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Baléares

Antoine en parle

« Si j'avais un petit bateau, et pas le temps ou l'envie de partir au bout du monde, je sais où j'irais jeter l'ancre, et où je ne la relèverais pas de six mois », me déclarait un ami navigateur, Christian Guillain, dont le livre « Le bonheur sur la Mer », écrit avec sa femme, France, fut un énorme succès de librairie dans les années soixante.

Ce coin de rêve à deux pas de chez nous, ce sont les petites baies désertes des Baléares, en particulier, celle de l'île d'Espalmador, entre Ibiza et Formentera, aux Baléares : ici encore, il faut choisir sa saison, en août on a parfois du mal à trouver un mètre carré ou poser son ancre... mais vienne septembre, les bruyants sont partis, seuls quelques vagabonds flotteurs habitent la baie, l'eau reste assez chaude jusqu'à Noël pour que l'on puisse s'y baigner, ou pour pouvoir aller ramasser, en plongée libre, de pleins sacs d'oursins...

J'y ai à plusieurs reprises retrouvé l'ami Guillain, et je ne me suis jamais plaint de suivre son conseil.. J'ai le souvenir d'un homme, un sexagénaire en pleine forme, ancien propriétaire de l'une des plus grosses entreprises françaises de construction. de bateaux de plaisance, qui venait de vendre sa société et qui zigzaguait tout le jour, heureux, sur sa planche à voile, en costume d'Adam, sur les eaux bleues de cette baie déserte. Dans l'île voisine, paisible, de Formentera, un couple de Belges venait de s'installer, ouvrant, Robinsons modernes... une laverie automatique !

Majorque, pour moi, c'est un autre souvenir, une escale en paquebot, il y quarante-cinq ans, et l'incontournable excursion sur les traces de Chopin et de Georges Sand, à la Chartreuse de Valldemosa. Que trouveraient à écrire les écrivains de voyage si des auteurs, des compositeurs célèbres, n'avaient élu résidence avant eux dans les lieux qu'ils vont visiter, si des réalisateurs n'avaient créé leurs plus belles oeuvres sur des îles ou des rochers perdus au milieu des flots : les exemples ne manquent pas en Méditerranée, ni aux Baléares : Chopin, Georges Sand, More, film culte de l'ère hippie, Camus, ou l'écrivain Anglais Robert Graves...

Minorque enfin, c'est pour moi la magnifique ville de Ciutadella, ancienne capitale, où il fait bon se perdre des heures, dans les petites rues qui entourent la cathédrale. La ville entière est classée au Patrimoine de l'humanité par l' Unesco, et elle le mérite.

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  1. Formentera
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  3. Majorque
  4. Minorque


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Mes liens préférés

L'office du tourisme des Baléares : www.illesbalears.es/fra
Toutes les infos pratiques : www.easyvoyage.com
Le routard aux Balèares : www.routard.com
Pour les navigateurs : www.noonsite.com

