Antoine

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Açores

Antoine en parle

Pour moi qui navigue précautionneusement entre les deux tropiques, la latitude des Açores, près de 40 degrés nord, avait tout pour me dissuader de leur rendre visite ; pourtant l'archipel plaît tant aux navigateurs, qui y font généralement escale lorsque, quittant la douce vie des Antilles, ils remettent le cap sur l'Europe !
Je me suis donc un jour décidé à faire route vers elles, comme l'ont fait un jour tous les grands navigateurs.

J'aime la culture portugaise, ses traditions, sa musique, sa langue, j'ai adoré les Açores, avec une petite préférence pour les îles les plus reculées, comme la superbe Flores, la plus à l'ouest ; j'ai aimé par-dessus tout les incroyables hortensias, les centaines de kilomètres de haies d'hortensias des campagnes des Açores ; les lacs aux couleurs changeantes, les sources volcaniques, les bananeraies au carré, les vaches laitières que le paysan vient traire en pleins champs ; les quartiers historiques de Horta ou de Angra do Eroismo ( rien que le nom de cette bourgade, qui signifie« Ancrage de l'héroisme ».. pas mal, non ?
Les courses effrénées des villageois devant les taureaux lachés -presque- en liberté dans les rues des villages ; les baleines et les dauphins qui paressent au large de l'île de Pico :
depuis longtemps on ne les chasse plus, on se contente d'aller les observer, et les barques à voiles à bord desquelles on leur donnait jadis la chasse ne s'affrontent plus qu'en régates pacifiques et spectaculaires.

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  1. Faial
  2. Flores
  3. Pico
  4. San Miguel
  5. Terceira


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Mes liens préférés


Office du tourisme des Acores : www.azorestourism.com
Le guide du routard aux Açores : www.routard.com
Toutes les infos pratiques : www.easyvoyage.com
Pour les navigateurs : www.noonsite.com

