Juillet 2013
Bonjour,
Qui a dit qu'il n'y a que les idiots qui ne changent jamais d'avis ? Une fois encore, au terme d'un mois, je me retrouve dans un lieu très différent de celui où j'avais pensé être...
Le premier juin, avec mon fils ainé Manea, qui avait quitté pour deux semaines son entreprise de création d'applis pour Iphone et IPad, des sortes de livres enrichis, nous avons quitté l'abri du lagon de Tahaa alors que la météo annonçait une houle de sud de 4 à 5 mètres, mais qui ne nous dérangeait plus en haute mer. Destination : les îles Cook ; au bout de quatre jours de traversée parfaite quoiqu'un peu agitée, nous avons atteint le port de Rarotonga et ancré Banana Split à quelques mètres d'un superbe voilier légendaire, le Picton Castle. Pendant une semaine j'ai pu assister aux préparatifs de départ de ce trois mâts basé en Nouvelle Ecosse, mais enregistré aux îles Cook ; c'est un navire école qui en est à son troisième tour du monde, et qui s'est installé pour quelques mois dans son port d'attache pour aider à la desserte des atolls reculés des Cook du nord.(photo ci-contre : Wikimedia Commons)
Manea reparti pour la métropole par l'avion d'Air Tahiti, le Picton Castle ayant appareillé, je me suis trouvé devant un grand dilemme : partir vers l'ouest, comme je l'avais un peu prévu, me tentait fortement, mais quitter la Polynésie française, en particulier les Tuamotu me semble chaque année plus difficile...
Dans ces cas là - c'est une de mes seules superstitions - je guette ce que j'appelle les « signes du ciel »... et celui-ci a été décisif : pour une semaine entière les bulletins météo ne prévoyaient plus le moindre vent d'est, l'alizé qui aurait pu m'emmener vers les Tonga, mais une période de calme et de petits vents portant parfaite pour regagner les îles de la Société... et voilà comment après une autre traversée en douceur, j'ai vu de nouveau monter à l'horizon les montagnes de Tahiti.
Et l'escale était bienvenue, car c'est juste alors que je pensais continuer droit vers nos lagons préférés des Tuamotu qu'une série d'avaries s'est déclarée à bord de Banana Split, rien de grave, mais soudain, plus de pilote automatique, et un alternateur dans le sac... On peut dire que j'ai de la chance, deux copains, Richard et Patrick, dont ce sont les domaines de prédilection, étaient à l'ancre dans le lagon de Punaauia, et m'ont remis tout ça en route...
Au Yacht Club d'Arue, j'ai aussi retrouvé mon ancien bateau, Voyage, qui vient à nouveau de changer de propriétaire (celui à qui je l'avais vendu a tout de même navigué 23 ans à son bord !) et comme un troisième bateau construit par le même chantier, Prometa (à l'époque installé à Tarare) se trouvait à l'ancre à quelques centaines de mètres, nous avons un instant regroupé quatre coques, toutes formées dans les monts du Lyonnais, et formé un « tétramaran » jaune et vert.
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