Tout Savoir

Minorque : La cité de Kane

Pline l'avait baptisée « Minor » par comparaison avec son aînée en 123 av. J.-C.. D'autres l'ont appelée « l'île qui navigue » en raison de sa forme de navire. Les Anglais, eux, affirment qu'elle doit tout à un citoyen de sa majesté, le colonel Richard Kane, qui administra l'île pendant plus de vingt ans, au XVIII e siècle, avant qu'une escadre commandée par le duc de Richelieu, en 1756, n'inflige la seule défaite cuisante de la flotte anglaise et ne s'empare de l'île. L'événement fut célébré par des vers de Voltaire, d'inoubliables fêtes de la marquise de Pompadour et fournit le prétexte au galant duc de Richelieu d'importer en France la « sauce mahonnaise » qui devait devenir la mayonnaise. Quant au pauvre amiral anglais en déroute, il y laissa sa tête...Quelques années plus tard, les Britanniques devaient toutefois reprendre pied sur l'île et retrouver leur chère architecture ...les fenêtres à guillotine, les bow-windows, les façades palladiennes ...que Richard Kane avait imposé à Mahon.
Les Minorquins ne craignent pas de jongler avec les paradoxes. Ils font fi des distinctions nationales. Ces Orientaux de l'archipel des Baléares, qui reçurent avant la conquête romaine les vaisseaux phéniciens de Sidon, prennent le thé à cinq heures, comme à Chelsea, et préfèrent les meubles Chippendale au style catalan. Les deux villes d'égale importance -20.000 habitants -, Mahon et Ciutadella, ne se ressemblent pas. Mahon est protégée par un extraordinaire dispositif défensif. Derrière les beaux vestiges du port fortifié, les Minorquins font mine de croire qu'une maison géorgienne abrita les amours coupables de Nelson et de lady Hamilton. C'est leur côté snob, tempéré par le goût des bodegas et des dîners tardifs. Ciutadella, de l'autre côté de l'île, regorge de palais et d'églises Renaissance. On y déguste plutôt les tapas et des vins capiteux sur les quais animés de son port bordé de maisons admirables. Il faut s'enfoncer dans les ruelles de la vieille ville pour s'imprégner de cet art de vivre subtil et courtois. Les palais de Ciutadella illustrent le raffinement des Grands d'Espagne, leur obsession de la beauté, de la perfection.

La présence française ne fut pas seulement anecdotique à Minorque. La petite ville blanche de San Llouis, près de Port Mahon, semble dessinée au cordeau par ses fondateurs bretons : le marquis de Frémeur et le comte de Lannion. San Lluis, où se dresse l'église dédiée au bon roi saint de France, est aussi le berceau de la famille Sintès qui s'expatria, comme de nombreux Minorquins au XIX e siècle, en Algérie. La famille Sintès n'avait rien de particulier sinon qu'elle habitait un faubourg minorquin d'Alger et qu'elle était la famille maternelle d'Albert Camus...
Certains paysages rappellent ce Sud tourmenté que Camus aimait à la folie : la côte nord presque bretonne, sauvage, déchiquetée et fouettée par la tramontane, les criques tapissées de sable dorée, couronnées de myrtes et de pins maritimes au sud, les prairies valonnées de l'intérieur où galopent des chevaux et, parfois, des autruches. Les troupeaux de vaches hollandaises ne s'offusquent pas de ce voisinage. Ici, les murets de pierre qui jalonnent les champs furent jadis empruntés aux nombreux mégalithes et aux monuments funéraires de l'île. Les chevaux de jais de Minorque jouent un rôle important dans la vie de l'île. Les insulaires leur vouent un culte ancestral. Harnachés de broderies précieuses et colorées, montés par leurs cavaliers en bicorne et en redingote noire, souvent par de séduisantes amazones, ils accompagnent toutes les fêtes traditionnelles de l'île. Au cours des processions de la Saint-Jean, à Ciutadella, la foule se presse contre le poitrail des chevaux noirs qui se cabrent. Elle évite miraculeusement les ruades des belles montures. C'est l'un des derniers spectacles populaires authentiques d'Espagne. On y trouve la griserie, la folie et l'insouciance de cette grande civilisation qui attire encore, à Minorque, beaucoup d'Européens soucieux d'être tranquilles, heureux et nullement dérangés par les excès du tourisme. Minorque n'est pas exubérante...Elle a choisi l'apaisement de la cordialité...