Tout Savoir

Le rendez-vous des navigateurs

L'histoire des Açores, comme celle de Madère ou de l'Islande, est étroitement liée à l'expansion maritime de l'occident vers les autres continents, de l'âge d'or d'Henri le Navigateur aux défis de Slocum, le premier circumnavigateur en solitaire au début du XX e siècle. La carte de Piselli, publiée en 1384, signalait trois archipels qui ressemblaient fort aux neuf îles découvertes par le Portugais Diego de Silves en 1427. Hésiode lui-même -huit siècles av.J.-C.-avait évoqué l'existence d'une « île des bienheureux ». Horta, le port de l'île de Faial, est le passage obligé de tous les navigateurs qui se donnent rendez-vous dans le « Café Sport » tenu par un personnage attachant : Peter, le confident et l'ami des navigateurs. Cette institution modeste et planétaire, à l'anonyme façade bleue, existe depuis 1918. Le « Café sport » sert de boîte aux lettres à tous les marins qui font escale ici. La saga de toute la voile contemporaine est contenue dans son livre d'or : Chichester, le Toumelin, Alec Rose, Tabarly, Malinovsky, Kersauzon, Poupon, Titouan Lamazou...Sur le mur du môle et dans la nouvelle marina d'Horta, chaque équipage qui franchit pour la première fois l'Atlantique met un point d'honneur à laisser une peinture, un ex-voto amical, pour marquer son passage. Pour les marins, c'est une manière pudique d'exprimer la gratitude qu'ils éprouvent envers l'hospitalité insulaire.
Horta, deuxième port des Açores et capitale de l'île, est une cité aimable bordée par un bocage extraordinaire dont les haies -comme une guirlande initerrompue -sont constituées de bouquets d'hortensias. C'est un spectacle inoubliable que ces longues coulées d'hortensias qui séparent les pâturages. Grâce au climat tempéré et aux précipitations fréquentes, qui ne durent jamais toute la journée, Faial est un vrai jardin où les paysans coiffés de « panamas » se déplacent lentement, au rythme de leurs boeufs. Comment deviner, devant ce flegme souriant et immémorial, que le développement des communications intercontinentales modernes s'est joué sur l'île de Faial ?
A la fin du XVIII e siècle, Horta était l'un des principaux centres baleiniers de l'Atlantique et rassemblait tous les chasseurs de mammifères marins de Nantukhet. Les bâtiments américains venus de Nouvelle-Angleterre mouillaient pendant toute la saison de la pêche à la baleine et au cachalot dans le port bien abrité de l'île de Faial. Cette longue présence incita les jeunes Açoréens à s'embarquer à leur tour sur les baleinières américaines. Un grand nombre d'entre eux, au gré de leurs périples, se fixèrent en Californie ou à Hawaii. Un million d'Açoréens émigrèrent aux Etats-Unis. D'autres, après le deuxième guerre mondiale, choisirent le Canada. La solidarité de cette communauté émigrée a largement contribué à l'équilibre économique de l'archipel qui ne compte plus, aujourd'hui, que 260 000 habitants. Au XIX e siècle, les îles devinrent providentielles pour les bateaux à vapeur qui venaient s'y ravitailler en charbon avant de continuer leur route et, surtout, pour les câbles sous-marins du télégraphe, puis du téléphone. Les stations relais des Açores ont permis, jusqu'au développement des satellites de communication, de relier Paris et New York, Hambourg et Washington, Montréal et Lisbonne. Même Lindbergh, à bord d'un hydravion, fit un vol de reconnaissance à Horta avant de se lancer à l'assaut de l'Atlantique à bord du « Spirit of Saint Louis »...
Un autre personnage, français cette fois, a laissé une forte empreinte dans l'île. Il s'agit d'Haroun Tazieff. En 1957, à la pointe ouest de Faial, un volcan surgit de la mer, envahissant et submergeant un village de pêcheurs, son phare, les champs environnants. Huit mois plus tard, toute l'île était parcourue de violentes secousses sismiques. Des jets de vapeur fusaient de la caldeira nouvellement formée. Pour en avoir le coeur net, le volcanologue français descendit au fond de la caldeira. Son diagnostic apaisa la population qui vit, au fil des semaines, le Capelinhos se calmer. Il n'y eut jamais plus d'éruption et la vie, à Faial, a repris des droits. Au pas des boeufs placides...

Florès/Corvo : De mémoire de baleine

La vocation baleinière de Corvo évoque un poème ironique de Jacques Prévert - « A la pêche à la baleine » -où l'on voit un père jeter un cétacé sur la table familiale pour le souper. La secrète Corvo n'a jamais été placée sous le signe de l'allégresse. Son nom signifie « Corbeau », l'île noire. Son histoire aussi, d'une certaine façon, évoque Edgar Poe...Dernier rocher de l'Europe avant l'Amérique, Corvo a toujours choisi l'épopée du grand large plutôt que le calme, que la tranquillité frileuse. Les hommes de l'île, embarqués à bord des baleiniers américains, comme d'autres Açoréens de l'archipel, assimilèrent vite les techniques de la chasse au cachalot. Ils construisirent eux-mêmes des baleinières d'une rare perfection, aussi élégantes qu'efficaces. Selon certains experts anglais, il s'agissait d'une embarcation quasiment parfaite de 10 à 12 m de long pourvue d'une voilure aurique et d'un foc. Elle pouvait être manoeuvrée à l'aviron même si celui-ci atteignait 5 mètres de longueur. Sept homme prenaient place à bord de cette baleinière açoréenne dont le rameur de tête était le harponneur. La pêche se déroulait toujours selon le même rituel : quand les vigies, sur la côte, repéraient un banc de cachalots, ils alertaient les baleiniers en lançant des pétards et en criant « Baleia ! Baleia ! ». La lutte entre le harponneur et le cachalot pouvait durer une dizaine d'heures. Souvent, les équipages revenaient bredouilles. Les 300 habitants de Corvo ont gardé de la chasse à la baleine des moeurs à la fois nobles et sévères. Préservant l'ordre de leur clan et leur langue, ils forment une société particulière dans l'archipel.
Dorée dans la lumière de l'Atlantique, Florès la bien-nommée doit sa splendeur aux plantes côtières jaunes, les « cubres », qui forment des parterres au dessus des falaises. Ici aussi, les hortensias poussent comme le chiendent et délimitent les champs, les propriétés. Avec ses hautes cascades, ses montagnes abruptes au pied desquelles nichent les solides maisons açoréennes, cette île -qui ressemble à Sainte Lucie et à la Guadeloupe -invite à la contemplation romantique. On se surprend même, au bord des chemins, à herboriser, à reconnaître les plantes, les fleurs, à les comparer. Florès est sans doute la plus fleurie des îles de l'archipel qui compte 850 plantes. A chaque saison, à chaque mois presque, correspond une floraison. En février, c'est l'éclosion de dizaines d'espèces de camélias, en mai et en juin les azalées semblent tout recouvrir. Juillet et août marquent le triomphe des agapanthes et des hortensias. Septembre signifie le retour des fleurs exotiques et de la belladone, appelée localement « jeunes filles qui vont à l'école ».. Jardiniers nés, les Açoréens ont eu à la fois le talent d'importer des plantes d'Amérique et d'Afrique, de les acclimater. Aujourd'hui, ils s'attachent à perpétuer ce savoir botanique exceptionnel.

