Janvier 2001
Bonjour,
Voici quelques unes des questions que je me pose ces jours-ci dans les petits mouillages tranquilles de la côte Panaméenne où je m'attarde, parce que j'y suis très bien :
- les navigateurs par satellite et autres merveilles électroniques sont-ils devenus si parfait que nous puissions jeter par dessus bord nos instruments de navigation traditionnels , sextant, sondeur, pifomètre ? Non, bien sûr !
- un catamaran est-il aussi sûr qu'un monocoque pour faire de grands voyages dans les régions où souffle l'alizé (en évitant la saison des cyclones, bien sûr ) : à mon avis, oui, et quel confort en plus!
- vaut il mieux choisir des routes ardues, vents et courants contraires, pour que chaque mille soit comme une victoire sur l'Everest... ou préférer une route favorable, vent portant, sûre et confortable... devinez ma réponse !
- un désalinisateur, un four à micro-ondes, une centrale de navigation hors de prix sont-ils essentiels pour un long voyage ? Non, sans refuser un certain nombre de progrès essentiels nés de l'informatique (GPS, radars compacts, etc.), on peut avec un budget raisonnable naviguer en sécurité et confort.
- les risques de rencontre, sinon des "pirates" mais du moins de malfaisants mus par des raisons politiques, religieuses ou simplement des bandits comme en voit aussi chez nous augmentent-ils de façon notable... Pas à ma connaissance, sauf bien sûr dans certaines régions agitées de conflits ou dont l'économie souffre de façon catastrophique... et il est bon de connaître les régions où il faudra se méfier, ou qu'il vaut mieux éviter...
Ce n'est pas que je me pose des questions existentielles... mais que je suis en train de réécrire le livre pratique "Mettre les Voiles" que j'avais publié en 1983, et que l'on m'a souvent redemandé: en fait toutes ces questions, et mille autres me parviennent constamment dans les mails que je reçois, de France, d'Italie et d'ailleurs... Répondre en détail à chacun serait impossible, je réponds dès que je le peux aux questions précises, et je réunis toutes les réponses dans ce manuscrit qui m'occupe actuellement bien 8 ou 10 heurs par jour. J'ai promis le manuscrit à l'éditeur pour le 1° mars, pour parution en juin, j'ai du boulot devant moi !
Et puis lorsque je veux me changer les idées, je sors du bateau, j'admire une fois de plus la beauté du paysage qui m'entoure, la petite île entourée d'eau claire où je suis à l'ancre depuis une semaine, et je pique une tête dans l'eau; tout à l'heure, en compagnie de l'équipage d'un catamaran qui fait escale quelques jours dans cette baie, nous irons nettoyer la plage et brûler quelques saletés apportées par un récent vent d'ouest, bois flottés, bouteilles plastiques.. et les sempiternelles "tongs", les savates qui semblent devoir être le témoignage que notre civilisation laissera au monde... quand la plage sera de nouveau toute belle, nous nous assiérons dans l'eau, des petites carangues viendront nous picorer entre les doigts de pieds, nous admirerons notre ouvrage, et je retournerai me plonger dans mes écritures ...
Bon vent à tous!
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