Majorque : Une civilisation de la mer

Le rituel est immuable. A Palma, près de la Plaza Heroes del Baléares, les pêcheurs se retrouvent tous les après-midis, à la même heure, sous les arcades pour commenter leurs prises du jour. Ces Catalans au sourcil roux, dont les ancêtres ont défié les puissances maritimes de la Méditerranée, ont l''il cristallin des descendants des Wisigoths. Les touristes les remarquent à peine. Ils sont pourtant dépositaires d'une histoire très ancienne, épique. Les archéologues, qui ont mis au jour des statues étranges, au buste de taureau, sont en présence d'un mystère. Ils ne sont toujours pas parvenus à donner un sens à la civilisation originelle des Baléares et évoquent des contacts précoces avec la Crète.
Ce culte de la force guerrière ne ressemble à rien de connu dans le bassin méditerranéen. Vaillants et redoutés, les insulaires avaient combattu auprès des Carthaginois. Les Puniques les engageaient pour leur adresse au maniement de la fronde. Quand Carthage tomba, les Romains s'établirent pour longtemps à Palma, à Pollença, cités essentielles dans le dispositif économique de l'empire. L'île, qui résista aux Vandales, aux Byzantins, céda devant les Goths...L'influence wisigothe pesa lourd dans le rayonnement de la région qui correspond aujourd'hui à la Catalogne. Tout le sud de l'Espagne était alors gouverné par les dynasties marocaines almohavides. Jacques Ier d'Aragon créa, en 1229, l'éblouissant royaume de Majorque, qui s'étendait au Roussillon et au Languedoc jusqu'à Montpellier, pour rivaliser avec les spendeurs de Cadix et de Cordoue. Majorque fut au Moyen-Âge le foyer d'une langue originale, colorée, inventive ...le catalan ', et d'une création artistique flamboyante, surréaliste avant l'heure, dont Miro et Dali sont les représentants au XX e siècle. Entre Perpignan et Majorque, une civilisation solaire avait essaimé les graines de l'humanisme. Ses rois s'appelaient Jacques le Juste et Martin l'Humain.
L'essor de la Renaissance, lié aux voyages, au commerce, s'est joué ici. L'apport des savants juifs de la Méditerranée, qui s'étaient réfugiés aux Baléares, fut décisif pour le développement de la cartographie. Majorque, grâce à ces érudits, participa activement au mouvement des grandes découvertes maritimes de la fin du Moyen Age. La famille Cresques, la plus célèbre dynastie de cartographes de Majorque, conçut le fameux « Atlas Catalan ». L'aîné de la famille, Abraham Cresques, fut même nommé « astrologue, maître des mappemondes et des boussoles ». Sait-on qu'Amerigo Vespucci navigua en consultant ses cartes ...
En réalité, avant les tribulations de la succession du royaume d'Espagne qui pénalisèrent pour plusieurs siècles les Baléares, Majorque avait acquis une renommée égale à celle de Raguse. Ses philosophes, comme le théologien Ramon Llull, prônaient la tolérance et l''cuménisme. Ses médecins étaient les héritiers de Gallien et ses géographes ouvraient les voies du Nouveau Monde. A cette époque bénie, tout le trafic maritime entre les ports du nord de l'Europe et les comptoirs méditerranéens passait par Majorque. Ce fut même un prêtre issu de cette patrie de la bienveillance -le père Serra -qui découvrit la Californie...
Avec la crise maritime dans le bassin méditerranéen, les disputes entre les prétendants au trône d'Espagne et de Naples, Majorque traversa un longue période de pénitence. Le romantisme tira l'arrière-pays aux reliefs inattendus, plantés d'orangers, d'abricotiers et d'amandiers, de sa torpeur. George Sand, qui avait entraîné son amant Chopin à la Chartreuse de Valldemosa, s'émerveillait de la féérie du cap Formentor : « Nous nous nous trouvâmes au-dessus de la mer, au-dessus de l'immensité, avec un autre rivage à une lieu de distance sous nos pieds. » La reine Victoria appréciait aussi la douceur romantique des vallées où les fleurs d'amandiers font un tapis sur la terre rouge. Le monarque le plus puissant de la planète avait confié avec candeur : « Je crois qu'on pourrait parcourir Majorque d'une extrémité à l'autre en sautant d'arbre en arbre. »