Pico - Sao Jorge : Le vin de volcan

Il y a encore une dizaine d'années, on pouvait encore assister, à Pico, au retour au port des baleiniers. Toute la communauté insulaire, les paysans et les vignerons en tête, participait au dépeçage des cachalots. Aujourd'hui, la chasse à la baleine est heureusement interdite dans cette partie de l'Atlantique. L'île tire son nom du volcan qui domine, à 2352 m d'altitude, l'archipel des Açores. C'est le point culminant du Portugal. L'ascension de ce volcan en activité, coiffé de nuages qui servent de baromètre aux insulaires, n'est pas aisée. Il faut partir en pleine nuit pour atteindre le sommet -si par chance le ciel est découvert ! -au moment où la lumière rasante du matin éclaire les îles voisines. Ici, le volcanisme véhément a laissé sa puissante empreinte. Mais il n'est pas synonyme de stérilité. Au contraire. Comme aux Canaries, les hommes ont appris à percer la gangue de lave solidifiée pour y planter les ceps de vigne. Ce mode de culture permet de garder tout au long du jour, au pied des ceps, la fraîcheur et l'humidité de la nuit...Le vignoble de Pico produit un vin blanc original que l'on boit en mangeant des cigales de mer, dans les villages de pierre noire. Ce vin -le « verdelho »-était autrefois apprécié dans toutes les cours d'Europe. Les vendanges donnent lieu, tous les ans, à d'épiques bacchanales.
Véritable crête d'une montagne sous-marine, l'île de Sao Jorge émerge comme le dos d'un cachalot au dessus de la mer. Ses côtes plongent à pic dans l'océan ou sur d'étroites terres bases, les fajas, où survivent quelques villages isolées. Entre le nord et le sud, le contraste est brutal : au nord, un paysage âpre et inaccessible ; au sud, des champs des blé, des orangers et des bananeraies. Le port de Velas, partiellement détruit en 1964 à la suite d'un tremblement de terre, a été reconstruit par ses habitants qui veillent jalousement sur le caractère de « Petite Suisse » fertile de l'île. Ici, dans ce pays d'élevage, le bétail est roi. Il broute autant les hortensias que l'herbe riche des pâturages. Chaque été, une insolite course de taureaux mobilise toute la population de l'île. Les mâles animaux de Terceira, tenus au bout d'une longe, sont tout à coup lâchés sur les chemins où les villageois les plus téméraires les défient avec tout ce qui leur tombe sous la main : des branches, des parapluies, des foulards...Au cours de cette fête, l'insulaire se projette hos de cette mélancolie souriante, polie, qui lui sert de tunique tout au long de l'année.
La côte sud de Pico est l'une des plus belles de l'archipel. Les hortensias s'y mêlent aux mimosas et les lauriers fleurissent à l'orée des forêts de châtaigners et d'eucalyptus,. Plus haut, les pistes de terre rouge évoquent la solitude des déserts argentins. Les sabots des chevaux impatients donnent aux cavaliers des airs de gauchos.

