Avril 1998
Bonjour,
L'Atlantique sud est un océan plutôt fiable : l'alizé y est fort régulier (quoiqu'un peu léger cette année), et de mémoire de marin, on n'y a encore jamais vu un cyclone. Naviguer sur ses eaux, du moins dans les latitudes, tropicales ou voisines des tropiques, qui me plaisent, y est donc généralement un plaisir.
Malheureusement, l'Atlantique Sud est à peu près dépourvu d'îles : pas d'archipels comme les Caraïbes, la Polynésie ou les Seychelles, mais une immensité déserte d'où n'émergent que quelques iles perdues.
Moi, vous me connaissez, s'il y a une île sur ma route ou à proximité, il faut que j'aille la voir ; voilà comment j'ai eu le plaisir de découvrir ou de redécouvrir, sans en manquer une, les quelques iles jalonnant la route qui va de l'Afrique du Sud aux Antilles :
Tout près du Cap, d'abord, de funeste réputation, Robben Island, où Nelson Mandela fut interné au temps de l'Apartheid... les cellules sont aujourd'hui visitées par des curieux, guidés par d'anciens prisonniers...
Sur les ailes du courant froid du Benguela, qui maintient à 10°C l'eau le long de la cote SW d'Afrique, j'ai gagné vers le nord, et fait une brève escale en Namibie, dans la petite ville fantôme de Lüderitz, où se dressent encore quelques maisons typiquement germaniques, datant de l'époque où la Namibie était une colonie allemande.
Et puis en route pour le grand large, à 1300 milles, voici Sainte Hélène, que j'avais déjà visitée en 1975, en gardant un excellent souvenir ; accueilli par le consul de France chargé de veiller dans l'île au souvenir de Napoléon, j'ai retrouvé la maison de Longwood, mais aussi les magnifiques paysages de l'île.
" De Sainte Hélène à l'Ascension ", disaient les marins à voile, " la meilleure navigation " ; c'est vrai, poussé par un alizé régulier, 700 milles plus loin, voici l'île de l'ascension : 22 volcans éteints, d'immenses champs de lave, une petite ville du bout du monde, animée par une base américaine et une base britannique : nombre de communications mondiales passent par Ascension, c'est, entre autre une des 4 bases terrestres mondiales du système de navigation par GPS.
Mais c'est aussi le point de ralliement des tortues de mer géantes qui traversent l'océan pour venir pondre leurs oeufs sur les plages de l'île : à quelques pas de la petite ville, on peut assister de tout près çà ce rituel très impressionnant, ces mastodontes de 400 kilos se hissant péniblement sur la plage, creusant le sable et enfouissant leurs oeufs.
Encore 1300 milles, et me voilà dans une petite ile ,Fernando de Noronha, qui appartient au Brésil ; outre son pic spectaculaire, o Pico, elle possède une baie visitée chaque jour par des " dauphins rotatifs " qui pont la particularité de sauter en l'air en tourbillonnant très rapidement sur eux mêmes.
Les nombreux fleuves du Brésil rendant trouble les eaux du littoral de ce vaste pays, Fernando de Noronha est un des seuls sites du Brésil où l'on puisse vraiment faire de la plongée sous-marine.
Arret-station-service dans le port de Fortaleza, histoire de faire le plein d'aliments, surtout de fruits brésiliens, et d'admirer les Jangadas, ces étonnants radeaux à voile sur lesquels les pêcheurs partent à plus de 50 milles au large. La pêche à voile est en voie de disparition un peu partout dans le monde, mais pas dans le Nord est Brésilien.
Enfin, passant l'embouchure de l'amazone, j'ai fait une nouvelle visite aux îles du salut, et regardé le départ d'une fusée Ariane ; au programme des mois à venir, une halte aux Antilles, et, si tout va bien, une grande boucle dans l'atlantique pour découvrir des îles que je ne connais pas encore, les Bermudes et les Açores, et en redécouvrir d'autres que je connais : Madère, les Canaries, les îles du Cap Vert ; tout cela se retrouvera dans un des prochains films, prévus pour fin 1999 ; en attendant, je navigue' et j'aime çà
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