l'art du temps

Le tourisme naquit réellement aux Baléares au début du siècle, en 1902, avec la construction des premiers palaces destinés au Gotha, à l'aristocratie européenne. Les ouvrages de l'archiduc d'Autriche avaient popularisé la destination. Après le déferlement touristique des années soixante-dix et quatre-vingt -cinq millions de visiteurs par an, les responsables du développement de l'île ont imposé des règles d'urbanisme plus sévères et ont créé, pour protéger le littoral et l'intérieur de l'île, des réserves naturelles qui couvrent environ 40% du territoire. Les plages y arborent même le pavillon bleu. Mais, au-delà de la côte, Majorque a gardé ses cultures en terrasse et le charme secret des bois de pins. A la Granja, dans un ancien domaine arabe légué aux moines cisterciens, au milieu de beaux jardins frais et de cascades, les arts traditionnels et les modes de vie anciens de Majorque ont été reconstitués. Les animateurs de ce site calme, où chacun peut s'initier, aux artisanats insulaires, ont même poussé le souci de l'exactitude à reproduire les geôles de l'Inquisition à l'identique. C'est la séquence frisson, sans doute la seule, de toute l'île où les savoir-faire d'autrefois , comme l'ébénisterie ou le travail du cuir ont été remis à l'honneur. Un autre site attire aussi les voyageurs : le village de Deia découvert par le poètes anglais Robert Graves en 1929. Gertrude Stein l'avait convaincu d'y aller en lui disant : « C'est le Paradis. Si vous pouvez vivre au Paradis...» Le poète anglais ne devait plus quitter Deia, ses rideaux de cyprès, ses mimosas, ses jardins en terrasse plantés de palmiers voyageurs, d'hibiscus, de jasmin. Il y mourut pieusement à l'âge de 90 ans, sachant peut-être que c'était aux Baléares que l'on mourait le plus tard. Les statistiques aujourd'hui le prouvent encre.
Deia est restée la capitale culturelle des Baléares. Beaucoup d'intellectuels, d'écrivains, de créateurs, de peintres s'y retrouvent. Ils viennent de l'Europe entière, d'Espagne et des îles voisines pour trinquer ou jouer aux cartes avec les villageois...Bien que très fréquentée, Majorque permet toujours des escapades solitaires, des randonnées attachantes dans la Sierra Alfabia, près du monastère de Lluc.
L'archipel de Cabrera, à quelques kilomètres de Majorque, abritait autrefois une colonie pénitentiaire. Désormais, la petite garnison espagnole de Cabrera veille sur les voiliers qui mouillent dans les eaux bleus, sur les nombreux lézards qui se prélassent et sur un rapace en voie d'extinction : le faucon d'Eléonore.
Ici, comme sur le sable des 320 km de criques de Majorque, le temps est un art.

Ibiza : le rocher épicurien

Surgie de l'imagination fraternelle des rêveurs pacifistes, Ibiza la Blanche symbolisa une sorte de Katmandou méditerranéen au début des années soixante-dix. A l'époque où Barbet Schroeder tourna « More », l'île passait pour un dangereux repaire de la bohême hippie. Plus proche des côtes africaines que de la Catalogne, la troisième île des Baléares par la taille -541 km 2 à la latitude de Corfou -qui ne produisait que des amandes, des olives et des figues, découvrit alors, sous le regard des hippies, la beauté de ses moulins blancs et ses maisons maures cubiques, peintes à la chaux, le charme du dédale de la ville haute d'Eivissa, sa capitale, et l'incroyable tranquillité des criques où l'on peut se baigner dans une eau transparente, tiède.
L'architecture austère des quartiers hauts d'Eivissa, bâtis au XIV e siècle sur l'emplacement des anciens édifices carthaginois, romains et arabes et ceints par d'imposants remparts, est aujourd'hui inscrite au patrimoine national espagnol. Mais c'est la seule trace de sévérité dans l'île. Depuis quelques années, Ibiza a reconquis la notoriété européenne qu'elle avait acquise sous l'empire romain mais pour des motifs bien différents aujourd'hui. L'île est devenu le rendez-vous festif de toute l'Europe du Nord. C'est là qu'apparaissent tous les ans, dans les gigantesques discothèques de Sant Antoni Abat, les nouveaux styles de danses et de musiques. Les DJ's branchés de Londres et de New-York viennent chercher sur le Passeig Maritim de Sant Antoni, le front de mer de l'ancien petit port de pêche, les nouvelles tendances du « clubbing ».
Toutefois, l'authentique Ibiza continue de vivre, sans s'alarmer des stridences répétitives de la techno, au nord-ouest de l'île, au-delà de Santa Agnès et de Sant Miquel. Sur ce versant de la montagne, le tourisme n'a rien changé. Les petits sentiers de bergers mènent toujours à de belles criques désertes et blondes. Les villes de Sant Miquel et de Santa Eulalia ont gardé des témoignages de leurs traditions telles les danses catalanes accompagnées par une flûte locale très aiguë... Quelques lointaines tribus hippies ont résisté à l'épreuve du temps dans la superbe région septentrionale, autour de Portinatx, l'ancienne villégiature d'Alphonse XIII.
Espace ouvert à toutes les utopies, à toutes les joies, Ibiza l'indulgente invente, à l'écart des belles propriétés où l'on cultive encore la lavande, l'amandier et les agrumes, les arts du plaisir et de la communication du troisième millénaire. Les journées imprégnées de bonheur succèdent aux nuits intenses sous les silhouettes des moulins à vent...A Ibiza, où les nuits ignorent l'ennui et la mélancolie, l'épicurisme est la loi du genre humain.