Terceira - Graciosa : Les enragés d'Angra

A 1500 km de Lisbonne et à 4000 km du continent américain, l'archipel des Açores a été l'enjeu de rivalités féroces entre les différentes puissance maritimes de la fin du Moyen-Äge et du début de la Renaissance. Les Açores étaient une escale vitale sur le retour d'Afrique, des Indes, des Caraïbes et d'Amérique centrale. Le Portugal, confronté aux visées impériales de l'Espagne, cherchait des alliés. En 1450 , l'infant Henrique avait accordé la capitainerie de Terceira, la troisième île de l'archipel par la taille, à Jacome de Bruges. Ainsi, les Flamands, ces grands négociants, avaient un pied à terre fort opportun pour leur commerce dans l'Atlantique. Quand Philippe II d'Espagne s'empara du trône du Portugal en 1580, les habitants de Terceira se révoltèrent contre leurs nouveaux maîtres. Excédé, le roi d'Espagne envoya les meilleurs bâtiments de sa flotte pour réduire les insurgés. En 1581, dix navires espagnols bombardèrent la petite ville d'Angra et les soudards du très catholique souverain d'Espagne se déchaînèrent. Mille Castillans se livrèrent au sac de la ville. Mais la farouche résistance portugaise les déconcerta. Au moment où la bataille était indécise, un moine lança un troupeau de plus de mille vaches sur les arquebusiers espagnols pris de panique...Beaucoup de soldats périrent écrasés ou noyés dans leur retraite précipitée. Deux génies de la littérature expagnole et universelle étaient témoins et acteurs, malgré eux, de cette lamentable déroute : Cervantes et Lope de Vega. Tous les ans, les courses de vachette commémorent la défaite de l'Espagne. Deux ans plus tard, Don Salvaro de Bazan, le vainqueur de Lépante, devait tout de même reprendre Angra qui devint l'escale des bateaux espagnols chargés de l'or du Pérou et l'argent du Mexique...Angra appartient aujourd'hui au patrimoine mondial de l'Unesco. Elle ne craint plus les assauts des corsaires. Ses églises, sa cathédrale et surtout son château fort ont gardé les traces des combats qui se déroulèrent dans cette belle île volcanique parsemée de lacs et de forêts.
Graciosa, sa voisine, a des manières plus paisibles. Ses collines douces sont agrémentées de moulins à vent. Sa ville, Santa Cruz, associe le classicisme austère portugais avec la profusion des fleurs, de plantes et d'arbres tropicaux qu'on trouve plutôt, comme les araucarias, en Australie ou en Nouvelle-Calédonie. Les eaux de Graciosa sont riches en poissons de qualité : les mérous, les espadons, les thons, les boca negra. Pour les pêcheurs au gros, c'est une destination qui ne déçoit pas. Peut-on d'ailleurs parler de déception dans une île qui produit un vin blanc si raffiné ...

