiré l'établissement des Européens. Avec l'abolition de l'esclavage, en 1848, cette économie coloniale périclita. Aujourd'hui, sur ce petit causse jailli des mers, quelques marins vivent encore de cabotage d'île en île. Les navigateurs, en quête d'eau bleue, pure, transparente, s'y arrêtent de temps à autre. Et ils se souviennent que les Amérindiens, déjà, appelaient la Guadeloupe "Karukera", l'île aux belles eaux.