Formentera : une paix bien méritée

Voisine d'Ibiza, l'île méridionale des Baléares n'aime pas l'esbroufe. Ou, plutôt, elle joue les modestes. Les cinq mille insulaires de Formentera sont attachés à leur tranquillité, à leur discrètion légendaire. Ils n'ont pas d'aéroport mais ils n'en réclament pas non plus. Reliée à Ibiza par le bateau, Formentera a préservé son mode de vie paisible où chacun a sa place : les pêcheurs sortent tous les jours en mer et les petits paysans tirent leurs ressources de l'élevage des brebis, des chèvres, de leurs plantations d'agrumes.
L'île ressemble à un plateau sec et aride où l'eau, l'été, se fait rare. Au plus fort des incursions des Barbaresques dont les ports étaient à Alger, à Tunis, les Formenterriens se réfugièrent au XVI e siècle à Ibiza, à Majorque, pour échapper aux pirates qui utilisaient l'île comme base pour accomplir leurs raids dans le Golfe du Lion, entre Narbonne et Banyuls. Les Eivisencs, les habitants d'Eivissa, chargèrent leurs propres corsaires, aux siècles suivants, de défendre les îles Pityuses -Ibiza et Formentera -contre les assauts des Barbaresques. Le souvenir de cette période mouvementée est visible dans le paysage : les moulins isolés semblent attendre Don Quichotte et les ruines des tours de guet surplombent la mer émeraude. A l'ouest du port de Sa Savina, où les grottes et les promontoires rocheux se succèdent, la bourgade de Sant Francesc Xavier, la seule agglomération de l'île, a sauvegardé son église fortifiée du XVIII e siècle, refuge ultime des insulaires quand les pirates débarquaient sur la côte de Cala Sahona, aujourd'hui bienveillante à l'égard des baigneurs, des visiteurs. Curieusement, c'est dans cette partie de l'île consacrée au vignoble de Sant Ferran, non loin de la pointe sauvage du cap de Berberia, que l'esprit des premiers hippies a le mieux survécu. Funda Pepe, célèbre pour son bar de poètes beatnicks, est resté symbolique des sentiments et des idées qui animaient les jeunes gens qui avaient choisi le voyage dans les années soixante...
Terre mystérieuse, jalonnée de mégalithes, Formentera est aussi truffée de grottes. A Cova d'Es Fum, une légende prétend qu'un équipage de Vikings particulièrement audacieux s''était emparé d'un trésor de pirates maures. Ces formations rocheuses, aux aspérités lunaires, dressées comme des vigies au-dessus des plages de sable fin, ont inspiré le plus français des conteurs : le grand Jules Verne lui-même. Il y avait fixé le point de départ de son roman « Hector Servadac, voyages et aventures à travers le monde solaire ». A Formentera, tous les voyages commencent.



Depuis 45 ans, je navigue dans les plus belles îles du monde...
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