Sao Miguel - Santa Maria : Les enfants de l'Atlantide

Le 15 août 1432, Goncalho Velho Cabral, un moine-soldat comme en comptait beaucoup la marine portugaise, baptisa Santa Maria la première île des Açores dont il foula le sol. Rapidement, l'île fut peuplée par des colons venus de l'Algarve, le sud pauvre du Portugal. C'est là où l'on voit l'audace particulière des marins portugais et de ceux qui les suivaient. Ils n'hésitaient pas à s'engager totalement dans une aventure dénuée d'intérêt financier. Cet esprit de conquête relevait d'une mentalité différente de celle des Espagnols. Dans l'exploration maritime, es Portugais jouaient le tout pour le tout.
En 1493, quand Christophe Colomb fit escale à Santa Maria, une petite vie de bourg s'était développée en une cinquante d'années. Colomb laissa d'ailleurs une très mauvaise impression aux insulaires au point qu'ils le jetèrent en prison, persuadés qu'il s'agissait d'un pirate. Il fallut que Christophe Colomb justifie son identité pour sortir de prison. Jusqu'au XIX e siècle, l'île eut trois ressources : le blé, le pastel et l'orseille. Ce lichen fournissait un colorant très recherché, subtil, dont la tonalité variait entre le pourpre et le marron. Pour le ramasser, il ne fallait pas avoir froid aux yeux. L'orseille poussait exclusivement -comme les pousse-pieds -sur les rochers en bordure de mer. Les noms de lieux, le long de la côte, évoquent ce travail périlleux. Les ramasseurs de lichen étaient accrochés à de longues cordes pour ne pas être emportés par les lames. Santa Maria, avec ses maisons peintes à la chaux et surmontées de cheminées coniques, est une île apaisée. Sa superbe baie de Sao Lourenço semble s'ouvrir comme un éventail d'autrefois : en imposant le silence...Cette coquille renversée et tapissée de vignes au vert intense est posée sur une plage de sable clair. Le spectacle est incomparable.
Sao Miguel, la plus connue des îles, doit une bonne part de sa célébrité au plus grand auteur et dessinateur de bandes dessinées : Edgar P.Jacobs. C'est à Sao Miguel qu'il situe le cadre de l'extravagante aventure de « L'énigme de l'Atlantide ». Ainsi, l'on voit Blake et Mortimer se lancer à la recherche du mystérieux métal des Atlantes, plus précieux que l'or : l'orichalque dans un gouffre des environs de Povoaçao ...le « Trou du Diable ». Ils finiront par atteindre l'Atlantide...Ce mythe qui a alimenté les romans fantastiques et les spéculations des fantaisites est renforcé par l'étrange couleur obsidienne du lac des Sept Cités qui a envahi deux cratères. Centre économique de l'archipel Sao Miguel rassemble plus de la moitié de la population de l'archipel. La capitale des Açores, Ponta Delagada, possède maintenant un gouvernement autonome tout en étant rattachée à l'Union européenne. Elle abrite 40 000 des 240 000 habitants de l'archipel. L'île a toujours magnifiquement vécu de ses productions agricoles. Le blé, le pastel, la canne à sucre, l'igname, le lin, le thé, la patate douce, le maïs et la chicorée s'acclimatèrent parfaitement sous cette latitude. La culture du tabac dans l'île remonte au début du XIXe siècle. Les petites quantités de tabac étaient cultivées alors dans les potagers familiaux pour le seul usage de leurs propriétaire. Il n'était pas question d'une production assurée sur une grande échelle. Chaque paysan cultivait la quantité de tabac nécessaire pour sa consommation annuelle. En réalité, la culture intensive du tabac, developpée par une firme privée, ne commença sur l'île qu'à partir de 1866. Cette société fut nationalisée au lendemain de la Révolution des 'illets, en 1975...Après le tabac, les cultures de l'orange et de l'ananas sous serre imposèrent lers Migueliens comme de diaboliques maîtres de vergers.
Cette île européenne, qui ressemble tantôt à l'Islande avec ses sources d'eaux chaudes, tantôt à l'Auvergne avec ses lacs volcaniques, a sûrement hérité des Atlantes le don de faire pousser, à fleur de lave, des bananes, du thé, des ananas et des fruits de la Passion. Les senteurs des jardins ont un parfum de Méditerranée, comme l'Atlantide de Platon...



Depuis 45 ans, je navigue dans les plus belles îles du monde...
Embarquez avec moi et découvrez les plus belles destinations de la planète.

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